Santé : L’espoir des Marocains

Sante enfant maroc

Plus qu’une nécessité et une priorité, la Santé est un droit que garantit la Constitution. Dans son article 31, il est noté: «L’Etat, les établissements publics et les collectivités territoriales œuvrent à la mobilisation de tous les moyens à disposition pour faciliter l’égal accès des citoyennes et des citoyens aux conditions leur permettant de jouir des droits aux soins de santé, à la protection sociale, à la couverture médicale et à la solidarité mutualiste ou organisée par l’Etat». La Santé est ainsi classée en premier et avant tout autre droit, puisqu’un peuple en bonne santé et qui jouit pleinement de ce droit est un peuple productif, un peuple qui avance et donc un peuple en mesure d’accompagner les grands chantiers de développement et de tirer le pays vers le haut…
Au Maroc, la Santé peine encore à avoir une feuille de route qui déterminera, comme pour d’autres secteurs, les forces et les faiblesses, ainsi que les bons circuits pour un développement tout à la faveur du secteur et des citoyens. Ces derniers jugent aujourd’hui négativement ce secteur vital, estimant qu’il est encore en deçà de leurs attentes et de leurs aspirations. Ils continuent de formuler ce vœu pieu de voir tout le monde bénéficier de ce service comme il se doit et sans rien donner en contrepartie…

Ne plus voir des urgences en piteux état, des maternités qui n’ont de cela que le nom, des femmes qui accouchent à même le sol, dans des couloirs sombres et crasseux des hôpitaux publics et surtout ce manque flagrant de corps médical en mesure de dispenser un service adéquat. Le nombre de médecins par habitant est un critère de mesure du développement. A ce niveau, le Maroc est plutôt mal loti. Selon les statistiques de la Banque mondiale, le royaume compte 0,6 médecin pour 1.000 habitants, toutes spécialités confondues, sachant qu’au-delà de 1/1.000, selon les standards, on fait partie des derniers de la classe.
Il existe d’autres entraves et beaucoup de problèmes qui attendent encore d’être résolus. Mais parallèlement, le royaume redouble constamment d’efforts pour parvenir aux standards internationaux et améliorer les services de santé offerts aux citoyens pour que la Santé devienne réellement un droit et non plus un simple slogan qu’on scande à chaque campagne électorale, comme ce fut le cas depuis des années… Des réalisations certes, de grands pas et des étapes parcourues, mais le plus gros reste à faire, ou est en cours… Puisque le dernier bilan d’étape du domaine de la santé est estimé «très positif» par le ministre de tutelle, Lahoussine Louardi.
Et voici les arguments du ministre.

Il y a lieu de dire que le fait que le Dr. Lahoussine Louardi soit du domaine et resté praticien jusqu’à sa nomination à la tête du département facilite bien des choses. Cela ne veut cependant pas dire que des complications et des oppositions ne naissent pas à chaque pas entrepris. Mais le courage et l’humanisme du médecin fidèle à son serment semblent pousser le ministre à aller jusqu’au bout.
Mu par la volonté royale affichée de faire de la Santé un réel levier du développement, de faire bénéficier de ses services toutes les tranches de la société, aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural et un moyen de désenclavement de plusieurs parties du royaume ; accompagné par les Hautes orientations royales dans le domaine ; et convaincu de la nécessité de doter le pays de services de Santé à la hauteur des aspirations et des attentes des citoyens ; le ministre Louardi s’est battu contre vents et marrées. Et ce, pour aboutir à des acquis qui sont aujourd’hui bien réels et qui lui ont d’ailleurs permis de dire que le bilan de l’action gouvernemental dans le domaine demeure «très positif».

