Mission annuelle d’évaluation | Ce que dit le FMI de l’économie du Maroc

FMI,Maroc

Le Chef de mission du Fonds monétaire international (FMI) pour le Maroc, Roberto Cardarelli, a présenté les principales conclusions de la mission annuelle conduite par les services du FMI au Maroc, ce mois de décembre (2021), pour évaluer la politique et les perspectives économiques du pays. Ses conclusions et recommandations.

C’est lors d’une conférence de presse (en visioconférence) que le Chef de mission du FMI pour le Maroc, Roberto Cardarelli, a présenté ses conclusions, vendredi 10 décembre (2021), au terme de la mission annuelle conduite au Maroc par le FMI.

Roberto Cardarelli a ainsi déclaré que le FMI prévoyait une croissance, au Maroc, de 6,3% en 2021 et de 3% en 2022.

En ce qui concerne 2021, «le produit intérieur brut (PIB) du Maroc devrait afficher une croissance de 6,3% en 2021, l’un des taux les plus élevés dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord», a indiqué le Chef de mission du FMI. Expliquant: «Après une contraction de 6,3 % en 2020, le PIB devrait croître de 6,3 % en 2021, l’un des taux les plus élevés dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord. Grâce à une campagne de vaccination particulièrement efficace et à la riposte rapide des autorités, la crise sanitaire a été maîtrisée et l’économie marocaine se redresse», avant de noter que l’économie marocaine a regagné quasiment le terrain perdu lors de la grave récession mondiale de 2020.

Une performance, a-t-il détaillé qui s’explique par le maintien des mesures de relance budgétaire et monétaire, par la bonne performance des principaux secteurs exportateurs, par le dynamisme des transferts des Marocains résidant à l’étranger, ainsi que par la récolte exceptionnelle qui a succédé à deux années de sécheresse.

Côté perspectives de la croissance, le Fonds monétaire international pour le Maroc, tempère ses prévisions, mais reste optimiste, tout en faisant part de ses recommandations.

Roberto Cardarelli a ainsi déclaré que les réformes structurelles proposées dans le cadre du Nouveau modèle de développement (NMD) sont susceptibles de placer le Maroc sur une trajectoire de croissance plus forte, plus inclusive et plus durable.
«Les services du FMI saluent la détermination des autorités à mettre en œuvre les réformes structurelles proposées dans le cadre du Nouveau modèle de développement», a-t-il fait savoir.
Et de détailler ce satisfecit: «En plus des réformes en cours dans les domaines de la protection sociale, des entreprises publiques et du système éducatif, les réformes préconisées par le Nouveau modèle de développement permettraient d’améliorer la concurrence, de renforcer la compétitivité du pays, d’encourager la croissance de l’économie formelle, et d’inspirer davantage confiance dans le secteur public et le système judiciaire».
Cependant, a noté R. Cardarelli, accompagnant le satisfecit de recommandations, compte tenu de l’ampleur des financements que ces réformes nécessitent, l’horizon temporel peu maitrisé de leurs effets sur la production potentielle, et l’espace budgétaire restreint dont disposent les autorités, il importe que ces dernières définissent et échelonnent soigneusement les réformes prioritaires, en s’appuyant sur un plan de financement adéquat et en inscrivant leur action dans un cadre macroéconomique stable et cohérent.

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S’arrêtant sur les prévisions de la croissance économique au Maroc, Roberto Cardarelli a longuement expliqué les prévisions du FMI.

«La reprise économique devrait se poursuivre au cours des prochaines années, malgré les séquelles de la pandémie», a-t-il estimé, ajoutant que la croissance économique devrait s’établir autour de 3% en 2022, compte tenu de l’hypothèse d’une campagne agricole moyenne et d’une poursuite de la reprise des activités non agricoles. Et d’analyser: les récentes tensions inflationnistes restent maîtrisées et devraient s’estomper à moyen terme, à mesure que diminueront les pressions sur les coûts de production provoquées par les perturbations des chaînes d’approvisionnement à l’échelle internationale.

