Le bon choix des candidats aux élections permet de faire émerger de nouvelles élites politiques, aptes à représenter le citoyen. Au Maroc, ce processus obéit à la logique des accréditations «Tazkiyat» qui prévaut au sein des partis.
A l’approche de chaque échéance électorale, le même débat revient au-devant de la scène. Il s’agit des mécanismes et procédures suivis par les formations politiques en lice, pour choisir ses candidats.
Généralement, les Instances décisionnelles des partis politiques arrêtent la liste définitive de leurs candidats aux élections dans le secret le plus total. Or, l’expérience a montré que ces formations politiques misent toujours sur les gros bonnets et les notables, pour s’assurer de remporter le maximum de sièges que ce soit au niveau du Parlement, des Régions ou des Communes, abstraction faite des critères de compétence ou de parcours militant et d’intégrité.
Les zones d’ombre et pratiques illégales qui persistent encore
Le résultat saute aux yeux. Outre le fait que beaucoup de Marocains surtout les jeunes, affichent un désintérêt total de la politique, les critères subjectifs qui entourent l’opération de sélection des candidats aux élections ont fait qu’aujourd’hui la scène politique est ébranlée par des affaires de corruption, de malversations et d’abus de pouvoir impliquant des parlementaires et des élus locaux. D’aucuns estiment qu’il s’agit d’une conséquence directe du clientélisme qui prévaut généralement, lors de la phase de sélection des candidats aux scrutins électoraux.
A cela, s’ajoute la difficulté de lutter contre l’utilisation de l’argent pour l’achat des voix ou pour «descendre» ses adversaires lors des campagnes électorales. En effet, même si la loi limite les dépenses électorales des partis politiques lors des campagnes électorales en les limitant aux dépenses publicitaires et à l’impression de tracts et d’affiches, il existe d’autres dépenses difficiles à tracer. Il s’agit notamment de l’organisation de banquets, une pratique répandue durant des campagnes électorales, surtout dans les quartiers populaires et les petits patelins. Certains intermédiaires se sont carrément spécialisés en la matière. D’autres candidats organisent des cérémonies de mariages auxquels tous ceux qui comptent dans la circonscription sont conviés. Ces événements se poursuivent généralement jusqu’à la veille des élections.
Un autre phénomène qui discrédite l’opération électorale et la majorité des partis politiques. Il s’agit de l’achat des voix. En effet, il est facile de gagner une élection moyennant un billet de banque d’une valeur de 100 ou 200 dirhams. Les candidats peuvent augmenter ce montant, en fonction de l’importance du siège à pourvoir. En-tout-cas, le jeu en vaut la chandelle. Une fois élu, c’est le jackpot. En effet, le temps d’une seule mandature, certains élus rentabilisent leur mise, par des moyens frauduleux.
Etablir des normes de probité à l’intention des parlementaires et d’autres personnalités publiques, y compris des ministres et d’autres Agents de l’Etat et veiller à leur application. Veiller à l’adoption de textes réglementaires permettant d’assurer le contrôle qui s’impose pour garantir la transparence et la responsabilité dans la gestion publique. Telles sont quelques-unes des missions dont doivent s’acquitter les parlementaires et les élus locaux.
Fort heureusement, au Maroc comme partout ailleurs dans le monde, les représentants des citoyens ne sont pas tous corrompus. Il existe des élus intègres qui donnent la priorité à l’intérêt général. C’est par ces hommes et femmes politiques que sera construit le Maroc de demain.
A l’inverse, ceux qui considèrent la politique comme un ascenseur social ou un moyen pour s’enrichir à tout prix, n’ont qu’à se tenir à carreau. L’Etat est décidé à sévir contre ces politiques qui déshonorent toute une nation.
Mohcine Lourhzal