Kim Jong-un est arrivé en Russie avant le sommet avec Poutine

Kim Jong-un est arrivé en Russie avant le sommet avec Poutine

Kim Jong-un est arrivé en Russie, mercredi, pour une rencontre avec le dirigeant russe, Vladimir Poutine. Ce sera le premier sommet entre les deux hommes, sur fond d’impasse diplomatique avec Washington au sujet du nucléaire.

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a franchi, mercredi 24 avril, la frontière russe pour se rendre à son premier sommet avec le président Vladimir Poutine.

Cette rencontre prévue jeudi à Vladivostok sera pour Kim Jong-un sa première entrevue avec un chef d’État étranger depuis son retour de Hanoï, théâtre en février d’un fiasco diplomatique retentissant avec le président américain Donald Trump.

Le train du dirigeant nord-coréen est arrivé mercredi dans la ville russe de Khassan, frontalière de la Corée du Nord et de la Chine, où des femmes en costume folklorique l’ont accueilli de façon traditionnelle avec du pain et du sel, selon les médias russes.

L’agence officielle nord-coréenne, KCNA, avait annoncé le départ en train de Kim Jong-un, en faisant aussi état de la présence à bord de son ministre des Affaires étrangères, Ri Yong Ho, qui avait assuré aux journalistes après Hanoï que la position de la Corée du Nord ne « changerait jamais ».

Ces discussions sont une réponse à de multiples invitations adressées par Vladimir Poutine depuis que Kim Jong-un s’est lancé l’an dernier dans une grande offensive diplomatique.

Moscou prône un dialogue avec Pyongyang sur la base d’une feuille de route définie par la Chine et la Russie. Cette dernière a déjà demandé la levée des sanctions internationales, tandis que les États-Unis l’ont accusée d’aider Pyongyang à les contourner.

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« La rencontre sera centrée sur la résolution politico-diplomatique du problème nucléaire dans la péninsule coréenne », a indiqué à la presse un conseiller du Kremlin, Iouri Ouchakov, ajoutant que la Russie comptait « soutenir » toute évolution « positive » en la matière.

Iouri Ouchakov a précisé que le sommet commencerait par une rencontre entre Kim Jong-un et Vladimir Poutine avant qu’elle ne prenne « un format élargi », sans plus de détails. Ni communiqué commun ni signature d’accords ne sont prévus.

Les relations entre Pyongyang et Moscou remontent à l’ère soviétique : l’URSS a placé au pouvoir Kim il-Sung – le grand-père de Kim Jong-un et fondateur de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) – et lui a apporté un soutien crucial durant la Guerre froide.

Les relations furent cependant en dents de scie au cours de cette période, notamment parce que Kim il-Sung excellait dans l’art de jouer sur la rivalité sino-soviétique pour obtenir des concessions de ses deux puissants voisins.

Peu après sa première élection à la présidence russe, Vladimir Poutine chercha à normaliser ces relations et rencontra trois fois Kim Jong-il, père et prédécesseur de l’actuel leader, la première fois à Pyongyang en 2000. Il fut alors le premier dirigeant russe à se rendre en Corée du Nord.

Pékin a cependant profité du désengagement russe en Corée du Nord pour accroître son rôle et devenir le plus proche allié de Pyongyang et, de très loin, son premier partenaire commercial.

Certains experts pensent que Kim pourrait cette fois chercher une forme de rééquilibrage entre Pékin et Moscou.

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« Cela fait partie de la doctrine Juche, l’idéologie d’autosuffisance du Nord, ne pas dépendre d’un seul allié », explique Jeong Young-tae, de l’Institut des études nord-coréennes de Séoul.

Après des années de montée des tensions en raison des programmes nucléaire et balistique de Pyongyang, la péninsule coréenne a été le théâtre d’une spectaculaire détente en 2018, dans la foulée des jeux Olympiques d’hiver de Pyeongchang.

Et depuis mars 2018, Kim Jong-un a rencontré quatre fois le président chinois Xi Jinping, trois fois le président sud-coréen Moon Jae-in et deux fois Donald Trump.

Pour les experts, le leader nord-coréen cherche à obtenir davantage de soutien international dans son face-à-face diplomatique avec Washington.

Des diplomates occidentaux avancent que la diplomatie russe est de son côté motivée par « une recherche de pertinence » alors que le rôle de Moscou sur la scène internationale n’est plus que l’ombre de ce qu’il était jadis.

À Hanoï, la Corée du Nord avait cherché à obtenir un allègement immédiat des sanctions internationales décidées pour la contraindre de renoncer à ses armes atomiques. Mais les discussions avaient été écourtées en raison de désaccords profonds avec Washington, notamment sur les concessions que Pyongyang était prêt à faire.

Signe de la dégradation des relations entre la Corée du Nord et les États-Unis, Pyongyang s’est fendu la semaine dernière d’une attaque d’une rare violence contre Mike Pompeo, en demandant que le secrétaire d’État américain ne participe plus aux discussions sur la dénucléarisation. Quelques heures plus tôt, les Nord-Coréens avaient revendiqué l’essai d’une nouvelle arme.

Avec AFP

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