Enseignants-élèves : Le fléau de la violence

Enseignants-élèves : Le fléau de la violence

A l’appel des 3 syndicats les plus représentatifs, l’UMT, l’UGTM et l’UNTM, une grève nationale a été organisée, les 9 et 10 novembre 2017. Dans un communiqué intitulé «La dignité en premier», ces syndicats ont déploré la banalisation et la multiplication des cas d’agressions commis par des élèves contre leurs professeurs.

Les écoles publiques ont été paralysées le 9 novembre 2017. Et pour cause, une grève nationale décrétée par les enseignants, pour dénoncer ce qu’ils qualifiaient d’humiliation des enseignants marocains par leurs élèves et l’absence d’intérêt de la part des responsables du secteur. Ce sentiment d’injustice et d’amertume, ressenti par les enseignants, s’est accentué récemment, après la mise en ligne de vidéos montrant des enseignants dans quatre établissements scolaires, dans 4 villes, agressés par leurs élèves à l’intérieur et à l’extérieur des classes.

La traversée du désert

Livrés  à eux-mêmes, en l’absence de mesures sincères à même de leur porter assistance, afin que leur dignité soit préservée, nombreux sont les enseignants qui en veulent aux responsables de l’Education nationale. Ils dénoncent l’agressivité provenant d’un grand nombre d’élèves qui n’hésitent plus à s’en prendre, avec violence, à leurs enseignants. Selon les grévistes, la banalisation de ce phénomène, ainsi que la prolifération du commerce de la drogue (notamment les psychotropes qu’on appelle «Al Karkoubi») à proximité des écoles primaires et des lycées, participent à la multiplication des cas de violence physique, dont le corps enseignant est victime depuis plusieurs années.

L’enseignant, cet éternel souffre-douleur

Les exemples, qui montrent à quel point l’enseignant est devenu, au fil des années, un véritable souffre-douleur, notamment par ses élèves, sont tellement nombreux qu’il est difficile de les quantifier. Parmi-eux, celui de l’agression d’un professeur dans une école à Ouarzazate, dimanche 5 novembre 2017.

Majorité Les tractations commencent…

Alors que les Marocains savouraient la joie de la victoire du WAC face à l’équipe d’Al Ahly, lors de la finale de la Ligue des Champions d’Afrique, une vidéo de quelques minutes est venue gâcher la fête à de nombreux citoyens. On y voyait un enseignant, d’un certain âge, se faire tabasser, avec une violence inouïe, par son propre élève. Le comble, c’est que la scène s’est déroulée en présence d’autres élèves qui n’intervenaient à aucun moment pour mettre un terme à cette situation qui porte atteinte à la dignité de l’enseignant et à l’image de l’école marocaine.

Croyant que le feuilleton des agressions allait s’arrêter là, l’opinion publique voulait tourner la page de cet incident. Mais, le mardi 7 novembre 2017, une nouvelle vidéo a été partagée sur les réseaux sociaux. Encore plus glauque que la précédente, elle montrait un enseignant blessé au niveau du crâne par son élève qui l’a attaqué pour la simple et unique raison que la victime l’avait interpellé au sujet de ses absences répétées et injustifiées. 

Dans un communiqué, publié quelques heures après la mise en ligne de cette vidéo, les autorités locales ont annoncé que les éléments de la police judiciaire du 3ème district de Rabat ont décidé l’ouverture d’une enquête pour tirer au clair cette affaire. Selon la même source, le prévenu est mis en détention préventive. Et le feuilleton noir des agressions allait se poursuivre.

En effet, après Ouarzazate et Rabat, c’est autour de Kénitra et Mehdia d’être secouées par deux nouveaux cas d’agression, commis par des élèves mineurs contre leurs enseignants respectifs. A Kénitra, c’est un élève scolarisé dans un institut supérieur de technologie appliqué, âgé d’à peine 18 ans, qui a été filmé au moment où il portait des coups de poing d’une violence extrême à son propre prof. A Mehdia, c’est un élève qui, en plein cours, rappelé à l’ordre par son professeur, a décidé d’agir en attaquant celui-ci.

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Pourquoi la cadence a-t-elle augmenté?

Selon les pédagogues, les agressions contre les enseignants ont toujours existé au Maroc, comme d’ailleurs dans tous les pays. Ils affirment, cependant, que la cadence de ces agressions a connu une nette augmentation ces dernières années, en raison de plusieurs facteurs. Ils expliquent que les élèves d’aujourd’hui, surtout les adolescents, sont en perte de repères. Parents démissionnaires pour la plupart, école défaillante et société rongée par des maux multiples sont autant de raisons, parmi d’autres. Ils appellent à l’élaboration de politiques strictes et sévères, à même de garantir aux enseignants un minimum de dignité.

Les professionnels du secteur sonnent ainsi l’alarme et appellent les responsables du ministère de l’Education nationale et l’ensemble des personnes concernées par ce dossier à agir vite, avant que ce ne soit trop tard. Ils appellent également à se pencher sur les raisons qui ont fait que l’enseignant au Maroc est passé d’une période, durant laquelle il était vénéré par ses élèves et par l’ensemble de la société, à une situation où il se voit, aujourd’hui, recevoir des coups de poing de la part des apprenants, des mineurs dans leur majorité.

Ainsi, ce sont quatre cas d’agression physique contre des enseignants en moins d’une semaine! Un bilan qui donne froid dans le dos…

Mohcine Lourhzal

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