Mon demi-frère inattendu…

Dounia, 18 ans, étudiante, voit toute sa vie basculer avec l’arrivée d’un demi-frère dans la famille. Et la voilà à la recherche de ses racines.

«Ma mère qui s’est mariée à 18 ans et mon vrai père, 25 ans, ont divorcé, alors que je n’avais que 2 ans. Je n’ai aucun souvenir de mon père biologique qui, selon les dires de ma mère, n’a jamais été qu’un drogué fêtard, sans responsabilités. J’ai pu m’en rendre compte, parce que je ne l’ai jamais rencontré, ni lui, ni sa famille qui se sont bien gardés, jusqu’à ce jour, de me donner le moindre signe de vie. Je n’ai connu que mon beau-père, un homme divorcé, âgé de 50 ans et qui avait déjà de grands enfants. Mes parents sont tous les deux commerçants. Ils travaillent beaucoup et se sont toujours efforcés de rendre notre vie agréable et heureuse. Je n’ai jamais vu mes parents se disputer. Je les ai toujours vus complices et s’entendre à merveille. Je les ai toujours aimés et n’ai jamais cessé de le leur prouver en étant une gentille fille sans problèmes qui poursuit ses études tranquillement.
Mais tout ce bonheur vécu depuis tant d’années va changer. Ma mère, qui avait toujours dit qu’elle ne souhaitait pas avoir d’autres enfants, est tombée enceinte. Au début, je lui en voulais de se plaindre tout le temps de cette grossesse et de cet enfant qui n’était pas encore venu au monde. Elle disait qu’elle était dans le pétrin, que ce n’était plus de son âge, que son travail et ses dettes le lui interdisaient et que ça allait la tuer. Mon père et moi mettions son mauvais caractère du moment sur le compte de ses hormones en folie. Nous deux, nous étions un peu inquiets pour sa santé, mais bien heureux d’accueillir un petit ange dans notre foyer.
La naissance de mon petit frère s’est très bien déroulée et nous nous sommes mis tous les trois à ses petits soins et surveillance. Nous n’avons jamais laissé ma mère s’en occuper toute seule. Ce petit ange nous comblait, je l’adorais plus que tout, ce qui poussa mes parents à me le confier plus que de raison. Je n’aurais jamais imaginé ce qui m’attendait, ni que les choses allaient devenir si compliquées pour tout le monde. Dès qu’il se mit à faire ses premiers pas, ce petit frère trop chouchouté devint un vrai petit monstre. A cause de lui, toute notre vie si tranquille et si harmonieuse s’est transformée en cauchemar, empirant de jour en jour. Mon petit frère, celui dont les babillages me fascinaient, est devenu ma plus grosse bête noire. D’abord, parce que j’ai raté mes examens à cause de lui et qu’en plus, aujourd’hui, je suis cloîtrée dans la maison toute la semaine pour m’occuper de lui. Le métier de mes parents ne leur permettait ni de l’emmener avec eux, ni de prendre un congé. Nous ne trouvions et n’avions de toute façon pas les moyens de payer quelqu’un pour s’occuper de lui en notre absence. Mes parents ont deux crédits à rembourser, soit les 2/3 de leurs revenus. Il est aussi impossible de confier mon jeune frère à une crèche, pour le moment. Je suis donc la seule et unique solution à ce problème. Jamais je n’aurai imaginé un pareil destin.

Des portables et de la drogue dans les prisons

Mes parents qui ne se disputaient jamais, aujourd’hui se déchirent. Les causes de leurs disputes viennent souvent de cette nounou de service: moi! Mon beau-père ne se soucie pas du fait que j’aie délaissé mes études pour m’occuper de son fils et de la maison. Si les caprices de mon petit frère m’énervent et que je hausse le ton, il m’accuse de maltraiter «son» enfant par jalousie et vengeance ; et ma mère, elle, troublée par ce nouveau comportement, l’accuse d’être injuste avec moi et trop laxiste avec le petit «gâté pourri». Mon frère, dès que les parents sont là, se déchaîne et ne veut plus obéir, ni dormir: il sait qu’il est la vedette. Moi, je suis obligée de faire le ménage de la maison et la lessive, de faire à manger, de m’occuper de mon frère et de continuer à faire tout ça encore le soir, parce que les parents sont fatigués. Je ne me suis jamais sentie aussi humiliée, sans perspectives et différente des autres filles de mon âge.
C’est pourquoi, aujourd’hui, je n’ai qu’une seule envie, c’est de plier bagage et d’aller retrouver ces gens qui m’ont abandonnée, la famille de mon père biologique. Peu importe ce qui m’attend, je serai libre».

Mes voisins sados masos

Mariem Bennani

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