Arts Quand les perles parlent…

Des artistes choisissent la peinture, d’autres ajoutent des ingrédients comme le henné et le sable. Mais Ahmed Seif a choisi les perles que nous trouvons dans les bijoux ou dans les tenues marocaines traditionnelles.

Ahmed seif

Dans son commerce qu’il gère au quartier Maârif, entouré des belles créations que sont ses tableaux -qu’il aime tellement partager avec ses clients- de bagues, bracelets et chaînes qu’il vend, Ahmed Seif se sent un homme comblé parce qu’il fait ce qu’il aime. Si les beaux tissus mettent en valeur le corps de la femme, il a choisi les perles pour les mettre en relief. En effet, l’artiste se base sur les perles (la9kik) dans toute sa création.

La particularité du travail artistique d’Ahmed Seif, c’est qu’il prend n’importe quelle photo pour l’habiller avec des perles en lui donnant ainsi une âme. Grâce à cet habillage, la photo reprend des airs pour exhiber tous les secrets de sa beauté. Ainsi, dans le petit magasin de l’artiste, on rencontrera la femme marocaine traditionnelle de jadis portant un haïk ou une djellaba et un «nguab». Mais à travers ce «nguab», ses yeux nous diront beaucoup de choses à tel point que nous resterons figés, épatés par sa beauté et son élégance. Parmi les femmes que nous rencontrerons chez Seif, il y a Cléopâtre ou Mona Lisa qui séduisent aussi l’artiste. La femme contemporaine est également présente.

Ce travail peut-il être considéré comme du collage ou comme on dit en arabe «tanbate»?

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Ahmed Seif a une autre explication: «Les pierres (La3qiq) font sortir toute la beauté en la mettant en relief. Mais vous devez savoir que, premièrement, je ne décide jamais quelles couleurs je vais utiliser. Inconsciemment, je me trouve attiré par des couleurs au moment où je commence à travailler. Je concrétise ce travail selon des intuitions qui me guident au moment de mon travail. Souvent à la fin, je regarde ce mariage de couleurs et je me demande pourquoi j’ai choisi ces couleurs. La réponse est que je ne sais pas. C’est comme si j’étais hypnotisé. Deuxièmement, à part le mariage des couleurs et avec tout le respect que j’ai pour les artisans, ce genre de travail artistique demande beaucoup de précision et même du calcul pour que les perles ne coulent pas. Et aussi beaucoup de patience! Un jour, mon fils voulait apprendre cela. Je n’avais rien contre, mais il n’a pas pu continuer, parce que cela demande, encore une fois, beaucoup de patience. Par exemple, ce tableau de 90 x 60, je l’ai commencé le 16 avril et je ne l’ai pas encore fini. Un tableau peut me demander 2 mois, sinon plus. Et enfin, une touche artistique qui fait la signature de l’artiste et qui différencie un artiste d’un autre».

Est-ce qu’il y a un artiste qui fait le même travail qu’Ahmed Seif au Maroc?

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«Pas à ma connaissance. D’ailleurs, j’ai fait quelques recherches dans des institutions qui s’intéressent à l’art pictural et via Internet pour savoir s’il ya un artiste dans ce domaine au Maroc. Mais apparemment, non. Je peux dire que je suis le premier artiste marocain qui se base sur les perles comme un support de travail pour ses créations», a-t-il précisé.
A travers les tableaux qui meublent les mûrs du magasin, c’est le rêve d’enfance de Seif qui se concrétise. Si depuis son jeune âge il était attiré par la peinture, sa vocation via les perles n’a commencé qu’en 2006. «Un soir, j’avais des perles dans ma main et, accidentellement, elles se sont glissées entre mes doigts pour tomber par terre en faisant un petit bruit. Ce son s’est déclenché comme un fracas. Une envie enterrée au fin fond de moi depuis des années s’est enfin exorcisée… C’est comme si quelqu’un avait appuyé sur un bouton. Ce soir même, je me suis levé et j’ai fait mon premier tableau, juste de 20 cm».

Et l’exposition, c’est pour quand?

«Dernièrement une cliente m’a demandé si je voulais vendre deux tableaux. Je ne veux pas vendre mes tableaux avant une exposition pour partager ces années de travail avec un large public. Je prévois ma première exposition inch Allah après le mois de Ramadan».

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