Salah Abdellaoui, Directeur exécutif Amnesty International Maroc

«Nous avons envoyé un mémorandum à Saad Eddine El Othmani»

Salah Abdellaoui, Directeur exécutif Amnesty International Maroc

Que pouvez-vous nous dire sur le Rapport d’Amnesty International?

Ce rapport couvre les condamnations et les exécutions à travers le monde, jusqu’à fin décembre 2016.

Quel constat?

Il y a eu une certaine réduction au niveau des exécutions à travers le monde, par rapport à 2015.

Combien de personnes ont-elles été exécutées à travers le monde?

Près de 2.000 personnes.

Et au niveau des condamnations à mort?

Amnesty International a remarqué une certaine hausse au niveau des condamnations à mort.

Où se localisent ces condamnations?

Notamment en Chine, en Arabie Saoudite, en Iran et en Afghanistan.

Quels sont les pays qui ont aboli la peine de mort?

Il y a trois nouveaux pays, à savoir le Bénin, le Maloa et un troisième pays en Afrique. Maintenant, plus de la moitié des pays du monde vont vers l’abolition de la peine de mort.

Et pour ce qui est du Maroc?

Il y a une baisse du nombre des condamnations à mort par rapport à 2015: il y a eu six condamnations à mort.

N’y a-t-il pas d’exécution des condamnations à la peine capitale au Maroc?

La DIDH étonnée par l’attitude d’Amnesty international d’influencer le cours d’une affaire soumise à la juridiction compétente

Non, la dernière date de 1993 (affaire Tabit).

Qu’espérez-vous du nouveau gouvernement?

Nous espérons du gouvernement actuel, dont la majorité des partis politiques ont été par le passé des partis qui œuvraient pour l’abolition de cette peine, qu’il adhère à cette tendance. Ces partis ont même présenté un projet de loi en 2014 sur l’abolition de la peine de mort au Maroc. Il est donc temps de joindre l’acte à la parole.

Que craignez-vous?

Vous savez, étant dans l’opposition, c’est toujours facile de critiquer. Mais quand on est au pouvoir, il est difficile de faire des gestes, telle que l’abolition de la peine de mort, quoique l’histoire n’oublie jamais.

Avez-vous déjà pris contact avec le nouveau chef de gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, concernant l’abolition de la peine de mort?

Nous lui avons envoyé un mémorandum pour lui rappeler que le Maroc devrait abolir la peine de mort. Nous avons déjà l’Instance Equité et Réconciliation, qui avait émis une recommandation pour un Maroc sans peine de mort.

Il y a aussi la Constitution de 2011…

Amnesty international : Pour un Maroc sans peine de mort

Justement, elle confirme cette tendance concernant le droit à la vie et c’est capital. La Constitution de 2011, dans son préambule, souligne l’adhésion du Maroc aux conventions internationales. Il est donc temps que le Maroc agisse dans le sens de l’abolition définitive de la peine de mort.

Qu’est-ce qui, selon vous, explique que le Maroc reste réticent?

Nous-mêmes avons toujours posé cette même question. C’est pour cela que nous n’avons de cesse d’interpeller le gouvernement et le parlement de prendre la responsabilité et de mettre en œuvre les engagements internationaux du Maroc. Nous attendons la réponse du gouvernement. Nous n’arrivons pas à comprendre pourquoi le Maroc s’abstient d’abolir la peine de mort, quand bien même il n’y a pas d’exécution de cette  peine.

La peine de mort de par le monde a connu une baisse de 37%. Qu’est-ce qui, à votre avis, explique et justifie cette baisse?

Il y a le fait que les juges, les magistrats et les autorités des pays font preuve de plus de courage pour mettre en œuvre leur engagement.

Interview réalisée par Mohammed Nafaa

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