PJD | Quelle image après dix ans à la tête de l’Exécutif ?

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Le PJD sera-t-il réélu lors des prochaines échéances qui approchent à grand pas ? Les tensions constatées ces derniers jours dans ses rangs risquent-elles de faire perdre de vitesse le PJD dans les sondages? Pour des observateurs, au vu de ces tensions, cela pourrait se confirmer lors des élections de cet été.

Ces mêmes observateurs constatent en effet qu’alors qu’on se demande si le parti de la lampe «pourra maintenir son emprise» lors des prochaines élections, le parti d’El Othmani est devenu le cadre de «luttes intestines ». Ils soulignent qu’avant les échéances électorales de 2011, le consensus était que l’élection du PJD serait une bonne nouvelle pour l’économie nationale, en raison de son programme électoral et ses valeurs en particulier. Mais à l’évidence, disent nos interlocuteurs, cette hypothèse ne s’est pas vérifiée.

Et là depuis le début de la crise sanitaire liée au nouveau coronavirus, le Maroc se retrouve plus touché sur le plan social, poursuivent nos sources. Des craintes et beaucoup d’inquiétude sont d’ailleurs observées actuellement chez les citoyens quant aux effets post Covid, aussi bien sur le plan économique que social.

La pandémie n’a pas uniquement des conséquences sanitaires.  Elle a aussi un impact fort sur plusieurs activités économiques dans le royaume et partout dans le monde. «De nombreuses activités  connaissent d’importantes difficultés et peuvent fermer définitivement», constatent les mêmes sources.

Ce qu’en pensent les citoyens…

Le pays, comme ailleurs, risque de plonger dans une des pires crises économiques que l’on ait connues, estiment les mêmes sources. Éviter au pays de dériver vers un repli économique après la crise sanitaire est donc une ardente nécessité.

Mais que va faire dans cette galère le parti qui sera élu vainqueur lors des élections de cet été? On verra qui sera au rendez-vous lors des prochaines échéances, lancent des Casablancais que nous avons rencontrés cette semaine. «Manque d’espaces verts, Mauvais transports, mauvaise gestion des ordures, désordre dans le commerce itinérant, ces questions et autres restent les plus brûlantes pour les citoyens. Le PJD nous a fait croire, au début de son mandat, que tout est possible, mais aujourd’hui, après dix ans, beaucoup de choses restent à faire», disent-ils, non sans colère.

«J’ai déjà voté pour le parti islamiste, cette fois c’est fini », paroles d’une casablancaise déçue par l’actuel gouvernement. «J’irai voter, mais, sincèrement, je ne sais pas encore pour quel parti», poursuit-elle.
«En votant pour le parti des islamistes, en raison de ses valeurs, j’ai cru bien faire. Cette fois-ci, je ne vais pas aller voter, parce qu’en fin de compte, aucun de ces partis politiques ne possède un programme électoral digne de ce nom», dit un autre Casablancais. Il ajoutera: «Pourquoi aller voter quand tous les programmes se ressemblent et d’ailleurs ces échéances électorales ne sont pas tenues pour améliorer le quotidien des citoyens, mais bel et bien pour servir les intérêts d’une bande de politiques qui ne pourront jamais tenir leurs promesses».
«Voter est un devoir autant qu’un droit. Mais vous dire pour quel parti politique je vais voter lors des prochaines échéances, difficile de répondre à la question ! Car j’ai été déçu par les islamistes qui ont brillé par leur manque d’expérience, mais aussi par une image dégradée», s’énerve une autre Casablancaise. Il n’aura fallu que neuf ans à certains membres de ce parti pour perdre la boussole, lance notre interlocutrice.

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Affaires «déshonorantes» !

Comment s’explique la baisse sévère du PJD dans les sondages ? Au cours de ses deux mandats, le PJD a été secoué par la révélation de plusieurs affaires complètement déshonorantes de plusieurs ministres PJDistes, tiennent à souligner nos observateurs.

Ils rappellent d’abord l’affaire des ministres des Droits de l’Homme, Mustapha Ramid et du Travail et de l’Intégration professionnelle, Mohamed Amekraz, laquelle a fait la Une de la presse nationale, il y a moins d’un an.

Ces deux figures du PJD ont malheureusement donné le mauvais exemple quand a été divulguée l’affaire de la non-déclaration des employés de leur cabinet respectif à la Caisse Nationale de sécurité sociale. Ce qui a fait monter d’un cran les voix qui ont réclamé d’Amekraz un abandon immédiat de poste, au même titre que la démission de Mustapha Ramid du gouvernement actuel de Saâd-Eddine El Othmani.

