Festival «Gnaoua» : A la gloire de nos racines africaines !

La 16ème édition du Festival Gnaoua et Musiques du Monde a tenu ses promesses. Des centaines de milliers de spectateurs ont vécu des moments magiques et inoubliables, durant les quatre jours de spectacles, en assistant aux «lilas», concerts et autres spectacles de rue.

Festival Essaouira juin 13

La 16ème édition du Festival Gnaoua et Musiques du Monde (20-23 juin) a baissé le rideau après quatre jours d’activités artistiques et culturelles. Les gens, venant des quatre coins du monde et des autres villes marocaines, ont pris la peine de se déplacer à Essaouira pour vivre des moments féeriques.

Ils avaient compris que, durant leur séjour, cet événement valait le détour. Ils étaient donc très nombreux à être présents et à apprécier le brassage artistique ou les fusions des musiques du monde et de la musique «gnaouie». Ces fusions sont devenues une signature propre à ce festival. Les festivaliers ont également profité de leur séjour à Essaouira pour assister à des concerts donnés par de grosses pointures du monde du Jazz et d’autres genres musicaux, en plus des chorégraphies et des chants des maîtres «gnaouis» très réputés.

Les spectacles de rue

Durant la 16ème édition du Festival Gnaoua et Musique du Monde, les parades, le spectacle des marionnettes ou «Karakiz», les marionnettes géantes du collectif «Eclat de lune», les «Issaoua» d’Essaouira, les confréries des «Hmadcha», la «Ganga» d’Agadir et les «Houwara» ont suscité l’intérêt de très nombreuses personnes. Et les parades des «Gnaouis», tout au long des quartiers de l’ancienne médina d’Essaouira en drainant les festivaliers, ont tout simplement émerveillé. Toutes les troupes étaient de la partie et chants et musiques s’entremêlaient pour créer une ambiance très particulière. Les gens s’arrêtaient à chaque fois pour admirer les spectacles qui leur étaient offerts, les prendre en photo ou les filmer en vidéo. Il leur arrivait aussi d’entrer dans des transes par les chants religieux de ces groupes glorifiant Allah et le Prophète Sidna Mohammed (SAW).

Un programme riche et varié

Des musiciens chevronnés de plusieurs pays, ainsi que des artistes marocains et des «mâalems» très réputés ont donné le ton à cette 16ème édition du Festival. La soirée d’ouverture a été un vrai succès. Le groupe Emirati, Annadi Al Bahri, a proposé des tableaux folkloriques du registre traditionnel bédouin émirati, marqué par une virtuosité rythmique. La troupe Houara y a mis du sien, elle aussi, en faisant valoir son style et sa touche très spécifiques. Et c’était au tour du Maâlem Saïd Kouyou qui s’est également illustré à côté de son frère, Maâlem Mohamed Kouyou. Maâlem Omar Hayat, influencé surtout par le reggae, n’a pas failli à la règle: il a fait une belle prestation artistique. La chanteuse zimbabwéenne Eska a de son côté proposé au public un cocktail de chansons de divers styles. Maâlem Abdelkébir Merchane, quant à lui, a su émerveiller la foule, tout comme le Maâlem Abdelkébir Merchane et Eska qui ont offert à la foule une fusion musicale marquée surtout par une grande harmonie. Le public a été aussi au rendez-vous (vendredi 21 juin) pour rendre hommage au Maâlem Abderrahmane Paco, via Moulay Tahar Asbahani et Paco Ghiwane. Cet hommage était particulièrement émouvant puisque les propres fils de Paco, Younes et Yacine, entourés du groupe Paco Ghiwane, y ont pris part.
Après cet hommage, Maâlem Kbiber a animé la scène de Moulay Hassan, avec son art purement gnaoui et ses rythmes soutenus. L’artiste cubain, Omar Sosa, a lui aussi émerveillé l’audience qui l’a vivement applaudi. La diversité de sa musique et son style ont été très appréciés.
Et c’était au tour du Maâlem Mahmoud Guinéa, à qui un hommage a été également rendu durant cette édition 2013. L’homme et sa troupe ont enflammé la foule. Omar Sosa, un créateur qui trouve son inspiration dans la musique traditionnelle cubaine (santeria, yoruba…), le jazz le plus contemporain, le hip hop ou encore la musique arabe, a réalisé une fusion incroyable avec Mahmoud Guinéa.
Cette édition a également accueilli le bassiste Karim Ziad, Richard Bona et Maceo Parker. Et le Maâlem Hamid El Kasri, tant attendu par le public marocain, a terminé la soirée en beauté. Il a su, cette année encore, surprendre le public par de nouvelles approches scéniques et même chorégraphiques.
La scène de Méditel a été animée par des artistes talentueux. Oum, la star montante, qui a navigué entre influences maghrébines, sahraouies, jazz et latinos, a su impressionner le grand public. Et c’était au tour du son tachelhit venu tout droit du Souss, avec le groupe Amayou. Ce groupe a été accompagné par le Maâlem Abdeslam Alikane et les Tyour Gnaoua, ainsi que par le groupe Mokoomba du Zimbabwe spécialisé dans le chant tribal et la musique urbaine. Tous ont touché le public présent de la plus belle manière.
Etaient également de la partie la célèbre cantatrice du malhoun, Majda El Yahyaoui, le musicien éclectique, Will Calhoun, la jeune germano-nigérienne N’neka, qui est revenue au Maroc avec sa néo-soul bien âpre et le groupe Haoussa, sans oublier Mehdi Nassouli dans une fusion gnaoua/soul/hip hop/new blues avec N’neka, le flûtiste Rachid Zeroual et l’ambassadeur de l’art et du patrimoine gnaoui, Aziz Baqbou.
En plus de ces grands de la musique, les différentes scènes de la ville ont vibré au rythme de la fougue et de l’audace de jeunes talents du Maroc et d’ailleurs. Le Festival Gnaoua, dont la notoriété a dépassé les frontières a attiré nationaux et étrangers.
Les festivaliers étaient donc très nombreux à Essaouira à tel point que les hôtels, les ryads et les maisons meublées ont affiché complet. Certaines personnes ont même passé leurs trois nuits sur la plage. Car ce qui primait, c’était de profiter de la beauté de cette cité très originale, de voir les maîtres Gnaouis à l’œuvre et entendre les autres genres musicaux interprétés par des stars internationales. Malgré le froid qui régnait à Essaouira, cette ville surnommée «Cité des Alizés», la foule a suivi avec régularité tous les programmes, sur toutes les scènes.
Le Festival Gnaoua et Musiques du Monde est ainsi devenu un événement artistique et culturel de plus en plus médiatisé. Cette année, y étaient présents plus de 200 journalistes du Maroc, de France, d’Italie, d’Egypte, d’Allemagne, du Royaume-Uni, des Emirats Arabes Unis, de Russie, de Suisse, d’Irlande, des Etats-Unis, de Roumanie et d’Australie.

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