Mouvement Populaire : coulisses du congrès

Congres mouvement populaire maroc juin 2014

Le Mouvement Populaire a tenu son 12èmeCongrès national auquel toute la classe politique était présente. Comme Obama et Poutine en Normandie, Benkirane et Chabat étaient assis, séparés l’un de l’autre par les autres chefs de parti… Et les discours ont remplacé les échanges. Coulisses du congrès.

«Al Haraka est une famille avant d’être un parti», a dit Mohand Laenser, après l’annonce des résultats du vote qui l’a reconduit à la tête du parti pour quatre nouvelles années.
C’est lors d’un 12èmeCongrès national du Mouvement Populaire, tenu en grande pompe et sans véritable surprise, samedi 21 juin à Rabat, que Mohand Laenser a été plébiscité par 2.123 congressistes harakis en tant que Secrétaire général du parti. A l’issue du vote, il obtenait 1.961 voix (29 bulletins nuls) pour un nouveau mandat de quatre années durant lesquelles il présidera aux destinées du Mouvement Populaire.

Un parti de responsabilité et d’ouverture

Les slogans qui ornaient les murs du complexe sportif Moulay Abdallah à Rabat en disaient long sur les ambitions des Harakis: construire le Maroc de l’ouverture, parfaire un parti de responsabilité, réaliser les attentes de cette grande famille de voir leur parti consolidé et rajeuni… Il s’agissait aussi et surtout d’un appel à tirer les enseignements du passé et du présent pour garantir aux générations futures un parti certes souverain, mais viscéralement attaché aux fondamentaux du Royaume et fidèle à la monarchie, symbole de l’unité nationale.

Des noms, une source de fierté

Inaugurant le 12èmeCongrès national du Mouvement Populaire –parti qui compte plusieurs ministres dans l’actuel gouvernement- Mohand Laenser a rappelé les postes gouvernementaux de haute responsabilité qu’avaient occupés de grands hommes du MP, tels Mahjoubi Aherdan, Abdelkrim El Khatib et Lahcen El Youssi, «source de fierté», a-t-il dit. Et de souligner que lui-même avait occupé, dans la première édition du gouvernement de Benkirane, le poste de ministre de l’Intérieur. Il a appelé les Harakis à réfléchir aux multiples défis «qui nous attendent tous, avec à leur tête l’édification d’un parti digne de la conjoncture et de l’étape actuelle, organisé et structuré». C’est bien, a-t-il souligné, de visiter l’Histoire, à condition de ne pas insister outre mesure pour ne pas s’y éterniser. «Il est tout aussi agréable de rêver à condition, bien entendu, de nous réveiller pour réaliser le rêve», a-t-il ajouté. C’était pour appeler les Harakis à méditer sérieusement le thème de ce 12èmeCongrès national du MP, «Des constantes immuables dans un Maroc en mutation», «un choix que nous devons considérer comme une étape de fidélité pour les référentiels et les acquis», a insisté l’orateur.

La famille de la Mouvance populaire

Laenser a maintenant quatre années pour réaliser ses rêves, à savoir donner identité et visibilité au Mouvement Populaire et à ce qu’il a toujours été fier de qualifier de «famille de la mouvance populaire». Il a aussi à faire jouer aux Harakis le rôle d’avant-garde dont il a toujours rêvé.
Le 12ème Congrès national du Mouvement Populaire s’est déroulé dans le calme et la sérénité. La compétition pour la direction du parti que convoitaient certains Harakis -dont Lahcen Haddad- n’a pas eu lieu. Les membres du parti n’en ont pas voulu et l’ont fait savoir. Si certains y ont vu un déficit de démocratie, le plébiscite de leur Secrétaire général a démontré l’attachement des Harakis à leur système, certes populaire mais qu’ils estiment plein d’enseignements. Ils ont donc voté pour la continuité. «Si nous devions voter pour un Haraki autre que Laenser, nous l’aurions fait pour Ameskane ou Jouahri qui ont milité au sein du parti durant des décennies», nous a confié un congressiste.
S’agissant de la compétition qui n’a pas eu lieu entre Laenser et Haddad, les Harakis ont préféré mettre les points sur les «i», c’est-à-dire faire savoir qu’ils penchaient plutôt pour la continuité et que même si la compétition avait eu lieu, elle n’aurait pas affecté l’équilibre du corps haraki, ni altéré son image. Le congrès s’est donc passé comme si de rien n’était. A aucun moment, il n’y a eu une quelconque attitude qui aurait pu froisser ceux ou celles qui privilégiaient la compétition.
On a vu l’heureux gagnant, Mohand Laenser, décontracté, serein et même fair-play avec ceux qui voulaient sa place. Un homme d’Etat et un dirigeant de parti qui sait éviter tout risque de fissure.
Abdelilah Benkirane, en prenant congé de ses hôtes (il a été le dernier à partir), a eu cette singulière pensée -une boutade!- pour les Harakis: «Ils sont étranges (gharib)! Le MP est le seul parti qui obtempère spontanément à l’appel de ses dirigeants quand ils lui demandent de tenir une quelconque manifestation partisane: il s’amène, apporte tout ce dont il a besoin et se mobilise»!
Laenser, après l’annonce des résultats du vote, a prononcé les mots du chef, du dirigeant, du rassembleur: «J’aimerais vous dire, en ce moment, que l’essentiel n’est pas qui sera secrétaire général du parti. L’important, c’est ce que celui-ci fera durant les quatre années de son mandat». Une entrée pour renouveler son engagement de tout mettre en œuvre pour sauvegarder la cohésion du parti, comme de la famille Harakie. Aujourd’hui, a conclu Mohand Laenser, en paraphrasant le fondateur du parti, Mahjoubi Aherdan: «Al Haraka est une famille avant d’être un parti».

