Le football africain a été encore une fois frappé par un scandale au cœur de la compétition la plus prestigieuse sur le continent.
«Ce n’est pas un vol, c’est pratiquement un viol», s’est insurgé Hichem Ben Omrane, chef de la délégation tunisienne à Bata. Pour cause, la sélection tunisienne a été victime d’un arbitrage contestable. Face à la Guinée Equatoriale, pays hôte de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), l’équipe tunisienne a été éliminée dans des conditions pour le moins litigieuses. L’arbitre mauricien, Rajindraparsad Seechurn, a sifflé un penalty très litigieux en faveur de la Guinée Equatoriale dans les arrêts de jeu du temps réglementaire, transformé par Balboa et entraînant une prolongation où le même joueur a fait la décision sur un coup franc discutable.
«C’est une injustice», s’alarme George Leekens, le sélectionneur belge de la Tunisie. L’attaquant tunisien, Ahmed Akaichi, est allé plus loin. «Ce n’est pas normal. Tout le monde a vu ce match. C’est le foot de la misère. L’arbitre a tout fait pour que la Guinée Equatoriale gagne», regrette l’attaquant qui a demandé la démission du président de la Confédération Africaine de Football (CAF), Issa Hayatou, après cette rencontre. Un sentiment partagé par tout le peuple tunisien.
Les médias tunisiens ont aussi vivement critiqué la CAF et l’arbitrage après l’élimination controversée des Aigles de Carthage face au pays hôte de la CAN. «La Tunisie a purement et simplement été volée», estime la radio Mosaïque Fm qui dénonce le penalty imaginaire accordé à la Guinée Equatoriale après une simulation grotesque. «La Guinée Equatoriale a égalisé à la 92ème minute quand l’arbitre a accordé un penalty inexistant aux Guinéens. Le second but a été marqué lors du temps supplémentaire grâce à une faute imaginaire accordée, une seconde fois, par l’arbitre», estime Shems-Fm. «Le pays organisateur devait gagner le match, le président de CAF Issa Hayatou en a décidé ainsi pour récompenser les hôtes du tournoi pour avoir accepté de l’accueillir quelques semaines après la défection du Maroc», estime le site internet Kapitalis. Pour sa part, le président de la Fédération tunisienne de football a été vexé par «cette injustice» et, en signe de protestation, il a démissionné du comité d’organisation de la CAF.
Sanctionnée une première fois par l’arbitre mauricien qui l’a privé d’une qualification méritée, l’équipe tunisienne vient d’être sanctionnée une seconde fois. En effet, la commission des arbitres de la CAF lui a infligé une série de sanctions, dont le paiement d’une amende de 50.000 dollars et l’obligation de présenter des excuses sur ses accusations de partialité contre l’arbitre de la rencontre. En cas de refus de la Tunisie, le pays serait exclu de la CAN 2017, précise l’instance. La commission des arbitres de la CAF a également estimé que Seechurn Rajindraparsard (île Maurice) avait effectué une «très faible performance», avec «notamment une incapacité inadmissible à maintenir le calme et sévir correctement afin de garantir le contrôle des acteurs du match en question». Seechurn Rajindraparsard a été suspendu six mois par la Confédération.
L’arbitre mauricien Rajindraparsad Seechurn n’en est pas à son coup d’essai. Son arbitrage particulier a déjà été dénoncé par le passé comme lors d’un Algérie-Maroc décisif pour la qualification pour la CAN 2012. L’Algérie s’était imposée dans des conditions discutables. Quelques mois plus tard, le Gabon a récusé ce même arbitre craignant un manque d’impartialité dans une rencontre décisive pour la qualification en vue de la CAN 2013. Mais malgré toutes ces polémiques, la CAF a maintenu sa confiance envers l’arbitre mauricien. Les coups d’éclat des arbitres lors de cette compétition, principalement dans les matches de la Guinée Equatoriale, jettent clairement le discrédit et le doute sur la probité des arbitres, mais aussi des dirigeants du football africain, principalement Issa Hayatou.
Il faut dire que la Guinée Equatoriale a volé au secours de la CAF en acceptant d’organiser la CAN, suite à la demande de report du Maroc. La CAF a passé l’éponge sur la naturalisation de certains joueurs du Nzalang Nacional, fermé l’œil sur la déprogrammation des matches des quarts finales prévus à Mongomo et Ebebiyin pour Malabo et Bata. L’instance ne s’est pas prononcée sur le tirage au sort surréaliste imaginaire et sans huissier pour départager la Guinée et le Mali. Les observateurs les plus avisés pensent que l’arbitrage scandaleux du Mauricien, Rajindraparsad Seechurn, qui a offert le ticket qualificatif en demi–finale au Nzalang Nacional au détriment des Aigles de Carthage, lève un coin du voile sur la combine de la CAF avec le pays organisateur. Lesdits observateurs pensent même que l’organisation de la CAN à la sauvette, à deux mois de la date échue, ne pouvait se passer sans une contrepartie, puisque le pays de Théodore Obiang Nguema Mbasogo (président de la Guinée Equatoriale) cherche tout simplement une visibilité à travers cette CAN. Il a mis tous les atouts de son côté. Pour rappel, le journal britannique Sunday times avait révélé que le président de la CAF a monnayé son vote pour le choix du pays organisateur du mondial 2022. Est-ce que Hayatou a accepté de remettre le titre au pays organisateur qui a volé à son secours?
Anas Hassy