J’ai cru bon d’enterrer mon célibat

Leila, 32 ans, cadre de l’administration, a cru avoir enfin trouvé l’âme sœur et pouvoir enterrer son célibat. Mais, grosse désillusion dont les motifs sont tellement banals qu’elle n’a pas imaginé une seule seconde que cela pourrait lui arriver, à elle!
Elle raconte.

«Il y a quelques mois, j’avais finalement trouvé cet amoureux qui manquait tant à ma vie. S’investir dans une relation amoureuse plus tôt n’était guère compatible avec le stress des études. J’ai préféré suivre le conseil de mes parents qui m’ont toujours avertie qu’une jeune femme, de nos jours, devait s’occuper de son avenir d’abord et de son cœur après.

Parce que l’indépendance financière avait l’avantage de mettre à l’abri d’un mariage raté, d’un veuvage dans la misère, ou même d’un éternel célibat. Ce privilège d’être financièrement indépendant ne pouvait avoir le moindre inconvénient pour une femme, c’était inconcevable. Pourtant…

Le jeune homme un peu plus âgé que moi, qui avait fait battre mon cœur, était sérieux, instruit. Il avait aussi un bon job. En plus, il dégageait une impression de confiance et de pondération. J’étais aux anges quand il me demanda en mariage après quelques mois de rendez-vous et de sorties, sans anicroches. Mon amoureux voulait que nos deux familles se rencontrent et disait qu’il était important pour lui que nous célébrions nos fiançailles à la traditionnelle.
Le jour «J», la famille de mon futur mari était venue en renfort. Ils étaient plus d’une trentaine et nous n’étions qu’une dizaine. Mes parents n’avaient pas lésiné sur les moyens et avaient pour l’occasion loué les services d’un traiteur pour le déjeuner et pour le thé. Mon père, que je n’avais pas pu renseigner sur la situation financière de mon futur mari, a voulu tirer les choses au clair. Pour lui, c’était indispensable. Je sus comme tout le monde, ce jour-là, le montant réel du salaire de mon fiancé et aussi qu’il avait contracté un crédit pour sa belle et somptueuse voiture et un crédit pour la maison dans laquelle nous allions vivre. Tous les détails qui me concernaient, mon mari les savait déjà puisqu’il m’avait posé des questions dès le début de notre relation. J’aurai dû trouver cela déplacé de la part d’un jeune homme que je connaissais à peine. Pourtant, bien au contraire je m’étais laissée aller à faire des confidences…
Ensuite, nos fiançailles avaient eu lieu et s’étaient bien déroulées; nos deux familles semblaient être satisfaites. J’avais reçu un bracelet en or en guise de cadeau pour officialiser notre prochain mariage. Nous avions alors fixé la date de notre mariage, sans discuter des détails pour les préparatifs à venir.
Le mois suivant, j’ai été amenée à comprendre que c’était à mes parents de m’offrir la fête du mariage et que je devais aussi meubler et équiper la maison. Mon refus catégorique poussa mon futur mari à avoir un comportement agressif auquel je ne me serais jamais attendue. Il me cracha que je devais être folle de croire que j’allais tirer tous les avantages de cette union gratuitement. J’étais donc dans l’obligation d’avertir mes parents que c’était à eux de s’occuper de la fête et de mettre mes économies et la totalité de mon salaire à sa disposition pour payer tout ce qui nous manquait. N’allais-je pas profiter de sa voiture et de sa maison, alors que c’était lui qui en payait les traites?
Je n’en croyais pas mes oreilles, mon mariage n’était en réalité qu’une pure opération commerciale!
Sans attendre, ni l’avertir, je mis fin à nos fiançailles et ne souhaitais plus ni lui parler, ni le rencontrer. Il le prit très mal et se mit à me harceler au téléphone, dans la rue, à la sortie de mon travail… Il a fallu que mon père se charge de l’appeler pour lui parler de mon irrévocable décision.
Dès le lendemain, une de leurs amies, mariée à un directeur travaillant dans la même administration que moi, se présenta chez nous. Cette personne, bien choisie, était venue raconter que le jeune homme, qui devait se marier avec moi, avait été terriblement affecté par ma soudaine et incompréhensible décision; qu’il avait failli se donner la mort; qu’heureusement maintenant, il était suivi par un psy et qu’il valait mieux, pour moi, lui remettre le cadeau en or des fiançailles, afin qu’il n’y ait plus d’ambiguïté sur ma décision. Sans parler des dépenses pour les fiançailles qui leur avaient coûté au moins 4 bracelets…
Mes parents se sont dépêchés de s’exécuter, ils avaient compris le manège. Ce comédien «malfaiteur de l’amour» bardé d’artifices n’aurait pas hésité à me nuire dans mon travail et à salir ma réputation aussi.
Voilà comment mes rêves sont partis en fumée. Mais dans cette histoire, il me reste une satisfaction, celle d’avoir découvert la vraie nature de celui qui allait être mon mari, avant qu’il ne le devienne. Si je m’étais mariée avec lui, il aurait été bien plus compliqué de m’en défaire. Et je l’aurais payé beaucoup plus cher!».

Célibat au Maroc : Mieux vaut être seule que mal accompagnée!

Mariem Bennani

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