Immobilier, Al Omrane et petits promoteurs

Badre kanouni president al omrane

Grande opération-séduction destinée aux petits et moyens promoteurs immobiliers qui, de leur côté se disent prêts à casser les prix.

Le Groupe aménageur Al Omrane –que dirige Badre Kanouni- organise, depuis quelques jours, des Journées de proximité dans plusieurs villes du pays pour présenter des offres exceptionnelles de lots pour immeubles à Casablanca, Fès, Meknès, Nador, Oujda, Agadir, Errachidia et Tanger.
Lors de ces Journées, plusieurs lots ont été acquis par des opérateurs (petits et moyens promoteurs) qui sont venus de plusieurs villes s’informer sur les opportunités d’investissement dans leur région. Le but de ces rencontres était aussi de «connaître les demandes et les besoins de ces opérateurs et de leur trouver des solutions sur mesure», a indiqué Abderrazak Sadouk, DG de la filiale du Groupe Al Omrane à Casablanca. Ce dernier, qui s’exprimait lors de la Journée de proximité organisée ce jeudi 27 novembre à Casablanca, a ajouté: «Ces rencontres s’inscrivent dans la nouvelle stratégie de la holding. Elle permettent ainsi de promouvoir le marché de l’immobilier au Maroc». La particularité de ces opérations, c’est que tous les lots que l’aménageur a mis en vente lors de ces rencontres de proximités sont titrés, s’est félicité le DG de la filiale d’Al Omrane à Casablanca. Et de poursuivre: «Les promoteurs-acquéreurs peuvent dès aujourd’hui entamer les démarches pour obtenir les autorisations de construire». Ce qui a conforté les petits promoteurs qui ont exprimé leur satisfaction quant à cette nouvelle stratégie du Groupe. Car, «la réalisation d’un projet peut prendre cinq ou six mois, alors que la création des titres foncier peut parfois durer plus de quatre ans», a tenu à souligner Khaled Zeroulali, un petit promoteur immobilier de Casablanca. Et ce même opérateur d’insister: «Les procédures administratives peuvent durer un an et même plus. Aussi demandons-nous la simplification de ces procédures à même d’aider la petite et moyenne promotion à faire sa place sur le marché de l’immobilier».
A noter que d’autres rencontres vont être organisées par le groupe Al Omrane. Elles seront destinées particulièrement aux professionnels de la petite et moyenne promotion. Ce jeudi 5 décembre, une autre Journée de proximité est tenue à Agadir. Le Groupe y présente une panoplie de produits (social, économique, industriel…) destinés à toutes les catégories sociales.

Naîma Cherii
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Mohammed Mourad Sekkat, Manager de Projet, chargé du partenariat à la Direction Programmes et Développement (Groupe Al Omrane)

Mohammed Mourad Sekkat al omrane

«On n’a exclu personne»

Dans quel cadre s’inscrit cette rencontre avec les petits et moyens promoteurs immobiliers?

Le Groupe Al Omrane a organisé des Journées de proximité pour les petits et moyens promoteurs immobiliers dans différentes villes, notamment à Fès. Ce jeudi 5 décembre, une autre rencontre est organisée à Agadir. Toutes ces rencontres entrent dans le cadre de la nouvelle stratégie mise en place par le Groupe au niveau du partenariat publique-privé. Le Groupe Al Omrane est conscient qu’il faut faire participer cette catégorie de promoteurs dans la production de logements et dans la valorisation des projets que réalise le Holding d’aménagement Al Omrane. On est conscient que cette catégorie de promoteurs peut aussi contribuer activement au niveau de cette action et participer à l’atteinte des objectifs attendus par le groupe Al Omrane en matière de production du logement social à faible VIT.

Est-ce à dire que les petits promoteurs n’étaient pas associés à ces offres qui concernent ce chantier?

Nous n’avons exclu personne. Nos offres sont ouvertes pour tout le monde. La nouvelle stratégie que le groupe met en place concerne aussi bien les petits et moyens que les grands promoteurs. En fait, pour chaque catégorie de promoteurs immobiliers, il y a un foncier. Ainsi, pour les petits promoteurs immobiliers, il y a un foncier qui leur convient. Pour les moyens promoteurs, il y a un autre type de foncier qui peut leur convenir et, bien sûr, il y a un autre foncier pour les grands promoteurs, en fonction des projets qu’ils peuvent présenter. Bref, il y a des offres pour toutes les catégories de promoteurs immobiliers.

