Gouvernement : Enfin une coalition !

Gouvernement : Enfin une coalition !

Le nouveau chef de gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, chargé par le Souverain de former la majorité, a tenu une conférence de presse, samedi 25 mars à Rabat. Il y a annoncé la structure du prochain gouvernement. Enfin!

Lors de ce point de presse, El Othmani a affirmé: «Les partis de la majorité vont former un gouvernement dont la composition sera efficace, efficiente et reflètera les grandes priorités de l’étape actuelle».

Les priorités de la majorité 

Le chef de gouvernement a ajouté qu’à la tête des priorités du prochain Exécutif, qui comprendra, en plus du Parti de la Justice et du Développement (PJD), le Rassemblement National des Indépendants (RNI), l’Union Constitutionnelle (UC), le Mouvement Populaire (MP), l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP) et le Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), figurent la réforme de l’administration, la promotion de la qualité de la santé et de l’éducation, l’emploi et la lutte contre la corruption, entre autres chantiers importants.

Saâd-Eddine El Othmani a en outre insisté sur la nécessité pour le prochain gouvernement de prendre en considération la nouvelle politique africaine du Royaume qui impose des orientations nouvelles et décisives pour le développement du continent. Tout en louant les qualités humaines et professionnelles de son prédécesseur, Abdelilah Benkirane, il a souligné que la prochaine équipe gouvernementale va poursuivre les réformes lancées par le gouvernement sortant, sous l’impulsion des grandes orientations de SM le Roi. Ces réformes lancées et appelées à se renforcer concerneront, selon El Othmani, la modernisation de l’administration, la poursuite de la réforme judicaire, la mise en œuvre de la réforme globale de l’Education et de la Formation, le développement du milieu rural et la poursuite de la stratégie énergétique du Royaume. «Nous veillerons à être à la hauteur des attentes, conformément aux orientations du Discours royal de Dakar qui a souligné le besoin d’un gouvernement composé de compétences qualifiées, qui travaillera selon un programme clair et des priorités définies, répondra aux attentes du peuple marocain et des acteurs économiques et sociaux et se penchera sur la promotion du modèle marocain», a affirmé le nouveau chef de gouvernement désigné.  Saâd-Eddine El Othmani a clos son discours en rappelant que la confiance que lui a accordée le Souverain constitue un moteur qui le poussera à donner le meilleur de lui-même, afin de former une majorité solide dans des délais raisonnables. Saâd-Eddine El Othmani a aussi tenu à saluer «les efforts déployés par l’ancien chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, tout au long de l’étape précédente», tout en exprimant sa satisfaction du climat ayant accompagné le processus des négociations qu’il a menées, pour la formation du gouvernement, durant la journée du mardi 21 mars 2017, soit 3 jours seulement après sa nomination par le Souverain en tant que nouveau chef de gouvernement

Saâd-Eddine El Othmani, qui est également président du Conseil national du parti islamiste, a souligné que les formations politiques ayant pris part aux négociations ont toutes exprimé, dès le début, leur détermination et leur volonté de donner un véritable coup d’accélérateur à ce processus qui a abouti, en l’espace de quelques jours seulement, à un accord entre 6 partis politiques, dont l’USFP qui fera partie de la coalition qu’il dirigera.

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Dans chaque parti, trop de candidats !

Avant l’annonce de la liste officielle des membres du gouvernement et leur nomination par le Souverain, les  partis concernés doivent effectuer certaines démarches. Dans ce sens, le PJD a réuni, le 26 mars 2017, son instance chargée de la proposition de candidats aux divers postes ministériels. Cette réunion, qui a eu lieu au siège du parti à Rabat, s’est déroulée en présence du Secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane et du chef de gouvernement désigné, Saâd-Eddine El Othmani. A son issue, il a été établi une liste de noms de ministrables. La procédure suivie par le PJD veut que les membres de la direction du parti choisissent leurs candidats (le prochain gouvernement sera constitué de 30 ministres), à raison de trois noms pour chaque poste ministériel. Par la suite, le chef de gouvernement désigné choisit parmi ces trois candidats celui ou celle qu’il proposera au Souverain pour approbation ou réserves.

Le RNI est également appelé à dresser sa liste des ministrables. Au sein du parti de la colombe, le choix des ministres revient toujours au Bureau politique. Comme le veut la procédure, chacun présente sa candidature, avant que le Bureau politique du parti ne décide de la liste définitive des ministrables à présenter au chef de gouvernement. On évoque déjà quelques noms qui seraient les plus pressentis à devenir ministres au gouvernement de Saâd-Eddine El Othmani. Ainsi, Aziz Akhannouch rempilerait à son poste de ministre de l’Agriculture et de la Pêche maritime. Moulay Hafid Elalamy, qui était ministre de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies, serait être reconduit à la tête du même ministère. M’barka Bouaida, Mohamed Boussaid et Amina Benkhadra sont également donnés membres du nouveau gouvernement.