RAMED, une première relativement réussie

On a beau dire que le Régime d’assistance médicale (RAMED) a été un fiasco et qu’il n’atteignait pas ses objectifs. Il compte pourtant parmi les acquis du secteur, surtout lorsqu’on apprend qu’il a permis, à ce jour, de toucher 8,5 millions de personnes, soit 28% des habitants et qu’il a permis d’accroître de 56% le taux de consultation et d’hospitalisation, de 64% le taux d’accès aux hôpitaux et de 40% le taux de natalités dans les établissements hospitaliers.
Toutefois, des dysfonctionnements et des entraves en relation avec les infrastructures, les équipements médicaux, les ressources humaines, la gestion et la gouvernance persistent encore. Pour y remédier, le ministère s’oriente désormais vers la création d’une instance indépendante de gestion du RAMED et la mise en place d’un système informatique intégré et décentralisé, en partenariat avec le ministère de l’Intérieur et l’Agence Nationale de l’Assurance Maladie (ANAM).
L’espoir des citoyens reste porté sur la généralisation de la couverture médicale. Le ministre précise qu’elle doit en effet être globale et, pour ce faire, le Maroc connaîtra le lancement, l’année prochaine, de la couverture médicale au profit des étudiants. D’autres efforts sont en cours pour la mise en œuvre de la couverture médicale pour les indépendants et les professions libérales.
Quant à la politique de santé, le ministre a indiqué que le Maroc dispose, pour la première fois, d’une politique nationale de médicament détaillée, passant ainsi de 1.300 à 2.000 médicaments dont les prix ont baissé et plus d’une soixantaine de médicaments pour maladies chroniques remboursables.
Le ministre a fait état des efforts entrepris pour la fabrication, en collaboration avec un laboratoire américain, d’un médicament contre l’hépatite C, dont le prix devrait passer de 1 million de dirhams à 3.000 DH remboursables.

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Promouvoir la qualité des services

Il a également cité les différentes réalisations visant à promouvoir la qualité des services de santé, notamment en zones rurales, évoquant dans ce cadre le Plan national de prise en charge des urgences médicales et le Plan national de prise en charge psychiatrique dont fait partie l’opération «Al-Karama», lancée au profit des malades mentaux pensionnaires du sanctuaire de Bouya Omar et qui concernera prochainement d’autres mausolées.
La transplantation d’organes et de tissus humains s’est également développée au Maroc. Il y a lieu de rappeler les greffes de foie pour la première fois dans le Royaume, dont les cinq premiers bénéficiaires étaient détenteurs de cartes RAMED et les greffes de cellules souches et de cellules de la moelle osseuse.
Pour ce qui est des infrastructures, on fait aujourd’hui état de la mise en service de 74 nouveaux établissements sanitaires depuis 2012 et l’amélioration de la capacité des hôpitaux de 1.600 lits supplémentaires.
Le ministère a adopté une politique audacieuse en termes de ressources humaines, en augmentant le nombre de postes budgétaires et des bénéficiaires de formation au sein des instituts relevant du ministère et l’ouverture des candidatures pour occuper des postes de responsabilité.
Les missions d’inspection et d’audit ont également été renforcées avec plus de 300 missions d’inspection de cliniques privées, 200 au sein des services de la santé publique et 3.000 réclamations traitées. En chiffres, il y a lieu de préciser que près de 945 MDH seront alloués, en 2015, à l’équipement des hôpitaux.

Hamid Dades

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CNOPS : Un excédent de 724 MDH en 2014