A ce moment, le ministre Amekraz a également été éclaboussé par un autre scandale. Il s’agit d’une autre affaire de «rente partisane» qui vient alourdir le dossier du patron de la jeunesse du PJD.

La sonnette d’alarme a été tirée par l’opposition de la commune d’Oulad Taïma, qui a exigé  la rupture du contrat qui lie depuis bientôt 6 ans la commune au ministre de l’Emploi et de l’insertion professionnelle, Mohamed Amekraz, en sa qualité d’avocat au barreau d’Agadir, en vue de défendre les intérêts propres à la commune.

La reconduite du contrat avec le ministre en février 2020 a provoqué un mécontentement de l’opposition de cette commune, qui considère le maintien du contrat comme une sorte de «rente partisane», en particulier après la nomination d’Amekraz en tant que ministre. Cette opposition estime qu’au regard de son agenda, le ministre PJDiste n’aura probablement pas le temps de défendre en personne les intérêts de la commune.

Un autre membre du parti de la lampe a jeté un nouveau pavé dans la mare, en 2018. Il s’agit, cette fois-ci, de la ministre de la Famille et de la Solidarité Bassima Hakkaoui pour qui lorsqu’on gagne 20 dirhams par jour au Maroc, on n’est pas pauvre. La ministre, qui était invitée à une rencontre de la Fondation Fkih Titouani, à Salé, avait estimé que les Marocains qui gagnent moins de 20 dirhams par jour ne sont pas pauvres. Des déclarations qui n’ont pas manqué de soulever un tollé sur les réseaux sociaux. 

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En septembre 2016, le nom d’un autre responsable au PJD sera cité dans une nouvelle affaire liée à un recrutement suspect. Lahbib Choubani, ancien ministre en charge des relations avec le Parlement a été au centre d’un scandale lié au recrutement d’une ressortissante française – épouse d’un membre influent de son parti politique- avec un salaire conséquent au Conseil de la région qu’il préside, alors que le Conseil n’avait ouvert aucun appel à candidatures dans ce sens.

Ce scandale, notons-le, vient après plusieurs autres affaires de Choubani, entres autres, des voitures 4×4 et du projet d’acquisition de 200 hectares de terrains des Soulaliyates.

Le parti de la lampe va être éclaboussé par un nouveau scandale, en 2018. Au cœur de cette affaire, une fonctionnaire membre du cabinet de Aziz Rebbah, ministre de l’Equipement, du transport, de la logistique et de l’eau puis de celui de Abdelkader Amara, qui aurait profité de deux résidences de luxe construites par l’Association des œuvres sociales (AOS) du ministère à Marrakech et à Rabat dans l’un des quartiers les plus chics de la capitale. Des sources médiatiques ont soutenu que de telles largesses auraient eu cours entre 2013 et 2016, au moment où Aziz Rebbah était aux commandes, ajoutant que l’appartement offert à la fonctionnaire, à Rabat, coûtait près de 3 millions de dirhams.

Et ce n’est pas tout, la gestion de Aziz Rabbah a été mise à l’index par le rapport de la Cour des comptes. Ce rapport a consacré une vingtaine de pages au ministère actuellement dirigé par Abdelkader Amara et qui ont dévoilé un gaspillage et une gestion désordonnée du temps de Aziz Rabbah. Des toners pour imprimantes au prix exorbitant et exagéré et une charte éthique inconnue, a révèlé, entre autres, la mission de contrôle qui a été effectuée au titre des années budgétaires 2012- 2017.

Ces affaires« déshonorantes » risquent-elles de faire perdre de vitesse le PJD dans les sondages, alors que 2021 est l’année de tous les scrutins (élections législatives, régionales et communales) ? Toutes les formations politiques se préparent d’ailleurs à ces prochaines échéances, et le parti du PJD n’est pas en reste.

Malgré les tensions et les «luttes intestines» constatées ces derniers jours dans les rangs du PJD, ce parti espère maintenir son emprise lors du prochain scrutin. «Nous nous préparons pour ces prochaines législatives depuis plus de trois ans. On a focalisé notre travail sur une démarche de réflexion autour des besoins des populations, etc. Sachant que l’on est allé au contact de celles-ci pour justement sonder leurs besoins en tenant en considération les difficultés générées par la crise sanitaire», nous confie un membre du PJD.

Cela suffira-t-il ?

Hafida Zahid

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