Réforme de l’enseignement au Maroc : Entre bilan et perspectives

Réforme de l’enseignement au Maroc : Entre bilan et perspectives

De g. à-dr.: Saïd Amzazi et Omar Azziman

Le Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique (CSEFRS) s’est réuni, les 16 et 17 juillet 2018 à Rabat, en session ordinaire. Cette rencontre, qui a coïncidé avec le 4ème anniversaire de l’installation du Conseil, a été l’occasion de faire le bilan d’étape et d’annoncer les perspectives d’avenir de la réforme de l’enseignement au Maroc.

S’exprimant à l’ouverture de la 14ème session du CSEFRS, le président de cette instance, Omar Azziman, a cité les réalisations accomplies à ce jour par le Conseil. Il s’agit de l’évaluation globale du système éducatif national, de la Charte nationale de l’Education et de la Formation et de la Vision stratégique pour la réhabilitation et la promotion de l’école marocaine; en plus de l’émission de nombre d’avis et de rapports visant à approfondir les aspects structurants de la Vision stratégique de la réforme de l’enseignement dans le Royaume. De même, Azziman a rappelé le rapport émis par le Conseil sur l’obligation et la généralisation de l’enseignement préscolaire, celui sur la promotion des métiers éducatifs et la contribution à la réflexion sur le modèle de développement du Maroc intitulé «Une école de justice sociale».

Des réalisations et des chantiers en attente

«Nous pouvons légitimement nous féliciter du travail accompli», s’est réjoui le président du CSEFRS. Il a toutefois noté que ce bilan positif ne doit pas faire oublier la nécessité de redoubler d’efforts pour mener à terme les projets en cours de réalisation, visant à approfondir et à enrichir la vision stratégique de la réforme de l’enseignement dans le Royaume. «Il s’agit des projets relatifs à la réforme de la formation professionnelle, des travaux en lien avec la réforme de l’enseignement supérieur, du chantier relatif à l’enseignement religieux, de l’étude en cours sur l’enseignement privé ou encore de la proposition d’un cadre référentiel de l’évaluation et de la révision des méthodes, des programmes et des formations», a précisé le Président du Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique. Dans le même sens, il a appelé à parachever la réflexion en cours sur les thématiques précitées, dans la  perspective de les soumettre, avant l’été 2019, aux prochaines sessions de l’Assemblée générale du CSEFRS.

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Engagements pris

La session ordinaire du Conseil a vu la participation du ministre de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Saïd Amzazi. Celui-ci a salué, à cette occasion, les efforts consentis par le Conseil en vue d’enrichir le débat autour des questions prioritaires relatives au système de l’éducation et de la formation. Il a exprimé l’engagement de son département à contribuer à l’exécution de cette réforme et à l’évaluation des travaux réalisés à cet effet.  Par ailleurs, le ministre a présenté un exposé sur la mise en œuvre de la vision stratégique de la réforme de l’enseignement dans le Royaume. Il a affirmé que l’objectif ultime consiste à rendre à l’école marocaine son attractivité. Il est également question, à l’horizon 2028, de généraliser l’enseignement préscolaire dans toutes les villes et régions du Royaume. «Nous sommes actuellement en train d’élaborer un cadre de référence régissant le cahier des charges pour le préscolaire», a-t-il annoncé. Dans le cadre de ce chantier, le ministère de l’Education nationale compte ouvrir, au titre de la rentrée 2018-2019, 4.000 classes dédiées à l’enseignement préscolaire, pour y accueillir pas moins de 100.000 enfants supplémentaires, a précisé le ministre. 

Pour combler le déficit des effectifs dans les établissements scolaires, Saïd Amzazi a annoncé la mise en œuvre d’une licence professionnelle spéciale et de programmes de formation continue dans les Centres régionaux des métiers de l’éducation et de la formation. Concernant l’attractivité de l’école, le département de l’Education nationale envisage de réduire les classes communes à deux niveaux au maximum. Le ministre a, par ailleurs, mis l’accent sur l’intégration des personnes en situation de handicap dans le système éducatif.  Concernant les langues, le ministre de l’Education nationale a affirmé que son département mettra en exécution l’ensemble des recommandations émises à ce sujet par le Conseil supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche scientifique. Il a enfin annoncé que, pour faire face au déficit en ressources humaines dans les établissements scolaires, des filières seront créées dans les universités dès septembre 2018, sachant que 6.678 enseignants vont partir à la retraite en 2019.

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Il est à rappeler que la Vision stratégique de la réforme de l’enseignement au Maroc a pour finalité la mise en place d’une école nouvelle, dont les principaux fondements sont l’équité, l’égalité des chances, la qualité pour tous et la promotion de l’individu et de la société.

Mohcine Lourhzal

Quelques dates clés du CSEFRS

– 20 août 2013: nomination par le Souverain de Omar Azziman, Président délégué du Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique (CSEFRS).

– 10 mars 2014: nomination par SM le Roi de Rahma Bourqia Directrice de l’Instance Nationale d’Evaluation (INE) auprès du Conseil.

– 13 mai 2014: adoption par la Chambre des représentants de la loi n° 105.12 relative au CSEFRS.

– 16 juillet 2014: SM le Roi Mohammed VI préside au Palais royal de Casablanca la cérémonie d’installation des membres du Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche scientifique. Le même jour, le Souverain nomme Omar Azziman, président du Conseil.

– 20 mai 201: présentation à SM le Roi de la vision stratégique pour la réforme de l’enseignement.

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