Divorcée, parce que j’ai osé choisir le prénom de ma fille !

Kenza, 25 ans, femme au foyer et mère d’un enfant, est en instance de divorce. Cette jeune femme paie très cher d’avoir osé choisir le prénom de sa fille. Voici son récit.

«Il y a six ans, je ne me serais jamais imaginé que l’homme que je fréquentais et que j’allais épouser était capable du pire. J’ai malheureusement été séduite par la facilité, le matériel et par ce qu’il me montrait. Je me demande aussi quelle fille ou femme ne l’aurait pas été? Je me souviens que cette rencontre me semblait irréelle. C’est vrai que mon futur époux avait un comportement courtois, droit et absolument irréprochable. Vraiment, faire avaler des couleuvres pour agir en traitre comme tant d’autres, ce n’était pas son truc. D’ailleurs, il n’y a pas eu une seule personne mise dans la confidence de ma liaison qui ne m’avait assuré que j’avais affaire à un gars hyper bien.

Avec leur exposé sur la valeur de cette perle rare en voie d’extinction, j’avais mis de côté ma spécialité de décortiquer les infimes détails, les meilleurs indicateurs. Une grave bêtise!

Durant quelques semaines de fréquentation assidue, je n’avais jamais rien décelé de préoccupant chez mon futur époux mis à part un attachement profond à ses parents. Je remarquais sans m’y attarder vraiment qu’il le prouvait d’une manière un peu trop excessive. Aussi, qu’il était respectueux des traditions et ce n’était pas pour me déplaire. Je focalisais par contre toute mon attention sur ce que je jugeais bien plus important comme par exemple sa situation financière. En tous les cas, de ce côté, je n’avais pas beaucoup attendu pour savoir qu’il avait un bon job. Et puis, il avait assez vite enchainé sur notre futur projet de vie commune sans se formaliser sur mon statut d’étudiante. 

Cette manière qu’il avait eu de me convaincre d’oublier de songer un jour à bosser avait été tellement attachante. Il avait dit qu’il était là lui pour m’offrir tout ce qui me plairait et que je ne devais au grand jamais m’en faire pour cela. Il m’avait même montré preuve à l’appui qu’il était bien capable d’assumer ses dires. Seulement, il m’avait demandé de garder pour moi seule ce que j’avais lu. En rajoutant avec des tics nerveux qu’il ne souhaitait pas que ses parents sachent qu’il avait bravé l’interdit. La misérable matérialiste qui sommeillait en moi, comblée, lui en avait fait la promesse solennelle et nous sommes passés à autre chose. Sauf que, justement je passais à côté du plus gros problème, le plus gros de tous: ses parents.

Plus jamais de mariage, ni de chéquier!

Franchement, ni moi, ni personne, n’avions vu que ces deux individus filaient du mauvais coton. A aucun moment, ils n’avaient dévoilé leur vrai visage. Ils étaient venus chez nous sans jouer aux seigneurs pour faire connaissance et demander ma main. Je n’ai souffert d’aucune complication de leur part et ce, depuis cette soirée jusqu’à mon installation dans ma maison avec leur fils. Avec mes parents, ils s’étaient bien entendus, même que nos deux familles avaient bien dansé à notre mariage.

Ce n’est qu’après que j’allais recevoir d’innombrables cadeaux empoisonnés pour me souhaiter la bienvenue. Mais, par considération pour mon époux et ma toute fraîche condition de femme mariée, j’évitais toute confrontation pour remettre certaines pendules à l’heure. Sans parler du comportement étrange de mon époux m’implorant de leur donner le temps d’accepter de l’avoir perdu avec notre mariage.

Imaginez que pour espérer une trêve, je devais me montrer accablée, toujours vêtue de guenilles. Mais comme on dit «à malin, malin et demi». Ce tandem était un vrai cobra à deux têtes qui gardait un œil fermé et les trois autres, bien ouverts.

Après six mois de mariage, je commençais sérieusement à fatiguer.  Je n’en pouvais plus de devoir supporter les vicieux travers de comportement de mes beaux-parents. Je décidais donc de faire mes valises pour dire adieu à ce cinéma. Dans ma famille cette décision fut très mal accueillie. D’un tel scandale, ils n’en voulaient pas. Heureusement ou malheureusement la victoire de mes bourreaux fut de courte durée pour deux raisons. La première fut que mon époux était venu immédiatement en pleurs me ramener à la maison. Et la deuxième fut un drame survenu 5 jours après. Victime d’un grave accident de la route, mon mari avait failli y passer. 

Pendant trois années consécutives, à coup de multiples interventions chirurgicales compliquées, il s’en était miraculeusement sorti. Tout ce temps, nous avions eu enfin de la tranquillité à revendre! La vie recommençait à nous sourire, avec l’état stable de mon époux et l’arrivée de notre premier enfant. Dès sa naissance, revoilà nos goujats reprenant du service pour entacher notre bonheur. Sans délicatesse, ils avaient imposé un prénom à ma fille le jour de son baptême sachant que j’en avais déjà choisi un. Bien évidemment, j’avais vu rouge, mais encore une fois mon époux m’avait suppliée de leur mentir pour qu’ils nous fichent la paix. 

Je cache le divorce de mes parents

Nous avions donc fait semblant d’accepter mais sur notre livret de famille fut transcrit le prénom de mon choix. Faut avouer que notre bébé avait rendu mes beaux-parents complètement «gagas». Présents en permanence à la maison pour pouponner, je n’arrivais plus à m’en débarrasser en supportant pardessus le marché que tous susurrent le mauvais prénom de ma fille. Que voulez-vous, je laissais faire pour avoir la paix dans mon couple. Je restais quand même perplexe face à leur étonnant changement mais constamment sur mes gardes. Ce manège avait duré jusqu’à ce qu’elle soit en âge d’aller à l’école. Le pot aux roses fut malencontreusement découvert lorsqu’il avait été question de l’y inscrire. 

Dès lors toute ma vie a été mise à l’envers à cause de ce détail, un droit légitime qu’on ne m’avait pas autorisé. Le jour suivant la divulgation du secret, je ne sais pas de quelle manière mon époux avait été remonté à bloc contre moi. A son retour de chez ses parents sans ma fille avec lui, il ne s’était pas retenu de m’insulter grossièrement seulement pour avoir tardé à servir le diner. Pour la première fois, notre dispute avait démarré par des mots pour finir dans l’extrême violence. J’avais été rouée de coups, piétinée et assommée avec une louche qui m’avait fendu la tête. Front et œil béants, pissant le sang, j’avais réussi à fuir. Il s’agissait peut être d’un coup monté, vu que mon mari m’avait laissé partir, sans chercher à me porter secours alors que visiblement mon état était gravissime. Il ne s’était même pas souvenu que sans répit durant trois années, je l’avais soutenu en lui prodiguant des soins de jour comme de nuit. 

Par la suite, porter plainte pour agression criminelle avérée de mon époux ne m’a pas protégée de ses manigances ni de celles de ses parents. Figurez-vous qu’aujourd’hui, ils s’en fichent tous que je sois défigurée, que je risque de perdre un œil ou d’être attaquée par une hémorragie cérébrale. Et pour couronner le tout comme si ce que j’endurais en dégâts physiques et moraux n’était pas suffisants, ou que toute cette catastrophe était arrivée par ma faute, les trois me privent de voir ma fille, tout en me sommant par la menace de signer les clauses injustes d’un divorce à l’amiable».

Mariem Bennani

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