Mes voisins sados masos

Jaafar, 39 ans, cadre dans une entreprise, est marié et père de deux enfants. Cet homme et sa famille supportent depuis 4 mois les agissements de leurs voisins. Il les décrit comme étant un couple de jeunes mariés sado maso…

«Il y a trois ans, l’entreprise dans laquelle je travaille a créé une succursale en province. Ma direction m’a muté dans cette nouvelle structure. Au départ, nous étions complètement désemparés, mon épouse et moi. Cette nouvelle ne nous avait pas du tout réjouis. Notre plus grande inquiétude se plaçait au niveau financier bien plus qu’ailleurs. Sans prime de déplacement, nous ne savions pas trop comment nous allions gérer la situation. Avoir un loyer, en plus d’une traite de crédit logement à régler chaque mois, ça n’était pas dans nos cordes. Mais finalement, nos craintes ont été balayées. Par chance, nous avions pu très rapidement louer notre domicile.

Une autre opportunité nous a permis de nous installer très rapidement dans un très bel immeuble de 4 étages, avec deux logements par étage, ensoleillé, très bien situé et pas loin du centre, ni des commerces, ni des écoles. Un vrai bonheur pour nous que de ne pas avoir à prendre de voiture tout le temps pour aller chercher les enfants, ni pour faire nos petits achats quotidiens! Vivre en province lorsqu’on est un couple avec des enfants en bas âge n’est pas si mal au fond. Il y a moins de stress, moins de pollution. Aussi apprécions-nous énormément le fait que nous puissions accorder beaucoup plus de notre temps à nos enfants, à notre nourriture et à notre bien-être. Quel luxe que d’avoir le temps de faire du sport et de la marche! En trois ans, nous avons pu comparer et être heureux de ces petits privilèges. Malheureusement, ces mois derniers, nous revoilà dans une situation très problématique. L’obligation d’aller chercher ailleurs où nous loger en une période cruciale, celle des examens de nos enfants et de l’approche du mois sacré de Ramadan, nous mine.
Le train-train paisible de tous les habitants de notre immeuble, surtout le nôtre, est saccagé par un couple. Ce sont les nouveaux propriétaires du dessous, une véritable calamité. Qui l’eut cru? A les voir, farouchement modernes, pavanant leur toute fraîche union… Cette jeunesse, quel gâchis! Depuis qu’ils y sont, chaque soir, nous sommes témoins, malgré nous, de leurs scènes de ménage qui durent jusqu’à l’aube. Ils s’injurient, les mots qu’ils s’envoient sont d’une grossièreté inouïe, abominable. J’en ai honte à leur place. Ma honte est doublée de colère quand mes enfants de 8 et 12 ans sont encore éveillés et qu’ils entendent leurs expressions vulgaires, toutes en dessous de la ceinture. Dès 21 heures, tout valse chez eux, l’ameublement, la vaisselle probablement, même leurs propres corps qu’on entend se cogner contre les murs. Ensuite, il y a de grands cris, des pleurs aussi. Puis comme par magie, on comprend qu’il y a un air de réconciliation qui flotte. Il est généralement accompagné de musique. Des décibels furieux se lâchent, tout tremble alors jusqu’aux verres sur nos tables. S’il n’y a pas de films qui s’enchaînent après, une fois sur deux, la guerre recommence. Des heures de supplice pour nous. On en arrive à espérer que mort s’en suive dans ce couple de malheur et qu’enfin, ils nous débarrassent de leur maudite présence. C’est cruel ce que je dis, pensez-vous! A une autre époque, je n’en aurais fait qu’une bouchée du mari, cet animal. Il a de la chance qu’aujourd’hui je sois un père de famille qui se respecte et qui réfléchit avant d’agir. Fort heureusement d’ailleurs, parce que je me suis rendu compte que les autres voisins, tous des propriétaires, ne se sont pas énervés, eux. Pourtant, ils sont tout autant que nous touchés par cette nuisance. Pourquoi? Deux raisons me semblent tout à fait plausibles. Soit, ces gens sont friands d’histoires tordues et espèrent patiemment que le drame survienne. Ainsi, ils ne se seront pas dérangés et auront en sus du cancan à profusion. Soit, ils attendent que le locataire, moi en l’occurrence, sorte de ses gonds, que la bagarre éclate et que la police s’en mêle. Le scénario de la suite, je vous laisse le soin de l’imaginer. Et eux, tranquilles, en bon voisins, pas mouillés dans cette histoire, resteront en dehors de tout ça. Non, merci! Je préfère la recherche d’un autre logement. Cette histoire m’aura au moins mis en garde pour l’avenir. Je suis d’ailleurs extrêmement pointilleux sur le profil des voisins avec lesquels ma famille et moi allons partager les lieux. Entre-temps, ces voyous continuent leur folklore et nous, nous avons acheté 4 casques Bluetooth; nous nous armons avec dès que ça démarre.
Je me rends compte, hélas, qu’il y a de sérieux problèmes de cohabitation, de syndic et autres. Les lois doivent être rigoureuses à ce niveau, pour le bien de toute la société marocaine qui habite de plus en plus en immeuble».

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Mariem Bennani

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Un commentaire

  1. Ah les problèmes de voisinage! On pense toujours à vérifier milles choses avant d’emménager dans un appartement mais rarement à se demander qui sont nos voisins. Et pourtant c’est avec eux indirectement qu’on va passer l’essentiel de notre temps. Bon courage, il y a effectivement pas grand chose à faire si ce n’est de trouver un autre logement.

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