Le Mouvement Populaire (MP), l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP), l’Union Constitutionnelle (UC) et le Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) se sont également attelés, tout au long de ces derniers jours, à la préparation de leurs ministrables. Au MP et à l’USFP, la procédure veut que le choix des candidats aux portefeuilles ministériels revienne aux patrons de ces deux formations politiques. Cependant, Mohand Laenser et Driss Lachgar devront composer avec les leurs, afin que la formation du gouvernement se fasse rapidement. Pour ce qui est des favoris de l’USFP, le nom de lachgar est évoqué pour occuper le poste de ministre de la Justice et celui de  Younes Moujahid celui de ministre de la  Communication.

Au MP, deux noms semblent bien placés pour faire partie du gouvernement d’El Othmani. Il s’agit de Hakima El Haité qui occupe le poste de ministre déléguée à l’Environnement dans le gouvernement sortant de gestion des affaires courantes; et de Mohand Laenser, Secrétaire général du parti. Seul hic, Laenser avait affirmé qu’il préférait se consacrer à sa mission de président de la région de Fès-Meknès.

Concernant l’UC, il sera au gouvernement aux côtés du RNI avec lequel il avait scellé une alliance. Au sein de ce parti, un seul nom revient en permanence depuis quelques temps et qui pourrait décrocher un portefeuille ministériel au nouveau gouvernement. Il s’agit de Mohamed Sajid, Secrétaire général de cette formation politique. Sauf changement de dernière minute, Sajid, qui était maire de Casablanca, occuperait un poste important au gouvernement d’El Othmani. Pour ce qui est du PPS de Nabil Benabdallah, il ne disposerait que de deux postes ministériels pour lesquels il faudra départager les prétendants, à savoir le SG du parti lui-même, le ministre de la Santé dans le gouvernement sortant, Lahoucine Louardi, le ministre de l’Emploi et des Affaires sociales, Abdeslam Seddiki et son prédécesseur Abdelouahed Souhail. Tous prétendants à des postes ministériels.

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A nouveau gouvernement, nouvelle structure

Sur la base des informations ayant filtré après la réunion de l’instance de proposition des candidats du PJD au prochain gouvernement, qui s’est tenue au siège du parti le 25 mars 2017, la structure du gouvernement d’El Othmani subira quelques changements. Ainsi, le poste de ministre délégué sera supprimé, sauf pour les ministères de souveraineté, comme l’Intérieur ou les Affaires étrangères. Aussi,  le prochain gouvernement comptera-t-il, selon une 1ère mouture, une trentaine de ministres, dont 10 sous les couleurs du PJD, 6 ministres du RNI, 2 de l’UC, 2 du PPS et 2 de l’USFP.

A signaler que plusieurs membres du PJD ont décrié le fait que l’USFP fasse partie du prochain gouvernement, malgré le niet exprimé dans ce sens par le Secrétaire général du PJD et ancien chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane. Ce dernier avait clairement indiqué: «Si l’USFP fait partie du gouvernement, c’est que je ne suis pas Abdelilah». La  réunion de l’instance de proposition des candidats au prochain Exécutif est intervenue deux jours après une réunion du Secrétariat général du PJD, dans laquelle Saâd-Eddine El Othmani avait exprimé sa détermination à «accélérer la formation du gouvernement».  En effet, depuis qu’il a été chargé par le Souverain de former sa majorité, El Othmani a tenu une série de consultations avec les leaders des partis politiques représentés au Parlement. Consultations à l’issue desquelles une conférence de presse a été donnée, le 25 mars 2017,  pour annoncer leurs résultats et les partis politiques qui formeront la majorité.

Le poste de ministre, comme l’a rappelé le Souverain dans le Discours royal prononcé depuis Dakar, est plus une responsabilité qu’un prestige. De ce fait, passée l’euphorie de la nomination, ceux et celles qui décrocheront des portefeuilles ministériels devront se mettre au travail rapidement et efficacement.          

Mohcine Lourhzal  

Ces PJDistes qui fustigent El Othmani

Nombreux sont les membres du PJD, surtout dans les rangs de la jeunesse du parti, qui ne cachent pas leur colère après l’intégration de l’USFP à la configuration gouvernementale telle qu’annoncée par le chef de l’Exécutif désigné, Saâd-Eddine El Othmani. Ils estiment que ce dernier a fait plus de concessions qu’il ne fallait en acceptant d’intégrer l’USFP au gouvernement, contre la volonté du SG du parti, Abdelilah Benkirane. Certains d’entre eux promettent même de présenter leur démission si le parti de Driss Lachgar fait partie du nouveau gouvernement qui, selon certaines confidences, verra le jour au plus tard vers la mi-avril 2017.

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