Après 3 divorces, ne me parlez plus jamais de mariage !

Nouhaila, 30 ans, est commerçante en instance de divorce et mère d’un enfant. Cette jeune raconte les causes de ses échecs dans ses mariages. 

«Tout d’abord, je dois vous dire que je n’en suis pas à ma première expérience d’un mauvais mariage. Je suis en chemin de divorcer pour la troisième fois -et la dernière je l’espère- d’un homme jaloux. Alors lui, c’est un malade mais pas de la suspicion. Et, il faut me croire ce sera non et non de retomber dans le piège de mes illusions une quatrième fois. J’avance cela dans l’espoir d’un répit définitif du «Ciel», pour qu’il arrête de balancer sur mon chemin des oiseaux rares.

Si vous me le permettez, je vais commencer par parler de ma première union qui s’était soldée par un crash. A mes 18 ans, je m’étais amourachée d’un jeune homme qui n’avait pas assez de maturité et encore moins de cran pour fixer des limites à sa mère. Nous étions encore étudiants tous les deux et par nécessité nous logions chez ses parents. Ce n’était pas un mariage mais une sorte de relation charnelle légale. Je préfère la définir ainsi. Il était impossible d’envisager de se sortir de ce trou, pour fonder notre propre foyer, un vrai quoi. Le comportement de sa mère qui l’infantilisait était insupportable. En plus, je subissais continuellement ses attaques qui, forcément, causaient beaucoup d’instabilité dans notre couple. Elles étaient également un obstacle à la bonne évolution de mes études. Il n’y avait eu que l’autorité de mes parents pour stopper net ce carnage psychologique. 

Ainsi et pas sans joie, ils s’étaient occupés de me séparer de ce gugusse. Mais il avait été nécessaire aussi de m’éloigner pour de bon de son emprise. Je fus alors expédiée à l’étranger pour poursuivre mes études. Immanquablement, pour oublier mon premier amour et passer à autre chose, je tombais dans les bras d’un type qu’il aurait mieux valu pour moi d’éviter. C’était un dangereux fêtard, bien plus âgé que moi. Je l’avais rencontré lors d’une soirée chez des amis. Ce mec avait un bon job et ce n’était pas un avare. Il m’avait ensorcelée avec ses manières d’arriviste et son penchant hors du commun pour le monde de la nuit et les soirées privées. Aveuglée par des mirages, j’irai jusqu’à m’imaginer être vernie qu’un gars de ce niveau me demande en mariage. Attendez de voir comment je déchanterai quand je m’installerai en couple avec lui. Heureusement pour moi, nous nous marierons au Maroc parce que des démarches similaires à la mairie il n’y en aura jamais. Bien avant, je prendrai mes jambes à mon cou. 

Mon premier choc, sera de me rendre compte que le gars carbure à toutes sortes de psychotropes et alcools. Le deuxième choc et dernier sera outrageant et terrible à encaisser, il se passera lors d’une soirée. Mon barjo de mari complètement défoncé se trouvera dans l’incapacité de me protéger des avances et attouchements de notre hôte, le dealer de cette clique. Du moins, c’est ce que j’avais cru au départ. La vérité était tout autre. Tenez-vous bien, elle est révoltante.  En fait, mon époux m’avait intentionnellement exposée à cela pour satisfaire son appétit de toxico et j’avais pu en saisir le manège avant un drame. Quant au vicieux, il fallait voir comment il ne s’inquiétait pas le moins du monde de mon statut d’épouse de son ami. Je n’avais guère d’autre choix que de faire semblant de ne pas être affolée pour ne pas louper l’infime opportunité de déguerpir. Par miracle, elle s’était vite présentée quand une femme, à l’allure d’un zombie, était venue le brancher pour lui réclamer de quoi se doper. C’est la clé de voiture de mon époux qui logeait dans mon sac qui m’avait permis de me tirer dare-dare de ce foutoir. 

Ma femme de 14 ans…

Sans réfléchir à deux fois, fébrile, j’avais immédiatement bouclé mes valises en appelant à mon secours une amie. Une fois chez elle, un peu rassurée, je m’étais activée pour prendre n’importe lequel des premiers vols à destination du Royaume. La suite de cette évasion?  Rien, le mec avait eu assez d’intelligence pour ne pas faire d’histoires et accepter ma demande de divorce. Je n’avais que 22 ans mais tous ces déboires sentimentaux me donnaient l’impression d’en avoir le triple.