Pour ce qui est du déficit courant, R. Cardarelli a relevé qu’il devrait remonter cette année, après avoir fortement baissé l’an dernier, à un niveau plus proche de celui d’avant la crise ; et se stabiliser à moyen terme autour de 3,5% du produit intérieur brut (PIB).

S’agissant des réserves de change, le Chef de mission du FMI a souligné qu’elles ressortent renforcées de la pandémie. Puis de soutenir: «Bien que ces perspectives demeurent marquées par des incertitudes, liées notamment à l’évolution de la pandémie qui constitue la principale source de risque, des réformes structurelles efficaces et rapides devraient accélérer la croissance à moyen terme». Poursuivant: «En 2021, avec une réduction du déficit de près de 1% du PIB par rapport à l’année 2020, l’orientation de la politique budgétaire est restée expansionniste, caractérisée par un accroissement des dépenses courantes (dû à l’augmentation de la masse salariale et de la charge de la compensation), plus important que la progression des recettes fiscales qui a accompagné la reprise économique». Avant de conclure: «Pour renforcer la résilience et disposer de plus grandes marges de manœuvre budgétaires afin de faire face à de futurs chocs, les autorités marocaines devraient réduire davantage le déficit budgétaire global, et rapprocher, à moyen terme, le ratio dette sur PIB de son niveau d’avant la pandémie».

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Pour y parvenir, les autorités devront élargir l’assiette fiscale et en accroître la progressivité, conformément aux principes énoncés dans la loi-cadre, et poursuivre les efforts de rationalisation et d’optimisation de la dépense publique, a suggéré R. Cardarelli.

Depuis 2012, le Maroc a conclu avec le FMI quatre accords successifs au titre de la ligne de précaution et de liquidité (LPL). Le 7 avril 2020, les autorités marocaines ont procédé au tirage de toutes les ressources disponibles (environ 3 milliards de dollars) dans le cadre de l’accord au titre de la LPL, afin de pouvoir faire face au choc sans précédent que constitue la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19).

Depuis lors, les autorités ont remboursé 651 millions de droits de tirage spéciaux (DTS) au mois de janvier, après s’être tournées vers les marchés financiers internationaux.

Cela étant, les autorités et les services du FMI maintiennent un dialogue étroit.

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Les banques marocaines ont bien résisté à la crise de Covid-19

FMI,Maroc

Rendant compte de l’évaluation de l’économie marocaine par le FMI, le Chef de mission du Fonds monétaire international (FMI) pour le Maroc, Roberto Cardarelli, a indiqué que les banques marocaines ont bien résisté à la crise sanitaire du nouveau coronavirus (Covid-19). Et ce, grâce à la rapidité et à l’ampleur de l’appui que leur a apporté Bank Al-Maghrib (BAM).

Les services du FMI, a-t-il poursuivi, saluent la décision de la Banque Centrale de mettre fin à la plupart des mesures prudentielles adoptées pour soutenir le secteur bancaire au cours de la pandémie.

«BAM a laissé son taux directeur inchangé et a maintenu les mesures de soutien à la liquidité», a rappelé R. Cardarelli, relevant que les services du FMI sont favorables à cette orientation monétaire accommodante, surtout que les pressions inflationnistes restent contenues et les anticipations d’inflation bien ancrées ; et ajoutant que: «La récente appréciation du taux de change et l’incertitude quant au caractère transitoire ou durable de ces pressions inflationnistes offrent l’occasion aux autorités d’accélérer la transition vers un régime de ciblage de l’inflation».

Poursuivant ses recommandations, le Chef de mission du FMI a estimé que la Banque Centrale devra continuer à veiller à ce que les banques continuent de constituer des provisions pour créances douteuses, tout en accélérant, avec les autorités concernées, le lancement des réformes pour la création d’un marché secondaire des créances en souffrance.

Par ailleurs, les autorités devraient parachever le projet de réforme légale visant à se doter d’un cadre plus solide en matière de résolution bancaire, a-t-il conclu.

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