Ecole marocaine : Le Conseil de l’Education tire la sonnette d’alarme

Ecole marocaine : Le Conseil de l’Education tire la sonnette d’alarme

C’est un constat choquant et alarmant. Notre enseignement est en danger. C’est l’alarme donnée par le Programme national d’évaluation des acquis (PNEA) des élèves du tronc commun, présenté le 1er mars 2017 à Rabat par le Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche scientifique (CSEFRS).

Pour Omar Azziman, président du Conseil, cela ne veut pas dire pour autant qu’il s’agisse de choquer les parents d’élèves, le but étant, a-t-il martelé, de relever les dysfonctionnements et les carences au niveau des acquis linguistiques et mathématiques.

Informer l’opinion publique

A travers cette conférence de presse, a souligné Azziman, le Conseil entendait présenter à l’opinion publique nationale les résultats de la 11ème session du Conseil, relatifs au Programme national d’évaluation des acquis des élèves du tronc commun, présenté par le Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche scientifique. Il s’agit, reconnaît l’étude relative à ce programme, d’un constat tout aussi alarmant que choquant.

Azziman reste optimiste

Mais Omar Azziman se voulait optimiste, gardant son calme et temporisant la session, laquelle a duré deux jours et s’est déroulée dans des circonstances exceptionnelles, du point de vue de l’ambiance, des résultats et du bilan. Il a attesté que c’était une «véritable étape de réflexion pour réussir la réforme et arriver à l’école dont nous rêvons tous», celle de l’équité, de la parité et de la qualité et faire participer l’individu, la société, l’élève et l’étudiant à l’essor de la société. Ainsi, a relevé le président du CSEFRS, à travers cette enquête, «nous avons cherché à mettre le doigt sur les dysfonctionnements pour, ensuite, réussir la mise à niveau de l’école marocaine».

Evaluer les acquis des élèves

Ce «constat choquant et alarmant» permet, de toute évidence, chiffres à l’appui, d’évaluer les acquis des élèves. Il reconnaît la faiblesse avérée des connaissances des élèves du tronc commun. L’évaluation a en effet ciblé les acquis des élèves, s’agissant de six matières: français, arabe, histoire, géographie, mathématiques et sciences de la vie-physique-chimie. Le rapport a permis de mettre le doigt sur les dysfonctionnements dont souffre le corps de l’éducation, outre l’évaluation les acquis des élèves, ce qui a permis le dépistage d’une nette faiblesse des connaissances. «Ce qui nécessite, a souligné Azziman, que l’on procède, en toute objectivité, aux dépistages nécessaires à même de soigner les points faibles et tracer, ainsi, les contours de l’école nationale à laquelle nous aspirons tous».

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Le débat, lors des travaux de la session, a été positif. Il a permis d’obtenir des résultats probants, entre autres: l’adoption du rapport après qu’il a été décortiqué et les amendements à introduire au projet.

L’impact de l’environnement familial

Parmi les constatations qui choquent, 75% des élèves du tronc commun, qui ont participé au test, sont âgés de plus de 15 ans. 38% des élèves ont redoublé au moins une fois durant leur scolarité. Pour le Conseil Supérieur de l’Education, la situation environnementale, familiale et sociale est pour beaucoup dans le parcours et les résultats scolaires obtenus par l’élève, plus que l’impact de l’école. Les chiffres présentés par le rapport d’évaluation corroborent cette constatation. En effet, le rapport d’évaluation des acquis, soutient que 98% des élèves ayant participé aux sondages viennent de familles pauvres. Ceux provenant de familles aisées ne dépassent pas les 2%. Les pères d’un tiers des élèves n’ont jamais été sur les bancs de Dame école, contre 52% pour les mères. Les élèves ayant fréquenté des écoles primaires privées obtiennent de bons scores en français, dépassant de loin ceux qui ont fait leurs études primaires dans le secteur public.

L’environnement socio-économique de l’élève compte ainsi pour beaucoup dans cette distinction. S’y ajoute l’apport que garantissent les outils numériques (ordinateur et internet).

Mohammed Nafaa

Azziman annonce une loi-cadre

Cette 11ème session du Conseil Supérieur de l’Education de la Formation et de la Recherche scientifique prédit beaucoup de bien concernant ce qui attend le Conseil, en termes de travaux et d’évaluation de la politique publique dans le secteur de l’éducation et de la recherche scientifique et d’accompagnement des politiques de mise en œuvre de la Vision 2015-2030 qui bénéficie du soutien royal. «Nous œuvrons, d’autre part, à mettre sur pied une loi-cadre qui englobe les orientations essentielles inscrites dans ladite Vision, de façon à ce qu’elle soit obligatoire, ce qui lui garantit la continuité dans l’application de la réforme».

MN

Gratuité de l’enseignement

«Nos positions sont connues»

Lors de cette conférence de presse, consacrée initialement au rapport du Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche scientifique (CSEFRS), Omar Azziman a répondu à une question d’un journaliste sur un thème qui fait débat, à savoir la gratuite de l’enseignement. Il a précisé en ce qui concerne cette dernière: «Je réitère que les positions du Conseil sont connues et consignées dans des documents officiels, dans les avis que nous avons émis et dans les éclaircissements des membres  du Conseil lors de séminaires ou d’interviews. Aucun des membres du Conseil n’a soulevé cette question de la gratuité de l’enseignement. Ce sujet n’a jamais été au menu de ce Conseil».

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«Ce que nous avons dit, a précisé le président du Conseil, c’est que la réforme du système éducatif passe par des chantiers très coûteux, facture que l’Etat peut supporter. Dans les recommandations du Conseil, nous avons dit que l’Etat se doit d’augmenter le budget de l’éducation de 5%, chaque année. Ce fardeau est en constante hausse, mais reste insuffisant, ce qui nécessite la recherche de nouvelles ressources, les collectivités locales et la participation des parents d’élèves, qui en ont les moyens bien évidemment et dans des limites. C’est là une piste de réflexion».

Mohammed Nafaa

Flashs

Qui communique au Conseil de Azziman?

S’agissant de la communication du Conseil de l’Education avec la presse, Omar Azziman s’est voulu clair et net. C’est le président du CSEFRS en personne qui parle au nom de ce dernier ou qui, le cas échéant, en délègue le pouvoir à un membre du Conseil.

Enseignants sans formation!

Il y a des enseignants qui ont été recrutés sans formation. Le ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle s’est cependant engagé à leur prodiguer la formation appropriée. Ils ne dépassent pas 20%.

Le Conseil, sentinelle du système éducatif

Le Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche scientifique (CSEFRS) est créé en application de l’article 168 de la Constitution et organisé par la loi 105.12 du 16 mai 2014. Il remplace le Conseil Supérieur de l’Enseignement (tel qu’il a été réorganisé par le dahir n° 1-05-152).

Instance consultative indépendante de bonne gouvernance, de développement durable et de démocratie participative, le CSEFRS a pour vocation de servir de creuset à la réflexion stratégique sur les questions de l’éducation, de la formation, de la recherche scientifique, d’espace pluriel de débat et de coordination sur toutes les questions intéressant l’éducation, la formation et la recherche scientifique.

Il a également pour rôle d’éclairer les décideurs, les acteurs et l’opinion publique au moyen d’évaluations quantitatives et qualitatives, méthodiques et rigoureuses, sur les différents aspects du système d’éducation, de formation et de recherche scientifique.

MN

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