Les petits promoteurs immobiliers réclament que le nombre d’unités qui leur est réservé dans le cadre des conventions conclues par le Groupe soit plus de 200 unités, au lieu de 150…

Comme je l’ai souligné, le foncier que le groupe propose aux petits, aux moyens et aux grands promoteurs est un foncier adapté à la capacité de production de chaque catégorie de promoteurs immobiliers. Tout promoteur capable de produire donc 200 logements, on lui donne le foncier pour la réalisation de ces logements. Mais le problème est que certains promoteurs, qui ont pourtant un fort endettement, veulent réaliser des projets qui dépassent leur capacité de production. Or, il vaut mieux qu’ils réalisent des projets en fonction de leur capacité financière et humaine pour ne pas se retrouver par la suite dans des difficultés. Maintenant, pour ce qui est de la question du nombre de logements sociaux ou à faible VIT (valeur immobilière temporaire), il faut savoir que ce nombre n’est pas fixé par le groupe Al Omrane, mais par les pouvoirs publics. C’est au niveau de la loi de Finances que le nombre d’unités est fixé. Sachant que les promoteurs qui réalisent un certain nombre de logements sont exonérés d’un certain nombre de taxes.

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Cela fait plusieurs années que le logement à 140.000 dirhams a été lancé par le Souverain. Mais les grands promoteurs semblent réticents quant à sa réalisation, alors que les petits et moyens promoteurs se disent prêts à participer à la réalisation de ce type de produit. Qu’en dites-vous?

Il faut savoir que l’ensemble des conventions ayant été conclues avec les grands promoteurs immobiliers contiennent une partie destinée au logement à faible VIT, à des pourcentages différents (20%, 30%, 50%), en fonction du zoning, de la situation géographique et de beaucoup de choses. Certains promoteurs ont en effet des réticences vis-à-vis du logement à faible VIT sous prétexte que le montage financier de la réalisation de ce type de produit ne leur laisse pas une marge. En tout cas, c’est ce qu’ils disent. Mais les projets qu’on réalise en partenariat avec ces promoteurs sont des projets globaux. D’ailleurs, si le logement à 140.000 dirhams présente réellement un déficit, eh bien, ce déficit devrait être comblé par l’autre type de projets que réalise le promoteur dans le cadre des conventions conclues avec le groupe Al Omrane.

Entretien réalisé par NC
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Abderrazak Sadouk, DG de la filiale d’Al Omrane à Casablanca

Abderrazak Sadouk al omrane casablanca

«Ce que nous proposons…»

Quels types de partenariat vous lient-ils aux opérateurs de la petite promotion?

En fait, nous travaillons avec ces petits et moyens promoteurs de deux façons. D’abord de manière directe, c’est-à-dire que nous organisons des rencontres et des «Journées de proximité», comme celles que nous organisons depuis quelques jours et que nous allons tenir dans d’autres régions du Royaume. Lors de ces journées, nous leur présentons nos offres exceptionnelles de lots. C’est ce qu’on appelle «le front bâti». Ce sont des lots d’une superficie de 300 à 400 m2 (R+4 et R+5). L’autre forme de notre partenariat avec ces petits promoteurs, c’est le partenariat indirect. En effet, ce sont ces opérateurs qui réalisent généralement les lots de 80 m2 (R+3) qui vont aux bénéficiaires du programme «Villes sans bidonvilles».

Quels sont les besoins de ces petits promoteurs?

C’est surtout un foncier apuré. A partir de 2010, les mises en chantier sont soumises à quatre préalables. Aujourd’hui, on ne peut plus lancer une opération si ces conditions ne sont pas remplies. Ainsi, il faut d’abord que le foncier soit apuré à 100 % au nom d’Al Omrane. Il ne doit donc plus y avoir d’obstacles à ce sujet. Deuxièmement, il faut avoir l’autorisation de lotir avant de commencer les travaux. Et si une opération s’inscrit dans le cadre du programme de résorption d’un bidonville -c’est là la troisième condition à remplir-, il faut avoir la convention de financement avec le ministère de tutelle. Enfin, la quatrième condition, c’est que toute mise en chantier doit être conditionnée par la visibilité avec les concessionnaires, à savoir la Lydec, l’ONE et l’ONEP.

Où en êtes-vous dans le programme de résorption des bidonvilles à Casablanca?

On est actuellement à 85% de ce programme. Ainsi, à ce jour, quelque 70.000 ménages ont été relogés. Et sur les 130.000 baraques que comptait la ville de Casablanca, il ne reste plus que 50.000 baraques.