L’Assurance maladie obligatoire (AMO), gérée par la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS), a enregistré un excédent de 724 MDH en 2014, contre 729 MDH en 2013, ce qui dénote de la bonne santé financière de la Caisse actuellement.
Selon des données rendues publiques à l’issue du Conseil d’administration de la CNOPS, la population des bénéficiaires a enregistré une évolution à hauteur de 3.029.803 personnes à fin 2014, contre 2.982.304 personnes en 2013. La population des assurés est passée, quant à elle, de 1.227.518 personnes à 1.254.192 personnes, soit une évolution de 2,2% (0,2% pour les actifs et 6,9% pour les retraités), selon la CNOPS.
Les cotisations recouvrées en 2014 ont atteint 4,628 MMDH, soit une évolution de 3% comparativement à 2013. Parallèlement, les paiements aux assurés dans le cadre des soins ambulatoires et aux producteurs de soins dans le cadre du tiers payant ont totalisé 4,097 MMDH (1,759 MMDH dans le cadre du tiers payant et 2,338 MMDH dans le cadre des soins ambulatoires), soit une évolution de 17% comparativement à 2013.
S’agissant des frais de gestion, la CNOPS a maintenu ses dépenses de fonctionnement et d’investissement à 6%, contre 9,4% fixé par la réglementation en vigueur, ce qui traduit la politique de rationalisation des dépenses adoptée par la Caisse depuis l’entrée en vigueur de l’AMO en 2005.
En dépit de l’état financier actuel des comptes de la Caisse, l’évolution des prestations combinées à la stagnation des cotisations influent sur ses résultats techniques, qui sont passés de 551 MDH en 2012 à 364 MDH en 2014, soit une baisse de 34%. S’y ajoutent l’évolution des Affections de longue durée (4,57% de la population assurée consommant 46% des dépenses), le coût des soins dentaires et de la biologie, les prochaines revalorisations de certains actes médicaux dans le cadre des négociations tarifaires et l’intégration de la population de l’article 114 (constituée de 60% de retraités), qui sont autant de zones de risques qui pourraient impacter à terme la bonne santé financière de la CNOPS.

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Ressources humaines : Vers une répartition équitable

Manque flagrant en ressources humaines, répartition inéquitable et affectations arbitraires sont bien des facteurs qui tirent le secteur vers le bas. Pour y remédier, un important projet, encore en phase d’étude, devrait assurer une répartition idéale et équitable des ressources humaines sur l’ensemble des régions. C’est bien à cela que vise le projet du «Service sanitaire obligatoire».
Les disparités géographiques font qu’aujourd’hui, 45% des médecins exercent sur l’axe Rabat-Casablanca, tandis que 24% seulement travaillent en milieu rural, ce qui se traduit par un déficit flagrant en cadres médicaux dans les régions.
Le débat est toujours d’actualité au sujet des modalités de mise en œuvre du projet du Service sanitaire obligatoire qui coûtera au budget de l’Etat environ 1 MMDH. Les médecins concernés percevront, en sus du salaire, des indemnités spéciales pour service dans les zones éloignées.
Le ministère s’oriente ainsi davantage vers la régionalisation. Il y lieu de rappeler, dans ce cadre, l’organisation il y a deux ans d’un concours de recrutement au niveau régional, en prévision de la mise en œuvre progressive de la régionalisation qui vise à garantir l’égalité des chances entre les cadres médicaux dans l’ensemble des régions.
Il est aussi à souligner que le monde rural intègre la carte sanitaire, dans la perspective d’une répartition idoine et équitable des ressources humaines.

Polémique : Poisson de la pêche hauturière et menaces pour la santé

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AMO : Prise en charge de pathologies chroniques

