L’acteur Jean-Paul Belmondo est mort à l’âge de 88 ans

Jean-Paul Belmondo

L’interprète aux 80 films est décédé lundi à la mi-journée, a annoncé sa famille dans un communiqué, transmis par leur avocat à l’AFP. Il laisse derrière lui des rôles inoubliables, jeune premier la cigarette au bec dans « A bout de souffle », pendu à un hélicoptère au-dessus de Venise dans « Le Guignolo ».

Dans les mémoires, c’est le Bébel au sourire ravageur, nez de boxeur et gouaille inimitable, qui restera. 

Sa carrière commencée sur les planches l’a mené en un demi-siècle aux sommets du box-office français, avec 130 millions de spectateurs cumulés au cinéma.

Celui qui était l’une des dernières grandes vedettes populaires de sa génération, avec Alain Delon ou Brigitte Bardot, peut-être encore plus fédérateur, avait quasiment disparu des écrans après un accident vasculaire en 2001.

Sa mort tourne une page majeure du cinéma français, Belmondo partant après sa bande d’amis du conservatoire, Jean Rochefort, Jean-Pierre Marielle, Bruno Crémer ou encore Claude Rich… Ces dernières années, il avait dû enterrer ses complices, de Guy Bedos au meilleur ami, Charles Gérard, avec lequel il ne cessait de partager fous rires, gueuletons et matchs à Roland-Garros.

Il restait un modèle absolu pour ses pairs, notamment Jean Dujardin, qui le considérait comme « l’un des derniers héros » du cinéma français. Ses tribulations dans « L’Homme de Rio » ont inspiré jusqu’à Steven Spielberg, pour « Indiana Jones ».

Et le public français ne s’est jamais lassé de revoir ses films, sur grand écran, à la télévision ou plus récemment sur Netflix, dans des polars comme chez Godard.

C’est d’ailleurs la rencontre avec le cinéaste de la Nouvelle Vague, autre figure majeure du 7e art, qui a scellé son destin. « Venez dans ma chambre d’hôtel, on tournera et je vous donnerai 50.000 francs », avait lancé Godard à Belmondo, croisé dans la rue. A même pas trente ans, en 1960, c’est « A Bout de Souffle ».

Après le succès du film, « on viendra à moi », racontait Belmondo en 2016 dans « Mille vies valent mieux qu’une », un livre de souvenirs. Leur collaboration se poursuivra avec « Une femme est une femme » (1961) et « Pierrot le fou » (1965).

Belmondo enchaîne ensuite les succès critiques. De Jean-Pierre Melville (« Léon Morin, prêtre ») à François Truffaut (« La sirène du Mississipi ») en passant par Louis Malle (« Le voleur »), les cinéastes s’arrachent l’acteur, le seul à rivaliser avec Alain Delon.

« Lui et moi, c’est le jour et la nuit », confiera Belmondo, évoquant une « amitié fidèle » avec Delon, loin de la rivalité qu’on leur a souvent prêtée.

Qui aujourd’hui encore, oserait les cascades que ce casse-cou aimait réaliser lui-même, comme cette course sur le toit d’un métro en marche dans « Peur sur la Ville » ?

« Bébel » laisse ainsi le souvenir d’un acteur physique, un roi de la gifle et de la castagne, cultivant une belle dose d’humour (« Le Cerveau ») voire une franche autodérision (« Le Magnifique »).

Ses rôles taillés pour son physique de boxeur lui vaudront ses plus grand succès publics: « L’Homme de Rio » de Philippe De Broca (4,8 millions d’entrées en 1964), « Le Professionnel » (1981) de Georges Lautner et « L’As des as » (1982) de Gérard Oury (plus de 5 millions).

Bébel, qui a obtenu un seul César pour un film, avec « Itinéraire d’un enfant gâté » (1988), aura partagé l’écran avec les plus grandes actrices, de Catherine Deneuve à Claudia Cardinale et des histoires d’amour avec certaines, comme Ursula Andress ou Laura Antonelli.

Après une attaque cérébrale pendant un tournage en 2001, il restera fortement handicapé. Son élocution est affectée, mais le capital sympathie reste intact: s’il disparaît presque du grand écran, il répond présent lors des cérémonies en son honneur, comme en 2017 où il reçut un César d’honneur.

« Tout jeune, quand j’allais au théâtre, tout le monde trouvait que j’avais une sale gueule. Alors une fois ça va, deux fois ça va, trois fois, non! Ma mère m’a dit, comme ton père, tu devras avoir du courage. Et je n’ai jamais manqué de courage, ce qui fait que je suis là », lança-t-il, devant ses proches et le monde du cinéma réuni.

Ce bon vivant qui a eu quatre enfants (dont une fille, Patricia, décédée) de deux unions, laisse derrière lui un clan resté proche jusqu’à la fin.

Et à qui il aura transmis son amour du cinéma et des sensations fortes: Paul, son fils, a tâté au théâtre et à la télévision, en parallèle d’une carrière de pilote automobile, et Victor, son petit-fils, fait des débuts prometteurs au cinéma.

LR/AFP

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