Pour m’aider à recoller les morceaux de mon intérieur brisé et à reprendre confiance en moi, en la vie, mes parents m’avaient forcée à m’occuper du business de ma mère. Je dois avouer qu’ils n’avaient jamais eu meilleure idée pour effacer l’affliction émanant de mon ratage complet côté études. J’ai vraiment pris goût à cette activité dont j’ai considérablement augmenté le chiffre d’affaire. Ensuite, ils m’avaient poussée à investir dans l’achat de ma propre boutique puis d’un petit logement que je louais. 

Après quelques années de solitude, je rencontrais mon actuel mari. Il avait un job, un toit et affichait le tempérament de quelqu’un d’équilibré. Tout se passait à merveille entre nous. Je fus heureuse et comblée d’attendre un enfant. Lui, fidèle à l’image qu’il me servait n’avait pas dévoilé tout de suite les crasses qui pourrissaient sans sa cervelle. Ce n’est qu’après la naissance de notre enfant qu’il avait commencé à étaler les cartes de son jeu. La première, fut de se montrer très attentif à ma personne en me gavant comme une oie de pâtisserie, chocolats etc… Du pur bonheur pour mes cellules graisseuses. Faut dire aussi que je m’occupais de notre nouveau-né et il m’importait peu de grossir à vue d’œil. Résultat des courses, je m’étais métamorphosée en un meuble ambulant. Mon père fut tellement affolé de me voir ainsi qu’il m’avoua un jour que mes kilos de trop m’enlaidissaient. Cette réflexion m’avait fait sortir de ma torpeur. Je parlais donc de commencer un régime et là, explosion de colère de mon époux. Il fulminait en hurlant que je lui plaisais ainsi et pas autrement. 

Je ne sais plus si je suis sur la bonne voie avec mes enfants…

C’est vrai, que je n’arrivais plus à m’habiller comme avant mais m’imposer le port de frusques qui me dévalorisaient à tout point de vue, je le refusais catégoriquement. A force de clashs entre nous, je déchiffrais le sentiment d’infériorité qu’éprouvait mon époux vis-à-vis de moi. Oui, il était jaloux de ma personne, de ce que ce je possédais et de mon boulot. D’ailleurs, sitôt réconforté de me savoir privée pour longtemps de ma si jolie taille, il s’était attaqué à mes acquis. Figurez-vous qu’il préparait de me dépouiller de tout depuis longtemps. A mon insu, il s’était permis d’aller fourrer son nez dans mes comptes bancaires. Je n’ai aucun doute que l’électrochoc avait dû être violent. Bien sûr, pour noyer le poisson, mais toujours au bon moment, il avait montré des difficultés à payer quelques-unes de ses factures. Entendre qu’il m’était interdit de m’octroyer le pouvoir d’augmenter mon salaire fixé par mes parents, l’avait rendu fou de rage. A cause de cela, nos disputes sont devenues notre pain quotidien. De la même manière, monsieur faisait semblant de s’alarmer de l’abandon de notre foyer et de notre bébé pour que j’aille travailler. Pour me montrer qu’il n’avait que des bonnes intentions, il offrait sa disponibilité à me soulager de ce tracas. A vrai dire, il se donnait tout simplement des excuses pour aller prendre ma place dans mon magasin. Dès lors, tel un coq en place, il s’était mis à charmer sans vergogne ma clientèle exclusivement féminine. Il ne fallait pas se faire d’illusions sur le fait qu’il se sucrait comme pas possible dans ma caisse. 

Bloquée à la maison, je n’arrivais pas à contrôler ce qui se passait dans mon business. Et lui réclamer la comptabilité des recettes, même pas en rêve! Au lieu de cela, il nous accusait mes parents et moi de manigancer contre lui quelque coup fourré. La boucle a été bouclée quand il avait eu le culot de me dire qu’il ressentait de l’insécurité dans notre couple et qu’il avait besoin d’être rassuré en lui cédant par acte notarié la moitié de mon magasin, ainsi que de mon appartement. Assurant qu’il s’activerait par la suite à la même démarche pour notre domicile actuel. Mon œil! Je vous l’avais dit que mon époux était un reptile d’une espèce rare! 

Je ne me serais jamais crue capable d’envisager de me séparer du père de mon enfant. Mais là, je suis gavée, je n’en peux plus de toutes ses sournoiseries. Ce fou a fini par me pousser à bout et à me méfier de lui. Tout ce que je désire maintenant, c’est sauver ma peau avant que ce tordu n’aille me concocter quelque misère tirée de son grimoire…».

Mariem Bennani  

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