Imams, Morchidines et Morchidates | Le Maroc forme, aujourd’hui, les Prédicateurs de demain

En 2014, un Dahir Royal promulguait la création de l’Institut Mohammed VI de Formation des Imams et des Morchidines et Morchidates.

L’objectif principal de cet Institut inauguré par SM le Roi Mohammed VI en mars 2015 est de lutter contre les lectures erronées et extrémistes de l’Islam. La formation religieuse constitue une passerelle entre l’enseignement académique et la formation spécialisée. Elle a pour but d’offrir une préparation pratique à l’exercice des fonctions d’imam et de guide religieux. Si l’enseignement religieux supérieur vise à former des Oulémas et des experts en droit islamique, la formation religieuse a pour objectif de préparer des profils aptes à occuper les postes religieux, notamment dans les mosquées.

Contexte et objectifs

La création de l’Institut Mohammed VI de formation des Imams, Morchidines et Morchidates, s’est faite dans le cadre d’une stratégie concertée et inclusive, de restructuration du champ religieux marocain. Celle-ci a établi, comme pilier principal, la nécessité de garantir une formation moderne pour les préposés religieux, à commencer par les Imams. En effet, ces derniers, avec les Oulémas, assurent aux citoyens un encadrement religieux approprié susceptible de favoriser une bonne compréhension des textes coraniques et des Hadiths. Ce type de formation était devenu nécessaire pour remédier aux insuffisances relevées dans le champ religieux qui manquait de personnes qualifiées pour répondre de manière pleinement conforme au modèle marocain qui prône un Islam tolérant et modéré dans le cadre du rite malékite suivi par le Royaume. Il s’agissait également de renforcer l’identité religieuse marocaine comme moyen de lutter contre les infiltrations sectaires et les discours idéologiques extrémistes, qui avaient été tenus pour directement responsables des attentats terroristes qui ont secoué Casablanca le 16 mai 2003. 

En effet, par leur contact quotidien direct avec les citoyens, que ce soit lors des prières, du sermon du vendredi entre autres occasions, les Imams et prédicateurs, Morchidines et Morchidates, jouent un rôle prépondérant, d’abord en matière de satisfaction des besoins spirituels de la population, conformément aux Hautes Instructions de SM le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine.

Toutefois, le premier problème avec lequel la stratégie de réforme du champ religieux devait compter était celui de certains milieux religieux qui, par manque de qualification, véhiculaient des pensées religieuses extrémistes, non conformes aux valeurs de l’Islam modérée et de tolérance prôné par le Maroc. Avant la création de l’Institut Mohammed VI de formation des Imams et des Morchidines et Morchidates, en 2015, le niveau intellectuel des Imams marocains était disparate, dans la mesure où certains d’entre eux étaient mal outillés face aux nombreuses mutations que connaît le pays, notamment sur le plan social et culturel. Cela rendait donc nécessaire une intervention urgente auprès de cette catégorie, afin de la former et de la sensibiliser aux faits nouveaux et aux défis qui se posent au Royaume tant au niveau national qu’international.

Face à ce besoin de recrutement de nouveaux religieux, l’Etat a lancé en 2005 un programme de formation dédié. Celui-ci avait pour objectif de former des guides religieux plus jeunes, dotés de compétences et de qualifications qui convenaient à l’époque, pouvant faire contrepoids aux milieux extrémistes.

Un modèle d’excellence

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Aujourd’hui, le programme de formation que propose l’Institut Mohammed VI de formation des Imams et des Morchidines et Morchidates, constitue un modèle d’excellence pour les initiatives s’inspirant de cette approche qui se base sur une vision simple, à savoir faire de la mosquée outre un lieu de rencontre des fidèles, un espace qui favorise l’unité, loin des débats idéologiques et politiques. La mission de l’imam n’est donc pas une mission ordinaire, mais plutôt une responsabilité délicate impliquant essentiellement le renforcement les valeurs spirituelles. Contrairement à d’autres pays, les Imams au Maroc se sont imposés comme un élément positif et un outil efficace pour prévenir les diverses manifestations de l’extrémisme religieux. L’Institut Mohammed VI de formation des Imams et des Morchidines et Morchidates joue un rôle clé dans ce domaine. Cet Institut est considéré aujourd’hui comme unique en son genre. Depuis sa création en 2015, cet Institut a permis d’intégrer l’élément féminin dans la sphère religieuse traditionnellement monopolisée par les hommes, comme c’est le cas dans le monde arabo-musulman. Ceci a constitué un saut qualitatif, contribuant ainsi à briser l’hégémonie des interprétations masculines et conservatrices (Taawilat) des textes religieux (Coran et Sunna). Aussi, l’Institut Mohammed VI de formation des Imams Morchidines et Morchidates a permis de produite une nouvelle génération d’Imams capables de repenser le rapport du musulman au monde contemporain. Aujourd’hui les Imams hommes et femmes, sont capables de parler le langage d’une modernité religieuse à la portée des musulmans dits ordinaires.

