COVID-19 chez l’enfant, rumeurs et désinformation !

COVID-19 chez l’enfant, rumeurs et désinformation !

La pandémie de coronavirus (Covid-19) a provoqué des remous dans le monde à plus d’un niveau et le mystère qui entoure ce virus brouille davantage la vision, donnant de ce fait lieu à la prolifération de rumeurs et d’informations infondées, parfois antinomiques et dans le meilleur des cas imprécises, telles que cette maladie n’affecte pas les enfants ou que l’infection se transmet par les enfants aux adultes.

Afin de jeter la lumière sur la maladie de Covid-19 chez les enfants, la MAP a réalisé une interview avec le professeur Ahmed Aziz Bousfih, médecin spécialiste des maladies infectieuses et des maladies immunitaires chez l’enfant et professeur à la faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca.

Q- Est-il vrai que l’infection par le nouveau coronavirus est davantage transmise par les enfants ?

Contrairement à ce que l’on pensait, des recherches récentes ont montré que les adultes infectent davantage l’enfant et que l’enfant infecte moins les adultes.

Q- Comment l’infection par le Covid-19 se transmet-elle à l’enfant ?

La transmission de l’infection par le virus à l’enfant se fait de façon indirecte (c’est-à-dire en touchant les zones et les surfaces contaminées par le virus) plus que de manière directe (par les gouttelettes de toux ou d’éternuement sur les surfaces). Ceci dit, l’espace dans lequel l’enfant se déplace doit être stérilisé afin que l’infection ne l’atteigne pas.

Les statistiques officielles ont révélé, jusqu’au 26 avril, que le nombre d’enfants infectés au Maroc a atteint 391 cas, soit 9,2% du total des cas confirmés, et on entend par enfant celui qui à moins de 14 ans.

Le pourcentage des infections chez les enfants âgés de 10 à 14 ans est estimé à 50%, et 25% pour les enfants âgés de 5 à 10 ans, ainsi que pour les enfants de moins de 5 ans (25%). Le nombre d’infections augmente donc avec l’âge.

Q- Quelle est la durée d’incubation du virus chez l’enfant ?

La période d’incubation à partir du moment où un enfant contracte le virus jusqu’à l’apparition des symptômes est de 5 jours ou moins, soit 80% du nombre total des cas.

Les recherches au Maroc ont révélé que les cas d’enfants atteints du virus, qui sont classés comme asymptomatiques – c’est à dire ceux ne présentant pas de symptômes cliniques (tels que toux, fièvres…)- représentent 42% des cas, et les cas bénins (fièvre faible, mal de gorge, inflammation du nez et toux légère) représentent 51%, et les cas modérés (accompagnés d’essoufflement) représentent 5%. Dans ce dernier cas, le virus a atteint le poumon dans un semblant d’inflammation, mais ce n’est pas un cas dangereux, tandis que les cas classés très graves représentent entre 1% et 1,5%, ce qui n’est pas une grande proportion.

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Les cas de fièvre chez les enfants à la suite de la maladie représentent 62%, la toux 76%, les maux de tête 28% et la diarrhée 18%.

Par ailleurs, il existe une proximité dans les taux des signes cliniques chez l’enfant entre le Maroc et les États-Unis d’Amérique en général, étant donné que les recherches américaines indiquent également que le taux de fièvre est de 55%, la toux de 56% et la diarrhée de 13%.

Q – Comment la maladie est-elle diagnostiquée chez les enfants ?

Chez l’enfant, le diagnostic est effectué à travers l’utilisation de la technique “PCR” qui recherche l’ADN du virus. Cette analyse en laboratoire a l’avantage que son résultat est positif deux jours avant l’apparition des symptômes et dans la première semaine. Ensuite, le degré de cette positivité commence à diminuer, car les anticorps commencent à apparaître dans le corps de l’enfant au cours de la deuxième et de la troisième semaine, lesquels sont surveillés en mesurant la quantité d’anticorps (LA SEROLOGIE), ce qui indique la réponse immunitaire du corps contre ce virus, étant donné que la première semaine est une période pendant laquelle le corps travaille pour identifier le virus et fabriquer des anticorps spéciaux pour l’éradiquer.

