Nadia Fettah appelle à inscrire l’emploi des femmes au cœur des stratégies économiques et politiques

Nadia Fettah appelle à inscrire l’emploi des femmes au cœur des stratégies économiques et politiques

La ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, a appelé, mardi à Rabat, à placer l’emploi des femmes au cœur des stratégies économiques et politiques, au même titre que les grands équilibres macroéconomiques.

Intervenant lors du lancement du bulletin d’information économique MENAAP (Moyen-Orient, l’Afrique du Nord, l’Afghanistan et le Pakistan), intitulé “Emplois et femmes : Talents inexploités, croissance non réalisée”, Mme Fettah a rappelé l’engagement du gouvernement envers cette question stratégique.

La ministre a établi un parallèle entre les quatre piliers de la loi de finances 2025 et l’emploi des femmes, mettant en avant les performances économiques du Royaume avec une croissance de 4,8% cette année et 4,6% prévue l’année prochaine.

En outre, Mme Fettah a souligné la nécessité d’intensifier les efforts et de renforcer la participation des femmes afin d’atteindre les objectifs de croissance fixés, ajoutant que l’ambition d’un “Maroc à une seule vitesse” implique une véritable parité entre les femmes et les hommes.

La ministre est revenue sur les réalisations accomplies en matière de politiques sensibles au genre, notamment avec le Budget sensible au genre, les politiques d’inclusion financière et les programmes relatifs au préscolaire.

De son côté, l’économiste en chef pour la région MENAAP à la Banque mondiale, Roberta Gatti, a présenté les conclusions du rapport régional, estimant que la région MENAAP devrait enregistrer une croissance de 2,8% en 2025, contre 2,3% en 2024, tirée notamment par les pays importateurs de pétrole en développement, dont le Maroc, qui bénéficient d’une baisse de l’inflation, d’une augmentation de la consommation et des investissements, ainsi que d’une meilleure année agricole.

Mme Gatti a fait remarquer que la région fait face à un défi démographique majeur avec une croissance de 40% de la population en âge de travailler d’ici 2050, tout en connaissant une baisse rapide de la fertilité qui pourrait mettre sous pression les systèmes de santé et de retraite.

Dans ce contexte, l’augmentation de la participation des femmes au marché du travail représente une solution naturelle et stratégique pour la région, a-t-elle noté.

L’économiste a relevé que certains pays de la région ont réalisé des progrès notables en matière de participation féminine au marché du travail, citant l’Arabie Saoudite, le Pakistan et la Tunisie. Le Maroc, a-t-il précisé, figure parmi les rares pays de la région à avoir obtenu de bons résultats dans l’indice “Women, Business and the Law” de la Banque mondiale, se distinguant positivement en termes de cadre légal.

Citant le rapport, elle a affirmé que lever les obstacles à l’intégration économique des femmes pourrait permettre aux pays de la région d’augmenter leur PIB par habitant de 20 à 30%, appelant à une approche globale combinant l’amélioration des services tels que la garde d’enfants de qualité, des arrangements de travail flexibles, la dynamisation du secteur privé pour créer davantage d’emplois, et des réformes légales courageuses en matière de droits parentaux et d’équité des pensions.

Pour sa part, Dr. Mary Kawar, directrice du Bureau régional pour les Etats arabes au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a insisté sur l’importance d’une approche holistique pour permettre aux femmes non seulement de trouver des emplois, mais surtout de les conserver. Elle a préconisé de lever les obstacles structurels liés aux politiques familiales, aux infrastructures, au transport et à la garde d’enfants.

Elle a partagé l’expérience jordanienne en matière de réforme du congé maternité, illustrant qu’il a fallu une décennie de travail collaboratif impliquant le gouvernement, le parlement et la société civile pour aboutir à une loi opérationnelle en 2020, qui s’est enrichie au fil du temps pour inclure un congé paternité et des bons pour la garde d’enfants.

La directrice du PNUD a jugé que le développement nécessite “une vision et une volonté politique, des interventions multiples menées simultanément et de manière cohérente sur une très longue période”.

Cet événement, qui marque la première fois que la Banque mondiale lance son rapport économique régional phare depuis la région MENAAP elle-même, a réuni des représentants de haut niveau des institutions publiques, du secteur privé, du monde académique et de la société civile du Maroc et de la région, témoignant de l’engagement collectif envers la valorisation du capital humain féminin comme levier stratégique de croissance et de prospérité.

LR/MAP

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