Vols à l’arraché, atteinte à l’intégrité physique | L’heure d’été en hiver aggrave le sentiment d’insécurité

Le débat sur l’insécurité des personnes a toujours existé au Maroc. Depuis que l’heure GMT+1 a été établie comme heure légale du Royaume, ce sujet a pris une ampleur significative.

La nuit a pour effet de libérer les tabous et de générer un sentiment d’impunité. Plusieurs études sociologiques ont montré que l’obscurité apporte une certaine sensation d’anonymat, favorisant ainsi l’émergence de comportements déviants, avec à leur tête les vols et tentatives de vol avec violence.

Vols et agressions se multiplient

La décision de conserver l’heure d’été pendant l’hiver au Maroc, a apporté son lot de désagréments pour la plupart des citoyens. Depuis 2018, date à laquelle cette mesure est entrée en vigueur quoique ne jouissant d’aucun soutien populaire, les Marocains sont confrontés à une situation difficilement gérable. Aujourd’hui, le décalage de 60 minutes qui existe entre l’heure légale du Royaume (GMT+1) et l’heure du lever du soleil, également appelée «heure vraie» et qui correspond au fuseau horaire GMT, met en danger la sécurité et l’ordre public. Il ne se passe plus un jour sans que des agressions physiques soient commises tant en milieu urbain que rural. Néanmoins, c’est dans les grandes villes marocaines que l’insécurité provoquée par l’horaire GMT+1 est la plus ressentie, au point de devenir monnaie courante. Pour les truands qui n’éprouvent aucune gêne à agresser des passants, propageant ainsi la terreur dans les rangs des citoyens innocents, certaines heures semblent être plus propices au crime. En effet, c’est très tôt le matin que ces malfrats passent à l’acte, surtout depuis que les départs au travail se font alors qu’il fait encore nuit, maintien de l’heure d’été même en hiver oblige. Plus indécent encore, les auteurs de ces agressions étudient et choisissent soigneusement leurs victimes.

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Les femmes, cibles idéales

Les pickpockets s’attaquent généralement aux femmes, surtout celles qui exercent dans le domaine industriel (usines de confection, unités de fabrication et d’assemblage automobile…). En raison de la distance importante entre leur domicile et lieu de travail, ces salariés modestes qui se plient en quatre pour subvenir à leurs besoins et ceux de leurs familles, parcourent de longues distances chaque matin pour arriver à l’heure au travail. Dans un contexte marqué par la hausse des prix, notamment des produits alimentaires, une quelconque retenue sur salaire, aussi minime soit-elle, causerait un trou béant dans le budget des ménages les plus modestes. Etre à l’heure est une règle de base dans le monde du travail. En ces temps qui courent (GMT+1, insécurité), se conformer à ce principe fondamental, est plus compliqué qu’avant. Pour y parvenir, les employé(e)s et les ouvrier(e)s marocain(e)s, mettent en place une vraie organisation personnelle. Il faut d’abord se réveiller aux aurores ce qui n’est pas toujours facile lorsqu’on sait qu’au Maroc, les employés ne respectent pas tous la réglementation du travail, notamment en ce qui concerne la durée légale du travail qui ne doit pas dépasser 44 heures par semaine, soit 8 heures par jour, pour les activités non-agricoles. Dans la plupart des unités industrielles, il n’est pas rare que les employé(e)s enchaînent les heures sur leur lieu de travail. Les femmes sont particulièrement impactées par cette situation, elles qui doivent passer de longues heures derrière leurs machines à coudre industrielles. De retour à la maison, elles doivent s’occuper de leurs familles avant d’aller se coucher. Le lendemain, c’est une autre journée infernale qui commence. Alors que les travailleuses salariées livrent une véritable course contre la montre pour gagner décemment leur vie, des bandes de bras cassés adeptes de l’argent facile, sont aux aguets à chaque coin de rue. A bord de moto ou à pied, ces malfrats souvent jeunes, ne font preuve d’aucune pitié. Sous la menace d’une arme blanche, ils dépossèdent leurs proies de l’intégralité de leurs biens (téléphones portables, bijoux, portefeuilles, sacs à main). Certains vont jusqu’à porter délibérément et gratuitement, atteinte à l’intégrité physique des victimes après les avoir dépouillées.

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Sur les réseaux sociaux, des pétitions ont été lancées pour appeler les services de sécurité à multiplier la présence policière dans toutes les villes du Maroc. Pendant ce temps, les responsables locaux et communaux continuent de faire le mort, au lieu de s’attaquer aux facteurs qui favorisent l’éclosion de l’insécurité et de ceux qui la propagent à travers le Royaume. Le manque d’éclairage public en est l’un des principaux facteurs.

Mohcine Lourhzal

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