A bâtons rompus avec Badre Kanouni, Président du Directoire du Groupe Al Omrane

A bâtons rompus avec Badre Kanouni, Président du Directoire du Groupe Al Omrane

Résultats annuels, problèmes du logement social, opérations en Afrique…

Lors d’un point de presse, tenu la semaine dernière, Badre Kanouni, Président du Directoire, indiquait qu’en dépit de la conjoncture, le Groupe Al Omrane a pu globalement maintenir, en 2016, son rythme d’activité en enregistrant une amélioration au niveau de sa performance financière et commerciale. Nous avons voulu en savoir plus sur l’activité. Entretien Exclusif.

Votre rencontre avec la presse, c’était à l’occasion du Conseil d’Al Omrane ?

Oui. C’est devenu une tradition. Chaque fois que le Conseil d’Al Omrane se tient, nous organisons une conférence de presse pour échanger avec nos partenaires. Il s’agit, dans le cadre de notre politique de communication, de faire connaître les événements importants d’Al Omrane, susceptibles d’intéresser l’opinion publique.

La réunion de ce Conseil de surveillance a porté sur quelque chose de particulier ?

Il s’agissait de présenter les résultats de l’année 2016, de voir le plan de travail, les objectifs 2017 et un certain nombre de thèmes importants pour le Groupe Al Omrane.

En termes de résultat?

Vous avez pu voir la présentation. Malgré le contexte que vit le secteur, le Groupe Al Omrane a enregistré des résultats très satisfaisants, d’abord l’accompagnement de la demande véritable et solvable et l’accompagnement, également, du rythme d’exécution des programmes publics.

Pour ce qui est des investissements?

Nous enregistrons avec satisfaction l’augmentation des investissements de 7%. Ces derniers ont atteint pratiquement 6 milliards de dirhams pour l’année 2016, ce qui permet au Groupe Al Omrane de rester parmi les quatre ou cinq grands établissements publics en matière d’investissement.

Côté chiffre d’affaires?

Le chiffre d’affaires a progressé de 15%, pour atteindre 5,3 milliards de dirhams.

Et le plan de travail de cette année?

Le plan de travail de cette année a été discuté d’abord avec le Conseil de surveillance, puisque nous mettons en œuvre la politique de l’Etat qui se base en premier lieu sur les Orientations royales, puis sur le programme gouvernemental. Et c’est sur cette base que le plan et le programme ont été validés par notre Conseil.

Juste quelques chiffres. Pour les investissements, on devrait maintenir le même volume, soit 5,7 milliards de dirhams… Le chiffre d’affaires aussi devrait se maintenir au même niveau.

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Et pour les plans de réforme du Groupe Al Omrane?

Oui. Nous avons également discuté des plans de modernisation et des programmes de réforme du Groupe.

Nous allons passer une première génération 2011-2020 et là, nous sommes déjà en train de travailler sur la nouvelle période 2016-2020, avec le programme quatre-vingts qui a été validé d’ailleurs par nos ressources humaines et qui est désormais entamé, puisque nous sommes en 2017.

Quel est l’objectif premier de ce programme?

Améliorer encore plus les performances du Groupe en matière de réalisation de ses objectifs; améliorer également le service aux citoyens qui est l’objectif premier et dernier de l’ensemble des ressources humaines et de tous les responsables du Groupe Al Omrane.

Concernant les logements à 140.000 DH, quelle est la raison de la non-attirance de ce programme, malgré son prix bas?

Il y a bien une demande pour ce programme. Mais la question, c’est ce qui a été prévu initialement pour les bidonvilles. En fait, le gouvernement avait prévu 40.000 unités pour les bidonvilles qui, depuis quelques années préfèrent le lot. Donc, ils ne prennent plus ces logements. Ce qui fait que cette commande publique s’est vue diminuer de 30.000 unités. Il y avait aussi 25.000 unités prévues dans le rural. Or, sur le terrain, la réalité, c’est que les habitants du rural ne veulent pas de ce produit. Ils ont donc besoin d’un type de logement différent.

Qu’advient-il du logement à 140.000 DH ?

Pour ce logement à 140.000 DH, évidemment, quand il est bien situé, quand il a toutes les commodités, il y a de la demande.

Que faites-vous alors pour améliorer cette demande ?

Nous sommes en train de travailler avec le ministère de l’Habitat pour voir comment nous pouvons offrir de nouvelles opérations, en mobilisant du foncier public bien adapté, bien situé et ayant l’accompagnement nécessaire de l’Etat en matière de transport et d’équipements publics.

De nouveaux produits?

Avec le ministère, nous travaillons sur un autre produit peut-être moins cher et les équipes techniques sont en train de travailler, pour faire des propositions dans ce cadre.

Qu’en est-il du programme villes sans bidonvilles?

Les résultats globaux sont très bons. D’abord, il s’agit-là d’un programme gouvernemental; ce sont des choses qui se font avec les autorités locales. Al Omrane est l’opérateur et l’exécuteur de ce programme à 85%, sur le territoire national. Quand nous avons pris les effectifs au départ de 2004, pour le programme des 270.000 ménages, le Maroc a pu traiter au-delà même de ce chiffre. Comme il y a là une augmentation de ce nombre de ménages, avec notamment l’extension des villes et des périmètres urbains. Nous sommes à peu près à 71% au niveau global.

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Combien de villes sans bidonvilles et pour quand ?

Le ministère, dans son plan d’action 2017, prévoit la déclaration de six villes sans bidonvilles.

Et vous, Groupe Al Omrane?

Nous, en tant qu’opérateur, nous sommes mobilisés. Nous travaillons de concert avec le ministère de l’Habitat et les autorités, pour réaliser cet objectif.

Concernant l’action d’Al Omrane en Afrique…

Nous sommes beaucoup dans la collaboration, dans le partenariat, pour échanger un peu les expériences des uns et des autres. Le Maroc a réalisé beaucoup de choses dans les domaines de l’Habitat et de la lutte contre l’habitat insalubre, une problématique qui est malheureusement assez propagée en Afrique. Le Maroc dispose d’une expérience et d’une expertise qui intéressent les pays frères dans le continent africain. Nous participons un peu à cette coopération, dans ce domaine. A côté de cela, une convention a été signée avec nos amis de Bangui pour les aider à réaliser un projet qui concerne 100 logements. C’est une première opération dans ce pays, la République centrafricaine. Et nous avons, bien entendu, la grande convention avec le Soudan du Sud, signée devant SM le Roi Mohammed VI au début de cette année, pour aider ce pays à réaliser sa capitale. Ce pays frère a demandé à SM le Roi de l’accompagner dans cet important projet, parce qu’il ne s’agit pas de la création d’une simple nouvelle ville, mais de la capitale. Ce qui témoigne de la confiance dans la politique éclairée de SM le Roi et Al Omrane a l’insigne honneur d’avoir été choisi pour aider à la concrétisation de cette grande opération, à côté d’un comité exécutif nommé par le Souverain, pour donner toutes les chances de réussite à ce projet.

Interview réalisée par Mohammed Nafaa

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