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Mohammed Nafaa
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L’ambassadeur de France chez les Harakis


L’ambassadeur de France à Rabat, Charles Fries, a répondu présent à l’invitation qui lui a été adressée par le Mouvement Populaire d’assister à son 12ème Congrès national. Au salon d’honneur, sa présence a été très remarquée. C’était l’occasion d’échanger quelques mots avec les invités de marque: les présidents des deux Chambres, les dirigeants des partis politiques… Et nul doute qu’ont été abordées les relations perturbées entre Rabat et Paris sur fond d’incursion de l’ex-officier Mustapha Adib à l’hôpital parisien Val-du-Grâce où est hospitalisé l’ancien général Abdelaziz Bennani.
Invité par «Le Reporter» à réagir sur ce fâcheux événement, le diplomate français a répondu diplomatiquement: «Je ne suis pas là pour ce sujet». Une source diplomatique française nous a cependant assurés que Paris fait tout pour dépasser dans les meilleures conditions possibles ce fâcheux et regrettable incident.

 

Ali Kabiri, député MP


«Le 12ème Congrès du Mouvement Populaire s’est tenu dans des conditions optimales et je dirais qu’il s’est annoncé sous de bons auspices. Il n’y a pas eu -Dieu merci!- de problèmes. Ceux-ci ont été réglés bien avant ces assises. Compte tenu de la conjoncture qu’ont connue les pays arabes et ceux de la Méditerranée, il était primordial de régler les problèmes qui risquaient de compromettre l’évolution de tout parti politique.
Certes, il n’y a eu qu’un candidat unique pour le poste de secrétaire général du Mouvement Populaire, mais cela n’est nullement un déficit de démocratie interne, comme se plaisent à le dire certains détracteurs. Bien au contraire, il y a eu consensus et ce dernier est le degré le plus élevé de la démocratie. Quand on arrive à ce stade, on est au summum de la démocratie».

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Driss Sentissi


«J’attends de ce 12èmeCongrès national du Mouvement Populaire la continuité, plus de développement, la mise en œuvre urgente de la constitution 2011, la parité, les droits de l’homme et la prospérité pour ce pays et son peuple. C’est vrai, il n’y a pas eu d’autres candidats. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de démocratie interne. Un candidat, c’est également de la démocratie, à condition bien entendu qu’il y ait des urnes. C’est ce qui s’est passé au Congrès national des Harakis et le plébiscite de Mohand Laenser en est une autre preuve. Les congressistes ont voté massivement et ils étaient libres dans le choix du candidat qu’ils voulaient. Maintenant, à nous de voir qui sera le prochain candidat lors du prochain congrès».

 

Flashs

* Aussi bien le chef du gouvernement et du PJD, Abdelilah Benkirane, que le chef de l’Istiqlal, Hamid Chabat, étaient présents au Congrès du MP. Mais, dans la salle, assis tous les deux au 1er rang, ces grands rivaux n’étaient pas côte à côte. D’autres chefs de partis les séparaient… Cela rappelait Obama et Poutine, le mois dernier, lors de la commémoration du débarquement en Normandie.

* A. Benkirane, qui a pris la parole, est revenu sur le livre de Moulay Hicham «Un Prince banni». Il a dit qu’il répondrait à ce dernier sur ses attaques contre lui et son parti quand il renoncera à son titre de Prince. Au Maroc, nous n’avons pas de famille royale gouvernante, a-t-il ajouté, poursuivant: seul le Roi est aux commandes. Les autres membres de la famille royale ne gouvernent pas.

* Le chef du gouvernement, A. Benkirane, a été le dernier invité de marque à quitter les lieux où se déroulait le Congrès. Expliquant cela, il a dit se sentir chez lui au sein des Harakis, parce que le PJD avait un cordon ombilical avec le Mouvement Populaire, vu que c’est par le biais du parti de feu Dr El Khatib (fondateur du MP) que le PJD a vu le jour.
En effet, C’est en 1996 que Benkirane et son Mouvement d’islamistes a intégré le Mouvement populaire démocratique et constitutionnel (MPDC), parti qu’a créé le Dr El Khatib, après s’être retiré du MP.

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