Propos recueillis par N.C
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Ahmed Bouhmid, président de l’Union nationale des petits promoteurs immobiliers

Ahmed bouhmid al omrane

«Les petits promoteurs peuvent faire mieux et moins cher»

Les petits promoteurs immobiliers sont prêts à offrir aux familles marocaines un logement économique de plus de 65 m2, d’une grande qualité et à un prix moins élevé que celui offert sur le marché national, déclare au Reporter le président de l’Union nationale des petits promoteurs immobiliers, Mohamed Bouhmid.

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Des Journées de proximité pour les petits promoteurs?

Dans ce genre de rencontres avec l’administration, les petits promoteurs peuvent expliquer leurs difficultés, exprimer leurs besoins et formuler leurs demandes pour aller de l’avant dans la profession. Ainsi, lors de cette Journée à Casablanca, nous avons saisi l’occasion pour mettre l’accent sur bon nombre de problèmes que les professionnels de la petite promotion rencontrent dans l’exercice de leur métier.

Quels sont les problèmes de la petite promotion?

En fait, l’un des grands problèmes que nous avons toujours dénoncés dans la profession, c’est surtout la création de titres fonciers. Le projet peut être finalisé en quelques mois, alors que, pour apurer le foncier, cela peut durer quatre, voire cinq ans, ce qui a toujours constitué un handicap pour les opérateurs de la petite promotion. Mais depuis 2010, ce problème de foncier non apuré n’existe plus. N’empêche que, nous les petits promoteurs, nous avons d’autres problèmes. Nous demandons à ce nous ne soyons plus exclus. On doit aider la petite promotion à faire elle aussi sa place sur le marché. Car, aujourd’hui, les grands pays s’appuient surtout sur les petites entreprises. Malheureusement, au Maroc, il y a quatre ou cinq grands promoteurs immobiliers qui accaparent en fait le gros de l’assiette foncière pour la réalisation de leurs projets, alors que le petit promoteur n’existe que sur le papier et pas sur le terrain.

Le projet de la loi de Finances a-t-il répondu aux demandes des petits promoteurs immobiliers?

Malheureusement, non. Le projet de la loi de Finances n’a pas pris en compte les propositions des petits promoteurs immobiliers.

Quelles étaient vos demandes?

On a demandé que, dans le programme destiné au logement économique, la petite promotion ait droit à 200 unités, au lieu de 150 logements pendant cinq ans. Car nous estimons que cela est à la portée de tous les petits promoteurs membres de l’Union nationale des petits promoteurs immobiliers. Aussi avons-nous demandé de changer les clauses du cahier des charges fixant les critères d’un logement économique. Nous estimons que ces clauses doivent prévoir des logements économiques d’une superficie de plus de 65 m2. A l’Union nationale des petits promoteurs immobiliers, nous pensons que le logement économique offert aux Marocains n’observe pas les normes d’un logement décent et respectant les Marocains. Il est scandaleux de continuer d’offrir des logements de 48 m2 et de 50 m2 aux familles marocaines sous prétexte qu’il n’y a pas de foncier, alors que feu Hassan II, dans l’un de ses discours historiques, avait donné ses ordres pour que le logement offert aux Marocains respecte les critères requis en matière de construction de ce type d’habitat.
Aujourd’hui, les petits promoteurs immobiliers sont prêts à offrir aux familles marocaines un logement économique qui dépasse 65 m2, avec une grande qualité et à un prix moins élevé que celui qui est offert sur le marché national. Il suffit de nous donner les mêmes avantages qui sont accordés aux grands promoteurs immobiliers. Dois-je le souligner, la zone de Daroua est totalement réalisée par les petits promoteurs. Les unités que nous y avons réalisées sont d’une grande qualité et le prix est très compétitif.

Le logement à 140.000 dirhams destiné aux ménages à faible revenu a été lancé par le Souverain il y a plusieurs années. Mais à ce jour, il n’a pas pu décoller. Pourquoi?

Les gens qui sont à la recherche de ce type de logement doivent s’informer sur les programmes qui prévoient ce type d’habitat. A titre d’exemple, à Lakhyayta, on trouve beaucoup d’unités à 140.000 dirhams. En ce qui nous concerne, nous les petits promoteurs, nous venons de signer un partenariat avec la holding Al Omrane pour la réalisation d’un projet à Challalat à Mohammedia. Ce projet est justement destiné au logement à faible VIT (valeur immobilière temporaire). D’ailleurs, d’ici quelques jours, nous allons lancer les travaux relatifs à ce projet qui va totaliser un certain nombre d’unités, dont 66,66% seront à un prix unitaire de 140.000 dirhams.

Interview réalisée par Naîma Cherii

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