
Le Maroc, fort de sa position géographique et de son engagement constant, a fait de la coopération avec les pays sans littoral, en particulier en Afrique, une priorité stratégique de sa politique de coopération, a affirmé, mardi à Awaza, au Turkménistan, le ministre du Transport et de la logistique, Abdessamad Kayouh.
”Dans un esprit de solidarité et de développement partagé, le Maroc continue, sous la sage conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, d’apporter un soutien concret aux pays africains sans littoral, à travers le renforcement des projets de développement Sud-Sud et triangulaires, contribuant efficacement à l’amélioration des conditions de vie des bénéficiaires et au renforcement de leurs capacités de développement’’, a souligné M. Kayouh, lors de la session plénière des délégations participant à la troisième Conférence des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral, qui se tient jusqu’au 8 août.
Cet engagement s’est matérialisé par plusieurs initiatives, notamment l’Initiative Royale visant à permettre aux pays du Sahel d’accéder à l’océan Atlantique, a-t-il relevé, rappelant que cette initiative a pour but de jeter les bases d’un nouveau cadre de coopération et de développement commun, en partageant l’expérience marocaine et en mettant à disposition de ces pays les infrastructures routières, ferroviaires et portuaires.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la vision Royale d’une Afrique solidaire, stable et prospère et constitue un levier stratégique pour la transformation économique des pays du Sahel en renforçant leur indépendance stratégique et en valorisant leur grand potentiel, a-t-il dit, ajoutant qu’elle représente également une grande opportunité pour intégrer ces pays dans les chaînes de valeur mondiales, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives de croissance et de développement humain, social et économique pour l’Afrique.
Cette approche marocaine de la coopération se concrétise aussi à travers plusieurs initiatives pionnières telles que la dynamisation des trois Commissions du climat lancées en 2016 à l’occasion du Sommet de l’action africaine, le Centre de compétences en matière de changements climatiques, l’initiative “Adaptation de l’agriculture africaine aux changements climatiques” (AAA), l’initiative pour “la soutenabilité, la stabilité et la sécurité en Afrique” (SSS), ainsi que la Plateforme africaine de la jeunesse pour le climat (African youth climate hub), a-t-il fait savoir.
Par ailleurs, M. Kayouh a souligné que le Maroc accueille favorablement l’adoption du nouveau Plan d’action d’Awaza pour la décennie 2024-2034, qui reflète un engagement collectif ancré en faveur de la consolidation de la coopération internationale au profit des pays en développement sans littoral, visant à répondre à leurs besoins spécifiques de manière efficace et durable.
Selon lui, ce plan témoigne d’une volonté commune de faire face aux défis auxquels ces pays sont confrontés, notamment en matière de connectivité, de transition énergétique et de flexibilité économique.
Sa mise en œuvre nécessite la conjugaison des efforts entre les pays concernés et leurs partenaires au développement, avec un soutien international efficace garantissant une trajectoire claire vers un développement inclusif, a-t-il poursuivi.
Les partenaires au développement, en particulier le système des Nations Unies, doivent œuvrer à concrétiser les objectifs et engagements convenus, tout en augmentant les investissements pour favoriser un développement global tant pour les pays sans littoral que pour les pays de transit, a insisté M. Kayouh.
Il a, dans ce cadre, appelé à faire de cette conférence une étape décisive pour renforcer la coopération internationale et ouvrir de nouvelles perspectives de développement durable pour ces pays.
Le Maroc restera, sous la conduite clairvoyante de Sa Majesté le Roi, fidèle à sa politique de coopération solidaire, continuant à mettre son expertise et ses capacités au service du renforcement de la coopération Sud-Sud et triangulaire, tout en consolidant ses relations bilatérales et sa participation active aux processus internationaux et régionaux en faveur des pays sans littoral, a-t-il souligné.
D’autre part, le ministre a relevé que ces pays font face à des défis structurels majeurs, tels que l’enclavement par rapport aux marchés internationaux, le coût élevé du transit et une exposition croissante aux fluctuations mondiales, ce qui accentue leur fragilité et leur vulnérabilité face aux chocs externes.
Il a ainsi appelé la communauté internationale à insuffler une nouvelle dynamique de coopération en faveur de ces pays, à travers un soutien adapté et des partenariats innovants capables de provoquer des transformations structurelles profondes.
Ces partenariats doivent se concentrer sur la satisfaction des besoins essentiels de ces pays, notamment leur intégration effective dans les marchés mondiaux, le développement des infrastructures de transport et de connectivité, ainsi que sur la promotion des secteurs à forte valeur ajoutée, a-t-il jugé.
Cette conférence constitue une étape cruciale dans le processus de développement des pays sans littoral, dix ans après l’adoption du Programme d’action de Vienne, d’après le ministre.
Elle représente une occasion d’évaluer les progrès réalisés, de s’engager à poser les bases de partenariats solides pour renouveler le soutien international aux besoins spécifiques de ces pays, d’autant plus crucial dans le contexte mondial actuel marqué par des crises multiples et des tensions croissantes, a-t-il conclu.
Le Royaume est représenté à cet événement par une délégation conduite par le ministre du Transport et de la logistique, et comprenant notamment l’ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale, l’ambassadeur du Royaume auprès des républiques du Kazakhstan, du Tadjikistan, du Turkménistan et du Kirghizstan, Mohamed Rachid Maaninou, ainsi que plusieurs diplomates et responsables au ministère du Transport et de la logistique.
LR/MAP