Opposition Vol au-dessus d’un nid USFP

Conference usfp mars 2014

La crise s’accentue au sein de l’USFP où deux courants s’affrontent, celui d’Ahmed Zaïdi, destitué de la présidence du groupe parlementaire et celui des partisans de Driss Lachgar.

Les luttes intestines chez la famille du parti de la rose ont désormais un nom: la crise. Elle a été précédée par un malaise né des innombrables malentendus du 9ème Congrès national des Ittihadis (décembre 2012). Ainsi, deux courants se tapent dessus, celui d’Ahmed Zaïdi, l’ex-président du groupe parlementaire du parti (qui vient d’être destitué de ses fonctions au sein de ce groupe) et fondateur du courant «démocratie et ouverture» et le courant majoritaire qui marche derrière Driss Lachgar, le Premier secrétaire de l’USFP.

Pour remplacer Zaïdi à la tête du groupe parlementaire au sein de la Chambre des représentants, il faudra patienter jusqu’à l’ouverture de la session printanière en avril prochain. Et parce que la nature a horreur du vide, c’est désormais la vice-présidente, Rachida Benmessaoud, qui présidera aux destinées du groupe.
Lors de la conférence de presse tenue au siège du parti à Hay Riad, quartier huppé de la capitale, Driss Lachgar a tenu à clarifier les choses, rappelant que c’est lui qui a proposé Ahmed Zaïdi à la tête du groupe parlementaire. Il a aussi précisé que c’est le Bureau politique qui propose la candidature du président du groupe à la commission administrative qui est habilitée à valider la proposition. Par conséquent, l’USFP n’a pas attendu trop longtemps pour informer la Chambre des représentants des derniers développements, à savoir le «limogeage» de Zaïdi et son remplacement provisoire par Rachida Benmessaoud.

L’arbre qui cache la forêt

Toute cette cuisine intérieure a fait l’objet, le 23 février 2014, d’un débat houleux au sein du Bureau politique de l’USFP. Il a également été question, à côté de la décision de démettre Ahmed Zaïdi de ses fonctions à la tête du groupe parlementaire, de statuer sur la validation d’Ahmed Réda Chami (ex-ministre de l’USFP) qui a été acceptée.
A l’USFP, l’arbre qui cache la forêt est la crise latente entre Driss Lachgar et nombre de militants ittihadis qui n’arrivent pas à se mettre d’accord, s’agissant du règlement intérieur du parlement qui octroie aux seuls membres d’un groupe parlementaire la prérogative de destituer leur chef de groupe. Ce qui n’a pas été pour plaire au leader du parti de la rose qui, lors de sa conférence de presse (jeudi 27 février 2014) a évoqué haut et fort «une démocratie intransigeante» basée, selon lui, sur l’égalité des droits et devoirs entre tous les USFPéiste. Et de matraquer: «Ce n’est pas un simple slogan»! Se voulant «convaincant», Lachgar a même menacé ses adversaires parlementaires de perdre leur siège au parlement s’ils refusent sa décision de démettre leur confrère Ahmed Zaïdi de sa fonction de président du groupe parlementaire du parti. Et d’argumenter en sa qualité d’avocat: «Tout parlementaire qui quitte le parti sous la bannière de laquelle il a été élu, perd automatiquement son siège au parlement». Le Maroc, a-t-il ajouté, a voulu ainsi donner un sens à la vie politique et partisane…

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PJD et parlement dans le collimateur

Driss Lachgar n’a pas non plus ménagé le Bureau de la Chambre des représentants qui a refusé d’inscrire à son ordre du jour le point concernant le limogeage d’Ahmed Zaïdi. Il a même laissé entendre l’éventualité de poursuivre le Bureau en justice. Le PJD a lui aussi subi le courroux du leader ittihadi qui a reproché à nombre de ses leaders leur intervention dans la crise intérieure de l’USFP et, pire, un soutien à ses adversaires. Le Premier secrétaire de l’USFP a durci le ton en démentant tout éventuel rapprochement avec le parti de Abdelilah Benkirane et toute «complaisance à leur égard».

Ni militants super ni ordinaires

Il n’y a pas de super militants et des militants ordinaires, a précisé Driss Lachgar. Et d’ajouter: «A L’USFP, tous les militants sont égaux». Il a appelé à ce qu’il a qualifié de «démocratie intransigeante qui proclame l’égalité des droits et des devoirs», laquelle, a-t-il dit, détermine l’avenir du parti.

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Non à l’exclusion

Optant à la fin de conférence de presse pour un ton plus conciliateur envers ses adversaires et plus particulièrement les membres du courant Zaïdi, Driss Lachgar s’est dit contre toute exclusion du parti et qu’il ne convoquerait jamais un conseil de discipline pour l’exclusion d’un militant. Il y a, a-t-il dit, une procédure qui consiste à passer de l’avertissement au blâme, à la suspension des responsabilités pour une durée déterminée… Il a assuré qu’il est personnellement contre l’exclusion de tout USFPéiste parce que «nous avons besoin de tous les Ittihadis».

Mohammed Nafaa

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Le parlement dit non au dictat des partis


La crise au sein de l’USFP a dévoilé une autre crise entre le Bureau de la Chambre des représentants et les partis politiques. En refusant de cautionner la décision du Premier secrétaire du parti, Driss Lachgar, de limoger le chef du groupe du parti à la Chambre des représentants, les membres du Bureau de la première Chambre ont voulu par ce refus éviter toute intervention et toute mainmise des partis dans l’action parlementaire et maintenir le parlement loin des conflits qui peuvent surgir avec les différentes formations politiques.

 

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