Terrorisme : L’Amérique d’Obama est-elle à la hauteur?

Obama USA

L’Amérique d’Obama est de plus en plus critiquée. Première puissance mondiale, elle ne serait pas à la hauteur du défi et de ses responsabilités face à la menace jihadiste.

L’Amérique se veut le pays leader du monde libre, leader des pays partageant la démocratie comme valeur commune. Petit à petit, cette démocratie mondiale accepte une certaine diversité au-delà du dogme libéral américain et du fondement d’une domination mondiale. Nous ne sommes certes plus dans les années Bush.
Mais l’Amérique d’Obama est de plus en plus critiquée. On lui reproche de ne pas faire face au danger du sectarisme djihadiste et de laisser l’arc des périls s’étendre du sahel à l’Indonésie, en passant par le sous-continent indien. Washington, toujours première puissance mondiale, ne serait pas à la hauteur du défi et de ses responsabilités et cela passerait par une certaine incompétence de la Maison Blanche. D’où l’importance attachée par l’administration américaine au sommet anti-terroriste de Washington.

60 pays se sont réunis pendant 3 jours (jusqu’au 20 février) pour dénoncer l’extrémisme violent sous toutes ses formes. En fait, on n’a parlé presque que de l’extrémisme, du djihadisme bien plus inquiétant que les derniers marxistes de Colombie ou les groupes néo-nazis européens.
Durant ces trois jours, il y a eu des débats, des échanges, des réflexions entre responsables gouvernementaux et représentants d’organisations régionales, mais aussi des acteurs de la société civile. Le but de ce sommet était de «contrer l’extrémisme violent», selon les mots choisis par la Maison Blanche. Une volonté de ne pas montrer du doigt la communauté musulmane. Le Président Obama a été très clair à ce propos.
Après les mots d’accueil, est venu d’ ailleurs le temps des prières. Des versets du Coran ont été lus en ouverture des échanges. Ce geste a été salué par le procureur fédéral du Minnesota, Andrew Luger. «Nos imams commencent nos réunions communautaires et nos dîners par des prières de paix et je suis ravi qu’ils aient pu le faire aujourd’hui».
Pour les Etats-Unis, il était donc essentiel de marquer que la véritable religion musulmane n’est pas représentée par les organisations violentes et de tendre la main à leur communauté musulmane. Jeh Johnson, le ministre de la Sécurité nationale, a déclaré: «Le gouvernement fédéral doit souligner la situation des musulmans de ce pays et les discriminations qu’ils subissent». Pour l’administration Obama, de marginalisation à radicalisation, il n’y a qu’un petit pas.
Au cours du sommet, le Président américain Barack Obama a rencontré des experts en sécurité et des responsables gouvernementaux de Grande-Bretagne et de plusieurs autres pays pour discuter des récents attentats terroristes ayant eu lieu au Danemark, au Canada, en Australie, en France et au Nigeria.
Les activités extrémistes se sont répandues ces derniers temps avec la montée de l’Etat islamique (EI) qui a un impact non seulement dans les pays ou régions en proie au conflit, mais aussi dans les pays occidentaux.
L’EI, l’un des groupes extrémistes en ascension, avait publié, dimanche 15 février en Libye, une vidéo montrant la décapitation de 21 chrétiens égyptiens, après avoir brûlé vif un pilote jordanien capturé lors d’une mission de raids aériens contre le groupe à la fin janvier.
Au Danemark, la double fusillade a tué deux innocents et blessé sept agents de police. La Première ministre danoise, Helle Thorning-Schmidt, l’a qualifiée d’ «acte de terreur de sang-froid» contre le royaume.
Alors que les Etats-Unis souhaiteraient se percevoir comme les leaders de l’alliance anti-terroriste, les observateurs, chinois ou étrangers, considèrent que l’administration américaine n’est pas dotée d’une politique sécuritaire efficace pour s’attaquer aux groupes terroristes et la plupart des Américains ne sont pas d’accord avec la manière dont M. Obama traite l’EI.
Une enquête réalisée par CNN/ORC a montré que 57% des Américains questionnés sont en désaccord avec la façon dont M. Obama traite l’EI. Cette proportion constitue une hausse remarquable par rapport à un sondage, mené en septembre dernier, qui avait révélé que 49% des personnes sondées avaient manifesté leur désaccord.
Episode intéressant et preuve du mécontentement du public, des députés républicains et des médias américains ont condamné l’administration Obama pour ne pas avoir envoyé de haut responsable à la marche de l’unité à Paris, tenue après le meurtre de douze personnes dans une série d’attaques islamistes contre le journal satirique français «Charlie Hebdo».
A propos du lancement des opérations militaires -une approche typique adoptée par l’administration américaine-, Andrey V. Kortounov, directeur général du Conseil russe des Affaires internationales, a critiqué Washington, disant que les actions militaires prises par les Etats-Unis «détruisent les Etats», «libèrent des forces radicales» et qu’il est facile pour le terrorisme de trouver une proie facile dans ces pays. Au sujet de la lutte américaine contre le terrorisme, il a indiqué: «Finalement, ils ne réussiront pas à détruire les sources du terrorisme et il faudra une plus grande coopération internationale à cet égard».
Là-dessus, tout le monde est d’accord.

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Patrice Zehr

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