Concernant les efforts pour arracher un accord final, le représentant personnel du Secrétaire général de l’ONU, a été catégorique. «C’est le maximum, a-t-il dit, que les parties peuvent attendre de la communauté internationale».
Mettre fin à l’imbroglio politique inter-libyen et à une crise qui oppose deux gouvernements qui s’affrontent pour le pouvoir et deux parlements, l’un reconnu mondialement (Tobrouk) et l’autre non (Tripoli), tel est le but que s’est assigné la médiation onusienne diligentée par le représentant personnel du Secrétaire général de l’ONU pour la Lybie, Bernardino Leon, qui bataille pour arracher un accord de cessez-le-feu afin de faciliter la mise en place d’un gouvernement d’union nationale et des arrangements de sécurité.
C’est au Palais des congrès de Skhirat, banlieue de la capitale du Royaume, au bord de la mer, que les représentants des deux parlements rivaux ont échangé leurs points de vue concernant les différends qui les opposent et se sont consultés pour arriver tant bien que mal à réunir les conditions d’une solution politique. «Il est temps d’aboutir à un accord définitif concernant le document peaufiné par l’ONU qui prône la mise en place d’un gouvernement d’union nationale», a dit le représentant onusien, Bernardino Leon, dans une déclaration aux médias.
Les négociations de Skhirat sont longues et difficiles.
En effet, les parties du dialogue inter-libyen n’approuvent pas totalement la gestion onusienne des négociations. Ils en donnent pour preuve qu’ils n’ont pas encore reçu du médiateur de l’ONU de documents écrits, privilégiant l’oral, ce qui n’a pas pour autant empêché Bernardino Leon d’annoncer à la presse (à Skhirat): «Les négociations qui en sont à leur quatrième round entrent dans une phase décisive». C’est dans cette optique que le médiateur onusien a appelé les négociateurs à faire preuve de réalisme et de flexibilité pour aboutir à une issue favorable de cette crise.
En fin diplomate, Bernardino Leon s’est voulu rassurant, persuadé que les délégations se devaient d’en référer à qui de droit en Libye pour consultation. Et de lancer: «Bien entendu, les réunions de Skhirat ne constituent pas un espace de prise de décision, mais d’échange et de discussion». «Les deux parties, a assuré Bernardino, devront retourner chez elles pour discuter de ces propositions afin de parvenir (par la suite) à un accord final». Et comme pour inciter les négociateurs à faire de grands pas vers la conclusion d’un accord final, il a précisé: «Nous estimons que c’est là le maximum que les deux parties peuvent attendre de la communauté internationale», mais aussi «le maximum que les parties peuvent espérer l’une de l’autre», référence faite aux concessions mutuelles que les deux délégations libyennes se doivent de faire pour arracher un accord final sur un gouvernement d’union nationale. «Les parties doivent être conscientes, a ajouté M. Léon, que la patience du peuple libyen et de la communauté internationale a des limites et qu’il est temps de parvenir à un accord».
Le quatrième round du dialogue inter-libyen à Skhirat a été l’occasion de congratuler le Royaume du Maroc, Roi, gouvernement et peuple, pour son soutien au dialogue inter-libyen. L’attentat terroriste qui a visé le siège de l’ambassade du Royaume à Tripoli a été dénoncé. Le Congrès national général (CNG), dit parlement de Tripoli, y voit une pression sur le rôle que joue le Maroc qui soutient et abrite ce dialogue. Le CNG a également condamné l’attaque qui a visé l’avion qui transportait la délégation du Congrès, qui était d’ailleurs arrivé à Skhirat avec un léger retard; acte qui n’était pas du goût du chef de la délégation du CNG, lequel a évoqué la nécessaire restauration de la confiance, condition incontournable pour faire aboutir le processus des négociations et éviter qu’il ne s’éternise.
Afin d’accélérer ce processus, les deux délégations libyennes et le médiateur de l’ONU à Skhirat auraient convenu du report de quelques jours du dialogue, afin de permettre aux uns et aux autres de se concerter, d’évaluer les points qui les rapprochent et ceux qui les séparent encore, de présenter leurs propositions respectives tant au gouvernement qu’aux Parlements de Tobrouk et de Tripoli et éventuellement de permettre à de nouveaux membres de renforcer les deux délégations déjà sur place à Skhirat.
DNES à Skhirat, Mohammed Nafaa