Femmes battues Le gouvernement recule…

Conseil de gouvernement maroc 2013

La violence dont les femmes sont victimes prend une proportion alarmante au Maroc. Le nombre des Marocaines qui meurent sous les coups de leurs agresseurs, violeurs, ou même de leur mari, connaît une hausse inquiétante, indique-t-on à la Fédération de la Ligue démocratique des Droits des Femmes (FLDDF).

«Il y a une recrudescence des violences faites aux femmes dans la société. Pis encore, les cas de violence ayant conduit à la mort des femmes victimes de ces actes sont de plus en plus nombreux», a-t-on dénoncé à la FLDDF.
Dans une lettre ouverte, envoyée ce mardi 19 novembre au chef de gouvernement, Abdelillah Benkirane, au ministre de la Justice, Mustapha Ramid et à la ministre de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social, Bassima Hakkaoui, la FLDDF a demandé l’ouverture d’une enquête globale et approfondie sur plusieurs cas qui concernent des femmes ayant trouvé la mort après avoir subi des violences.
Après Saâdia à El Aounate, Lallahoum Halim à Taounate, Ouafaa à Agadir et Bouchra à Sidi Bernoussi, toutes des femmes décédées à cause des violences, les acteurs féministes montent au créneau et tirent la sonnette d’alarme. Ainsi, «Stop à la violence contre la femme» est le slogan qui sera affiché lors d’un sit-in prévu ce 24 novembre, devant le Parlement à Rabat, pour appeler à l’adoption d’une loi qui protège les femmes et réprime les auteurs des violences à leur égard.
«Reconnaître ces crimes de violence contre les femmes est un premier pas. Mais ce n’est pas assez. A quoi bon sert de décréter que ces crimes existent dans notre société si, de toutes façon, ces actes de violence causant même la mort des victimes ne sont pas sanctionnés», s’indigne Amina Fouzri du Centre d’écoute Habiba Zahi. Et de poursuivre: «Pour l’ouverture d’une enquête, il faut d’abord oser porter plainte, ce qui n’est pas toujours le cas à cause des menaces et des intimidations exercées sur les victimes et sur leurs familles. S’ajoute à cela la méfiance vis-à-vis des autorités qui en dissuade plus d’une».
Ainsi, ce cri d’indignation intervient au moment même où le projet de loi 103.13 sur la «lutte contre la violence faite aux femmes», élaboré par le département de Bassima Hakkaoui, soulève un tollé au sein des ONG et des associations actives dans le domaine de la défense des droits des femmes. Celles-ci, depuis maintenant près de dix ans, attendent que cette loi soit enfin examinée et adoptée. Aujourd’hui, alors que ce projet de loi est au stade de son examen au niveau du Conseil de gouvernement, elles haussent le ton et font part de leur indignation quant à leur exclusion de ce projet. «Cela fait plusieurs années que l’on nous déclare qu’un projet de loi sur les violences faites aux femmes est imminent. Mais, jusqu’à aujourd’hui, les associations féministes ayant pourtant travaillé sur ce chantier n’ont pas été consultées ni informées du processus en cours», tient à souligner Amina Fouzri. «Ce projet constitue un recul par rapport aux revendications des féministes et n’apporte même pas les règles minimales, notamment en matière de prévention et de répression des auteurs de la violence». Du côté du gouvernement, au lendemain d’une rencontre organisée à ce sujet par le Collectif «Printemps de la Dignité» et les réseaux nationaux des centres d’écoute, on annonce la mise en place d’une commission pour la révision de ce texte. Sa première réunion devait avoir lieu le 7 novembre courant, mais elle a été reportée. Certes, l’instauration de cette commission donne raison à la société civile qui a critiqué le projet de Bassima Hakkaoui aussi bien sur la forme que sur le fond. Mais ne voulant plus entendre de promesses et face à la «léthargie» des pouvoirs publics, une soixantaine d’ONG et d’Associations féministes, actives dans toutes les régions du Royaume, décident de prendre les choses en main. Car pour elles, le projet de loi est jugé beaucoup trop clément à l’égard des auteurs d’actes de violence à l’égard des femmes. Et pas seulement. Ce projet serait même, selon les ONG, une régression par rapport à leurs revendications dans le domaine de la lutte contre la violence.
Depuis plus de deux semaines, les militantes du Collectif et des réseaux multiplient les rencontres pour faire entendre leur voix et rédiger elles-mêmes cette loi. Lors d’une rencontre organisée le 13 novembre à Casablanca, elles ont débattu autour de ce projet. Leur débat a abouti à l’élaboration d’un document analytique et critique qui sera adressé au gouvernement et, par la suite, au parlement, a-t-on indiqué. «Ce mémorandum présente notre point de vue, nos propositions et même notre conception des normes et du contenu devant figurer dans un projet de loi sur la violence à l’égard des femmes. Le texte doit répondre aux attentes de l’ensemble des femmes marocaines», explique Najat Razi, présidente de l’Association marocaine pour les droits des femmes.

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Naîma Cherii

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