Elections : Les partis politiques ont-ils perdu leurs électeurs ?

Elections affiches maroc

Craignant l’aversion des citoyens pour la chose politique et les urnes pendant les prochaines échéances électorales, les partis politiques cherchent à convaincre…

A peine l’agenda des prochaines échéances électorales connu que voilà les partis politiques affichant des signes d’inquiétude et de fébrilité. Ils craignent d’ores et déjà un rejet de la chose politique par les citoyens. Ce que la classe politique en général et les élus en particulier redoutent le plus, «c’est un taux de participation des plus bas aux prochaines élections», dit un député du Rassemblement National des Indépendants, imputant ce taux bas de participation au désintéressement des Marocains à la vie politique. Et notre source d’expliquer: «Les Marocains ne croient plus aux partis: ils ont été trop leurrés et désabusés… En plus, les promesses électorales n’ont pas été honorées par les partis. Les prix des carburants ont été révisés à la hausse, la CNSS connaît une crise latente, la Caisse de compensation n’est pas en bonne posture…».

Les jeunes d’abord

Tout cela explique cette aversion populaire pour la chose politique, avec les jeunes en tête; ce qui fait que les Marocains participent peu ou prou au débat politique. Pour un député du PPS, l’autre cause de ce désintéressement à la politique, non des moindres, est le niveau du débat tant chez les partis politiques que chez les parlementaires. Tous offrent un paysage pitoyable, n’arrivent pas à hausser le niveau du dialogue, ni à débattre de thématiques de fond, pour se rabattre sur des futilités. Les séances des questions orales dans les deux Chambres du Parlement donnent une idée du niveau de ce débat. La retransmission télévisée de ce dernier a fini par convaincre les plus récalcitrants qui espéraient encore que les élus puissent un jour corriger la trajectoire et améliorer l’image du conseiller qui offre sa bedaine en spectacle, de ceux qui peuvent en venir aux mains pour laver leur linge sale ou de celle qui crie haut et fort que «la prostitution contribue au budget de l’Etat».

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Taux bas de participation

Convaincues et craignant que les citoyens qui se sentent désabusés ne boudent massivement les bureaux de vote, affichant un taux de participation des plus bas, les élites à la tête des partis politiques étudient les moyens à même de ramener la population à plus de participation. Le Parti de l’Istiqlal propose pour sa part de rendre obligatoire le vote lors des élections; un moyen, estime le PI, de contourner l’aversion des Marocains pour la politique. En effet, le député istiqlalien de l’Oriental, Omar Hjira, n’y est pas allé par quatre chemins. Il a proposé, lors d’une intervention à la séance hebdomadaire des questions orales à la Chambre des représentants, de rendre le vote obligatoire. Il est allé jusqu’à proposer le dimanche comme jour de vote, au lieu du vendredi actuellement, pour éviter, a-t-il dit, toute utilisation abusive par certains partis politiques du vendredi à des fins électoralistes.
Apportant de l’eau au moulin des formations politiques, le ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad, a fait savoir à l’Hémicycle qu’il proposerait aux partis, à l’occasion des prochaines consultations électorales, de prolonger la période d’inscription sur les listes électorales qui sera de six mois, au lieu d’un ou deux mois comme par le passé. Ce changement permettrait une plus grande participation aux opérations de vote durant les prochaines échéances électorales prévues l’année prochaine.

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Réconcilier les citoyens avec la politique

Un autre point de discorde entre les différentes formations politiques concerne le fait de savoir qui de l’Intérieur ou de la Primature supervisera les prochaines élections. Certains patrons de parti appellent à dépasser ce débat. «Une surenchère politicienne inutile et une perte de temps», a précisé Nabil Benabdallah, Secrétaire général du PPS. Il reste que le meilleur moyen d’en découdre avec une éventuelle aversion des citoyens pour les urnes, c’est de les réconcilier avec la chose politique.

Mohammed Nafaa

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