Six protocoles thérapeutiques concernant la prise en charge des pathologies chroniques, fréquentes et coûteuses (que sont l’asthme, la polyarthrite rhumatoïde, l’insuffisance rénale algue, le diabète type 2, le cancer du Sein et l’insuffisance rénale chronique terminale) ont été validés et approuvés.
La validation de ces protocoles s’inscrit dans le cadre de la convention de partenariat signée entre le ministère de la Santé, l’Agence nationale de l’assurance maladie (ANAM), la Société marocaine des sciences médicales (SMSM) et le Conseil national de l’Ordre des médecins, relative à l’élaboration des protocoles thérapeutiques, indique un communiqué de l’ANAM.
La mise en place de ce mécanisme représente une consécration de la mission principale de l’ANAM consistant à assurer l’encadrement technique et à veiller à la mise en place des outils de régulation de l’Assurance maladie obligatoire (AMO) à travers notamment la production et la diffusion de dix protocoles thérapeutiques par année.
Les protocoles thérapeutiques favorisent l’harmonisation des pratiques professionnelles et constituent les référentiels des bonnes pratiques pour assurer la qualité des soins, ainsi que pour l’exercice du contrôle médical assigné légalement aux organismes gestionnaires de l’AMO. Ces protocoles, qui permettent par ailleurs d’intégrer les éléments de maîtrise des dépenses sur un plan médical et non comptable, constituent aussi des outils d’évaluation des pratiques professionnelles, dans l’objectif de leur amélioration continue, ajoute la même source.
L’élaboration des protocoles thérapeutiques est une étape importante du processus, mais leur diffusion au corps médical et surtout l’appropriation par les médecins de ces recommandations, dans le cadre de leur pratique quotidienne, est une étape indispensable et cruciale visant la normalisation de la prise en charge des patients, la mise en place de stratégies basées sur l’évidence scientifique et surtout l’utilisation rationnelle des ressources disponibles, souligne le communiqué, précisant que ces protocoles seront diffusés à une large échelle auprès de la communauté médicale, des institutions concernées et des intervenants dans le domaine de la santé.

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Et l’AMO s’élargit aux étudiants…

Les étudiants de l’Enseignement supérieur (public et privé) et de la formation professionnelle, détenteurs du baccalauréat et non couverts par aucun autre régime d’assurance maladie, ont désormais droit à l’assurance maladie obligatoire. Le projet de loi y afférent a été adopté par la Chambre des conseillers. Il détermine les règles régissant l’AMO pour les étudiants, octroyant à cette catégorie le même panier de soins et le même niveau des services réservés aux fonctionnaires du secteur public et chargeant l’Etat de la totalité des frais de cette couverture. A noter que l’AMO destinée aux étudiants sera gérée et administrée par la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS).

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Bouya Omar : L’exploit de Louardi

Exploit par excellence de Lahoussine Louardi durant son mandat: l’évacuation du mausolée Bouya Omar. Un exploit qui a occupé une place de choix dans le bilan du ministre!
Louardi s’est ainsi adressé à ses détracteurs, assurant qu’il n’aurait pas pu attendre plus avant cette prise de décision. «J’ai rencontré une personne qui était enchaînée depuis 19 ans à Bouya Omar. Ce sont des citoyens marocains détenus de force», a-t-il martelé, avant de trancher: «Non, nous ne pouvions pas attendre plus longtemps». Le ministre a toutefois avoué que la démarche avait été difficile, nécessitant des moyens humains et matériels importants. Louardi a en outre assuré que, dans une phase ultérieure, le ministère s’attaquera à d’autres mausolées du même type. «Un parlementaire avait déclaré qu’au Maroc il y a plusieurs Bouya Omar. Je sais qu’il a raison, mais il fallait bien commencer quelque part», a affirmé le ministre, assurant que l’ensemble de l’initiative «Karama» ne cachait aucun calcul politique.

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Médicaments : Nous produirons nous-mêmes

Un laboratoire pharmaceutique américain aurait mis en place un nouveau médicament assurant un traitement plus efficace de l’hépatite C. Mais ce médicament coûte 10.000 DH. Autre exploit de Louardi, la chute monumentale du prix du médicament que le ministre explique ainsi: «Nous avons adressé une demande au laboratoire en question, qui a refusé de nous envoyer le médicament générique correspondant, parce que, pour une raison qui nous échappe, ils (le laboratoire) considèrent le Maroc comme un pays riche». Le Maroc aurait adressé une plainte aux autorités américaines pour enfin arriver à une solution définitive. Résultat: «Le Maroc produira lui-même, dans ses laboratoires, ce nouveau médicament. Et il ne coûtera que 3.000 DH», note fièrement Louardi.
De plus, ce médicament sera entièrement remboursable par les organismes de couverture médicale. «Je promets aux Marocains qu’ils pourront bénéficier gratuitement de ce médicament», a encore assuré le ministre.

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