Maroc-croissance : l’avis du gouvernement

Benkirane bush et kaberuka 2015

C’est devant une assistance nombreuse que le chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, est intervenu pour présenter, à Rabat, l’appréciation de son gouvernement concernant l’étude dévoilée récemment, «Diagnostic de croissance pour le Maroc, analyse et contraintes».

Malgré les efforts consentis par le Royaume pour redresser les équilibres macro-économiques, a souligné Benkirane, il reste beaucoup à faire. «D’ailleurs, a-t-il dit, il ne sert à rien d’être au gouvernement si l’on ne prend pas de risques». Et, sans se départir de son humour devenu désormais une tradition, le chef de gouvernement a prononcé son discours dans un amphithéâtre quasiment à guichet fermé, tellement l’orateur drainait foule.
En guise d’avant-goût, il a lancé non sans modestie, dans une allocution improvisée en français et contenant moult messages: «Je n’arriverai jamais à prononcer les choses comme il se devrait. C’est toujours difficile pour moi».

Et de lancer: «Le Millenium Challenge Corporation (MCC) a chapeauté un programme de 700 millions de dollars qui a rattrapé ce gouvernement et que nous avons bien terminé avec les responsables du MCC qui sont très satisfaits. Ce qui a valu au Maroc d’être élu pour le deuxième programme». Et se retournant vers le patron de la Banque Africaine de Développement, Donald Kaberuka, il a lancé: «Je salue la BAD qui accompagne le Maroc et qui fait que nous sommes son premier client et qu’elle est notre premier bailleur de Fonds».

Nous avançons

«Quand je suis arrivé à la tête de la primature, j’ai eu des priorités. Je me suis retrouvé face au déséquilibre macro-économique. La compensation avalait sept milliards de dirhams. Nous nous sommes alors attaqués au problème. Il n’a pas été définitivement réglé, mais nous avançons», a dit Benkirane. Il a ajouté: «Je me suis dit: il faut faciliter la vie à l’entreprise, car si elle ne marche pas, rien ne va… Il y avait énormément de dossiers qui nous attendaient depuis 5, 10 ou 15 ans. Nous les avons sortis et dépoussiérés». Et de lancer cette boutade qui a fait réagir l’assistance: «Au Maroc, quand ça marche, tout le monde se tait. Mais quand il y a un problème, tout le monde bouge… Les gens capables de participer à l’effort de développement, nous les avons associés. Et pour ce qui est de la population, il est grand temps aujourd’hui de lui rendre justice: nombre de citoyens n’ont rien. Ils vivent à la campagne…».

Distributeurs de gaz Vs Gouvernement : Ras-le-bol et appel à la grève

Je ne suis pas communiste

Soucieux de préserver sa touche humoristique dont l’assistance est friande, le chef de gouvernement a lancé une seconde boutade, sans doute très appréciée par l’ambassadeur américain à Rabat, Dwight L. Bush: «Je ne suis pas communiste, je ne veux pas mettre tout le monde sur le même pied».

Poser les vrais problèmes

Tout cela a poussé le gouvernement à poser les vrais problèmes et à réfléchir aux solutions, a souligné Benkirane. «Il ne sert à rien d’être au gouvernement, si on ne prend pas de risques», a-t-il insisté. Et de révéler: «On nous a demandé de faire une étude. Beaucoup de choses marchent, d’autres non. Nous avons envie d’être satisfaits de notre travail, de rétablir la justice sociale, d’avoir la certitude d’avoir bien servi et de façon coordonnée». Pour lui, pour qu’un pays marche bien, il faut travailler ensemble. «Vous ne pouvez pas servir la nation, si vous donnez uniquement la priorité à vous-mêmes, à votre parti politique».

Mettre le doigt sur les problèmes

Revenant à ses partenaires visiblement attentifs à ses propos, A. Benkirane, satisfait et reconnaissant, a lancé: «Les gens de la primature et du MCC se sont donné la main, à la BAD. Nous avons ensemble mis le doigt sur les problèmes qui dérangent notre gouvernement. Nous avons été dérangés». Et, toujours fidèle à son style humoristique non dépourvu de messages, Abdelilah Benkirane a épaulé et tiré, en guise de conclusion: «Nous sommes comme le peintre sur son échafaudage. On lui dit: occupe-toi de la peinture et ne touche à rien. Dieu merci, le peintre n’est pas encore tombé».

Santé | L’accord avec les partenaires sociaux, une étape importante dans le processus de réforme du secteur

Mohammed Nafaa

…………………………………………………………..

Donald Kaberuka : «Avec la BAD, vous avez un ami»


Intervenant lors du lancement du rapport «Diagnostic de croissance», le président de la BAD (Banque Africaine de Développement), Donald Kaberuka, a salué les réformes entreprises par le Maroc, mais sans verser dans la complaisance, ni dans la langue de bois. Pour lui, ce sont des réformes intervenues dans une conjoncture économique internationale difficile.
M. Kaberuka a souligné que la BAD est fière d’accompagner le Maroc, quels que soient les indicateurs sociaux. Il a exprimé une admiration pour les mesures difficiles prises par le Royaume, essentielles pour une croissance voulue par tous; un défi auquel l’Afrique doit faire face, pour un développement fort et soutenu.
Le patron de la BAD a fait remarquer que la croissance économique n’est pas un moyen en soi. «Ce que l’on cherche, c’est le bien-être des citoyens et la paix dans toute notre région. Avec la BAD, vous avez un ami, le 1er bailleur de fonds», a-t-il conclu.

L’ambassadeur Américain Dwight L. Bush


Intervenant lors du lancement du rapport «Diagnostic de croissance, analyse et contraintes», cérémonie à laquelle ont assisté le chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane et le Président de la BAD, Donald Kaberuka, l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique, Dwight L. Bush, s’est dit convaincu que le «Compact II» va maintenir le partenariat entre le MCC et le gouvernement marocain à travers l’USAID.
Le département des Affaires étrangères américain étant engagé à soutenir les initiatives de réforme du Maroc, le diplomate s’est dit convaincu que cet esprit de partenariat permettra de trouver des solutions concrètes à tous les problèmes.

,

Voir aussi

SM le Roi reçoit les nouveaux membres nommés au Conseil Supérieur de la Communication Audiovisuelle

SM le Roi reçoit les nouveaux membres nommés au Conseil Supérieur de la Communication Audiovisuelle

Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, a reçu, mercredi au Palais Royal …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Captcha Plus loading...