Une expérience qui suscite l’intérêt

L’évolution institutionnelle de la formation des imams ne peut s’expliquer qu’à la lumière de la sphère nationale et de son expansion régionale et internationale dans le contexte de la guerre contre le terrorisme qui implique également le Maroc. Dans ce cadre, le programme de formation des Imams, Morchidines et Morchidates est une articulation particulière de cette coopération Sud-Sud centrée sur l’intensification des relations de coopération bilatérale et la diversification des partenariats et des relations stratégiques du Maroc, notamment avec les pays africains dans les secteurs d’intérêt commun à l’instar de la formation religieuse. A ce jour, plusieurs pays ont activement souscrit audit programme, dont notamment le Mali, la Côte d’Ivoire, le Nigeria, la Guinée, la Gambie et le Sénégal, le Gabon et le Tchad. D’autres pays ont formulé des demandes ou conclu des accords de coopération dans le domaine religieux. Ces pays ont en commun le fait que nombre d’entre eux connaissent des désordres politiques et sécuritaires liés à un extrémisme religieux croissant, outre le fait qu’ils soient en proie à des conflits impliquant des groupes terroristes. Cette coopération est donc un moyen de protéger et de préserver leur tissu religieux du spectre de l’infiltration extrémiste venue des pays limitrophes.

Le Maroc ambitionne, à travers l’Institut de formation des Imams et des Morchidines et Morchidates, que les Morchidines et Morchidates étrangers issus dudit Institut, puissent, une fois rentrés dans leur pays, constituer un noyau dur, capable de transmette les expériences et les compétences théoriques et pratiques acquises au Maroc.

Le pari d’un Islam du juste milieu  

Les locaux de l’Institut Mohammed VI de formation des Imams Morchidines et Morchidates, sont situés dans le quartier universitaire «Al Irfane» à Rabat, dans un bâtiment moderne comprenant trois ailes. Une aile pédagogique composée d’auditorium, de salles d’études, de salles informatiques, d’une salle multifonctionnelle et d’une bibliothèque, une aile dédiée à la restauration et à l’hébergement et une aile socio-récréative avec des terrains de jeux, une infirmerie et une mosquée pour la prière. L’Institut a connu des travaux d’extension afin d’augmenter sa capacité d’hébergement et de répondre au nombre croissant de demandes en provenance des pays africains et européens. L’Institut est géré par une structure administrative chapeautée par un Directeur. Ce dernier est nommé par Décret Royal (Dahir) et agit sous la tutelle du ministère des Habous et des Affaires Islamiques. La formation est ouverte aux jeunes hommes et femmes de moins de 45 ans titulaires d’un diplôme dans n’importe quelle matière d’une université marocaine ou d’un établissement équivalent ou supérieur. Pour les Marocains, la formation de base dure un an (divisé en deux semestres), alors qu’elle dure deux ans pour les Imams africains et peut aller jusqu’à trois ans pour ceux d’autres nationalités.  

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Le premier semestre commence la première semaine de janvier et la seconde de juin. Outre la formation ordinaire de base destinée tant aux Marocains qu’aux étrangers, l’Institut Mohammed VI de formation des Imams et des Morchidines et Morchidates propose des cours complémentaires tels que des programmes de formation continue et des cours de spécialisation. Le système d’études de l’Institut prévoit des possibilités d’internat pour les étudiants étrangers, tandis que les Marocains suivent les cours en externe.

Parallèlement aux cours théoriques et aux exercices pratiques, la direction de l’Institut programme une série d’activités pour soutenir la formation que reçoivent les étudiants marocains et étrangers. Celles-ci prennent la forme d’une série de séminaires, de journées d’études et de conférences sur des thèmes religieux et scientifiques organisés, par exemple, par les Oulémas participant aux Causeries religieuses (Dorouss Al Hassania Al Ramadaniya), organisées pendant le mois de Ramadan sous la présidence de SM le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine.

Le Maroc représente aujourd’hui une référence en matière de promotion d’un islam modéré, de lutte contre l’extrémisme religieux. Le tout, au service des valeurs de paix et de vivre ensemble. 

Mohcine Lourhzal

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Adouls, «Lafif Adli»

Deux injustices levées à l’égard des femmes

Longtemps interdit aux femmes, le métier de Adoul ou Adel est accessible aux femmes marocaines, depuis que SM le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine a chargé en 2018, le ministère de la Justice, d’ouvrir cette profession devant la femme et de prendre les mesures nécessaires pour réaliser cet objectif, ce qu’il fit.

Au lendemain des Hautes Instructions Royales, 299 candidates avaient réussi le concours d’accès à la profession d’Adoul au titre de la même année (2018). En 2023, on compte plus de 220 femmes Adouls à travers le Royaume. Autre nouveauté, considérée comme une véritable révolution juridique au Maroc, le fait que le témoignage de la femme vaut désormais celui de l’homme devant les Adouls, sachant que dans le passé, le témoignage d’un homme valait celui de deux femmes.

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