Enquête Quelles dattes ce Ramadan ?

Dattes au Maroc

Dattes au Maroc
Il y en aura moins ce Ramadan et on les paiera plus cher

Le prix des dattes au détail connaîtra, pendant ce Ramadan, une hausse de 30% par rapport à l’année précédente, selon des vendeurs de la place.

Derb Mila (Casablanca), samedi 22 juin à 11H45. A deux semaines du mois sacré de Ramadan, l’affluence des clients vers les étalages de dattes n’est pas encore au rendez-vous, assurent les commerçants de ce grand marché aux dattes. Mais certains petits détaillants y viennent déjà faire leur commande. C’est le cas de Mustapha, un jeune marchand de dattes qui, à l’approche de chaque Ramadan, vient dans ce marché de gros pour s’approvisionner. «Comme chaque année, à quelques jours du mois sacré, je viens m’approvisionner dans ce marché où l’on trouve toutes les variétés de dattes», a-t-il noté.

Faible offre sur le marché

Si, ce jour là, les clients se faisaient rares, les commerçants de ce marché gardaient toutefois espoir pour les jours à venir. «Dès les premiers jours de Ramadan, voire même une semaine avant le mois sacré, l’endroit grouille de gens. Les clients viennent, comme de coutume, se ravitailler en dattes pour les besoins du Ramadan», laisse entendre Mohamed, un marchand dont les étalages et la devanture sont bien garnis de dattes de différentes variétés. Ce commerçant, originaire de Ouarzazate, ajoutera non sans fierté: «Le Ramadan est un mois de consommation des dattes par excellence. Les premiers jours de ce mois vont drainer beaucoup de clients. Tous ceux qui fréquentent ce lieu y trouvent toutes les variétés de dattes dont ils ont besoin».
Jihel, Boufaggous, Fegousse, Bofkousse, Bousthammi, Aguellid, Mejhoul… Autant de variétés marocaines qui sont vendues ici, au marché de Derb Mila et qui proviennent des régions de Zagora et de Ouarzazate. Si le Mejhoul fait encore la fierté des Marocains, certains produits restent plus convoités que d’autres par les clients. C’est le cas notamment des variétés qui enregistrent des ventes importantes pendant le mois sacré, comme le Jihel, par exemple, explique Mustapha, un autre marchand dans le même marché. Ce commerçant, originaire de Zagora, ne manquera pas d’ajouter: «Le Mejhoul est une variété de dattes très prisée par les consommateurs et a la cote au marché. Mais elle est en voie de disparition au Maroc à cause du virus dit  »bayoud »».
Dans ce marché de gros de Derb Mila, consacré aux fruits secs, il n’y a pas que la production locale. On y trouve aussi des dattes provenant d’Irak, d’Egypte, d’Algérie ou encore de Tunisie. Mais, selon les grossistes, les quantités de dattes provenant de ces pays sont très faibles cette année, par rapport aux années précédentes. «Le gros de notre marchandise provient de ces pays, notamment la Tunisie. Mais la marchandise importée de ces pays a beaucoup baissé», indique-t-on.
«Cette année est exceptionnelle en matière d’offre. Non seulement la production locale est très faible par rapport à l’année dernière, mais la marchandise importée, qui sera vendue pendant ce Ramadan dans les différents points de vente de la métropole, est elle aussi en baisse pour diverses raisons», affirme Abdellatif Sbaï, «Lamine» (syndic) des marchands de dattes au marché aux fruits secs de Derb Omar. C’est un autre marché très animé que nous avons également visité, ce vendredi 21 juin. Et Sbaï d’ajouter: «La production locale ne couvre que 20% de la demande nationale. C’est pourquoi, le recours à l’importation est de plus en plus fréquent et reste nécessaire pour satisfaire la demande».

Cigares aux dattes fourrées à la pâte d’amande

Les dattes irakiennes, les moins chères…

«Le Maroc importe jusqu’à 25 mille tonnes de Tunisie. Le gros de la marchandise que nous vendons ici vient de ce pays. Mais cette année, la quantité venant de Tunisie a baissé de 60%», note le même vendeur. Il y aura donc moins de dattes pendant ce Ramadan et les Marocains les paieront plus cher. En effet, le prix des dattes au détail connaîtra cette année une hausse de 30% par rapport à l’année précédente, si l’on en croit Abdellatif Sbaï. Ce dernier affirme que, dans les marchés de Casablanca, les prix de vente varient en fonction de l’origine et de la qualité de la marchandise. Il précise que les dattes provenant de la Tunisie sont vendues cette année à 35 dirhams le kilogramme. Celles importées d’Irak et d’Egypte sont les moins chères, avec un prix moyen de vente de 20 dirhams le kilogramme. Par contre, les dattes d’origine algérienne sont les plus chères sur le marché. Elles sont à 45 dirhams le kilo.
En ce qui concerne la production nationale, pour le Mejhoul, par exemple, le prix varie entre 120 et 130 dirhams pour l’espèce noble et entre 20 et 45 DH pour les Khalts, Bouslikhine et Boufeggous, expliquent les vendeurs de Derb Omar, qui s’attendent à beaucoup de monde d’ici une semaine.
Ce vendredi 21 juin, ce marché, qui compte une trentaine de vendeurs de dattes, était très animé. Nadia, jeune femme au foyer qui a l’habitude de fréquenter Derb Omar pour faire ses courses, est venue acheter un kilo de dattes pour la famille. «Le lundi 24 juin coïncide cette année avec la mi-Chaabane. Chaque année, j’ai l’habitude de jeûner durant ce jour. Je suis donc venue à Derb Omar acheter un kilogramme de dattes. Je le fais toujours à la veille du Ramadan; je dois m’approvisionner en produits que j’utilise pendant ce mois sacré», a dit la jeune femme, non sans se plaindre de la situation financière difficile qui lèse bon nombre de foyers marocains.

Assa-Zag : Une convention pour le développement des palmiers

10 à 15% des dattes produites sont de «bonne qualité»

Le Maroc ambitionne d’assurer, d’ici à l’horizon 2020, la plantation de plus de trois millions de palmiers dattiers, dont un million d’ici 2014, pour atteindre une production annuelle de 160.000 tonnes. Près de 90% de la production de dattes actuelle provient de la province de Meknès-Tafilalet et de la région du sud-ouest du pays. Les palmiers dattiers s’étalent sur environ un tiers du territoire marocain, selon les chiffres officiels. Mais entre 10 et 15% seulement des dattes produites sont «de bonne qualité». La principale menace pour ces arbres reste le «bayoud», un virus qui cause un dépérissement rapide du palmier.

 


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