Q- Quel est le risque du Covid-19 pour l’enfant ?

En ce qui concerne le risque de la maladie, il y a deux données: la première concerne le taux de mortalité qui conduit à la mort du cas. Au Maroc, le seul cas qui a été enregistré souffrait d’insuffisance rénale. Mais en général, la gravité de la maladie est plus faible chez les enfants que chez les adultes.

Concernant les données statistiques du ministère de la Santé à cet égard, elles sont comme suit:

– La mortalité chez les enfants est 10.000 fois inférieure à celle des adultes (ce qui signifie que 10.000 adultes meurent par rapport à un enfant de moins de 14 ans).

– Quant aux cas sévères chez l’enfant, ils sont 1.000 fois moins élevés que chez l’adulte (c’est-à-dire que 1.000 cas sévères chez l’adulte équivalent un cas sévère chez l’enfant).

– La nécessité de l’hospitalisation chez l’enfant est 100 fois moindre que chez l’adulte.

Q- Comment peut-on expliquer la force de résistance du corps de l’enfant à cette maladie ?

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Il convient de noter que lors d’une analyse de laboratoire (PCR), le taux de positivité est 5 fois plus faible chez un enfant que chez un adulte, ce qui est bénin pour l’enfant et que l’on peut expliquer selon 4 hypothèses :

La première est liée au fait que le récepteur du virus ACE2 présent dans les cellules pulmonaires de l’enfant est faible, et sa forme diffère de celle trouvée chez l’adulte.

La deuxième : il est connu dans les cas naturels et pas seulement dans cette maladie, que le nombre de lymphocytes chez un enfant est 3 à 4 fois plus élevé que les adultes, ce qui signifie que jusqu’à 4-5 ans, tous les enfants dans le monde ont plus de lymphocytes que les cellules pharyngées et c’est pour cette raison que le corps de l’enfant reconnaît les microbes, mais après 4-5 ans, le taux devient comme celui des adultes.

La troisième hypothèse est que l’immunité de l’enfant est prête à plusieurs choses, car il peut être exposé à de nombreux virus par le nez, le système digestif, etc. Par conséquent, son corps est prêt à y faire face et à les connaître, en plus de cela les vaccins qui sont administrés aux enfants font que son immunité fonctionne toujours bien.

Quatrième hypothèse: Nous ne devons pas oublier que le SARS-CoV-2, SARS-CoV-1 et MERS-Cov ne se trouvent pas seuls mais il existe d’autres types de coronavirus qui infectent légèrement l’Homme et causent l’écoulement du nez et la toux à l’exception de SARS-Cov-1 et SARS du Moyen-Orient.

En outre, les enfants avaient été infectés par le Coronavirus, mais l’humanité n’a jamais connu le Covid-19.

En ce sens, la quatrième hypothèse dit que lorsqu’un enfant est guéri du coronavirus, il peut développer une immunité contre le nouveau coronavirus, car il existe une immunité commune contre le SARS-Cov-2, et donc l’immunité de l’enfant reconnaît le virus ou acquiert une mémoire récente qui avait déjà rencontré un virus de cette famille.

Il convient de noter que cette épidémie et ce confinement sanitaire ne devraient pas affecter les autres traitements des enfants, en particulier les vaccinations spéciales nécessaires à l’enfant, et les maladies chroniques qui nécessitent un avis médical et un suivi telles que l’asthme, le diabète, les maladies du système digestif et autres, car en dépit du confinement sanitaire, toutes les conditions sont réunies et les capacités du ministère sont à la disposition des citoyens.

Avec MAP

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