Le fabuleux destin de l’enfant Rayan

Il était une fois un petit garçon tombé dans un puits. Son pays a cassé une montagne pour le sauver. Ce qu’il en est sorti est invraisemblable… Dossier.

Fabuleux destin que celui de l’enfant Rayan, en effet !

Son histoire réunit tous les ingrédients d’un conte… Un conte des temps modernes, qui peut bien commencer comme commencent les contes, par «Il était une fois…».

Il était une fois, un petit garçon qui s’appelait Rayan et qui vivait dans un petit village de ceux dont on n’entend jamais parler. Un village du nom d’Ighrane, perché à près de 600 mètres d’altitude (dans la commune de Tamorot, province de Chefchaouen), dont 90 % des Marocains eux-mêmes (a fortiori le reste du monde) ignoraient jusqu’à l’existence.

Il y vivait avec son père, sa mère, son frère à peine plus âgé que lui et une petite sœur. Une famille ordinaire de ces contrées du Maroc profond, où un petit enfant de moins de 5 ans fait ses 1ères classes, non pas dans une crèche aux murs coloriés, mais dans l’air pur des hauteurs montagnardes, libre comme le vent.

Rayan, jusqu’à l’âge de 5 ans, a vécu, comme les autres petits enfants de son village, en symbiose avec la nature. On le voit sur une photographie, souriant, portant sa petite chèvre blanche… A se demander, qui, de la chèvre ou de l’enfant, était le plus heureux de «gambader, gambader»…?

Ne m’appelez pas Rayan…

Une chose est sûre. A 5 ans, l’enfant ne se contentait plus de «gambader». Haut comme 3 pommes, il avait déjà une petite idée de ce qu’il voulait. Ses proches racontent qu’il leur disait: «moi, ne m’appelez pas Rayan. Appelez-moi ‘Si Rayan’» (‘Si’, particule de considération quand on s’adresse à quelqu’un d’important). Il voulait aussi aller à l’école.

Allez savoir à quel point, dans sa petite tête, il se voyait grand et voyait grand son avenir…

Il ne savait pas que ce jour-là, mardi 1er février, alors que son père irait faire sa prière, il tomberait dans un puits de 32 mètres de profondeur, inaccessible aux secouristes, son diamètre ne dépassant pas la quarantaine de centimètres (creusé ainsi pour être ajustable à la pompe d’eau)… Et qu’il y laisserait ses rêves et sa vie.

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Son père raconte qu’au fond du puits, les derniers mots qu’il a prononcés en pleurant, c’était «remontez-moi, remontez-moi !» («Tallâouni, Tallâouni !»).

Ce même jour où s’est produite sa chute accidentelle, il avait reçu de ses parents des habits tout neufs et un cartable -dont il était si heureux- en prévision de son entrée prochaine à l’école.

Mais il était écrit –comme disent tous les croyants- que le destin du petit Rayan allait être bien différent…

Un destin incroyable qui, en 5 jours et 5 nuits, a ressemblé à un conte, avec le meilleur et le pire des contes…

Le pire, c’est bien sûr, la fin tragique du petit Rayan, mort après une longue résistance à la douleur des blessures, au froid, au noir effrayant de ce puits asséché. Et ce, malgré tous les efforts des secouristes qui lui ont fait parvenir oxygène, eau, nourriture et même un adolescent qui a pu lui parler, mais qui n’a pas pu s’infiltrer au-delà de la moitié du col du puits.

Des Rois aux petits enfants

Le meilleur, c’est tout le reste !

C’est cette formidable mobilisation du pays, de ses autorités, ses secouristes, ses géologues, ses experts, qui ont multiplié les initiatives pour secourir l’enfant, finissant par casser la montagne faite à la fois de roche et de sable ; et parfois par creuser à mains nues, avec deux grosses angoisses planant sur leur tête. Celle d’un éboulement qui tuerait le petit garçon sous les décombres. Et celle d’arriver trop tard à le rejoindre… (Ce qui s’est malheureusement produit).

Le meilleur, c’est cette grande sollicitude Royale, SM Mohammed VI ayant donné ses directives pour que tout soit fait afin de sauver, d’où une encore plus grande mobilisation des autorités et équipes de secours….

C’est aussi cette formidable solidarité nationale, toutes les catégories sociales réunies, autour du petit Rayan, de ses parents, de son village…

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C’est également tout cet intérêt que le cas Rayan a suscité de par le monde, cette fibre sensible qu’il est arrivé à toucher, pendant son épreuve et après l’annonce de son décès, chez les Rois, les Présidents, les chefs de gouvernement, les ministres, le Pape, les ONG, l’ONU, l’UE, l’OMS, les stars du sport ou autre… Et même –ce qui nous amène à parler d’un fabuleux destin- chez des enfants du monde pas particulièrement gâtés par la vie, comme les petits Syriens, les enfants palestiniens, libanais, ceux d’une école coranique mauritanienne, etc.

Un élan planétaire invraisemblable de solidarité humaine et de bons sentiments !

Couches rocheuses et couches d’indifférence

Le pays a cassé les couches rocheuses d’une montagne pour sauver l’enfant Rayane et l’enfant Rayane, avec ce destin extraordinaire (dans le vrai sens du terme) a cassé tant de couches d’indifférence et de barrières entre êtres humains!

Le fabuleux destin de l’enfant Rayan, c’est aussi de partir tel un petit ange, à l’âge de 5 ans seulement, lui qui voulait être «Si Rayan» et sans doute réaliser de grands rêves pour ne jamais connaître de privations, ni lui, ni les siens… Mais d’avoir quand même réalisé –indirectement- ce rêve d’éviter les privations à ses parents, qui se sont vus offrir des dons de consolation (logement, pèlerinage, argent…). Le petit Rayan aura été, selon l’expression marocaine, un enfant «Merzak» (qui apporte des bienfaits).

Enfin, le destin de l’enfant Rayan marquera l’histoire des lois du Maroc relatives aux puits. La décision a immédiatement été prise de recenser tous les puits et cavités creusés illégalement. Dans un premier temps, il est rappelé aux citoyens que des textes régissent le creusement de puits et prévoient des sanctions en cas d’infractions. Il est ensuite prévu de renforcer les lois et mesures en la matière.

Que n’a donc soulevé ce petit bonhomme au visage rayonnant et dont la grâce continue d’opérer, même après son départ au ciel !

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