Macron au Maroc : Les raisons d’une visite

Macron au Maroc : Les raisons d’une visite

Le candidat Macron s’est déjà rendu en Tunisie et en Algérie. Mais c’est au Maroc que va se rendre, pour son premier déplacement au Maghreb, le président Macron.

Il s’était déjà rendu en Tunisie en novembre, avant l’annonce de sa candidature et en Algérie, en février, au moment de la campagne présidentielle. Ce choix marocain est important, notamment pour un homme qui soigne pour le moment, plus que tout, son image internationale. Après Trump et Poutine, c’est donc Mohammed VI que le président français veut rencontrer.

Cette préférence marocaine est très motivée.

Il y a, bien sûr, les liens traditionnels d’amitié et les échanges humains,  économiques et culturels. La France est un des premiers investisseurs étrangers au Maroc. Jeudi 15 juin, les travaux de la première tranche de l’usine de PSA de Kénitra ont été inaugurés par le président du directoire de PSA, Carlos Tavares et le ministre marocain de l’Industrie et du Commerce, Moulay Hafid Elalamy. C’est l’un des plus grands investissements français actuel au Maroc, avec celui de Renault Nissan.

Il y a aussi le respect d’une promesse. Dans une interview avant son élection, le candidat Macron avait promis de réserver son premier voyage au Maghreb, au Maroc: «Je me suis déjà rendu en Algérie et en Tunisie, je n’ai pas encore pu aller au Maroc, mais je m’y rendrai très rapidement après mon élection, si les Français m’accordent leur confiance».

Conférences des oulémas de Rabat

Dès le 7 mai, date de l’élection d’Emmanuel Macron, le Souverain marocain avait adressé des félicitations remarquées au chef de l’Etat, saluant ses «hautes qualités humaines et intellectuelles» et son «choix du progrès, de l’ouverture et de la confiance en l’avenir». Il s’était dit convaincu que le partenariat franco-marocain gagnerait «en profondeur et en intensité» sous la présidence d’Emmanuel Macron, notamment dans la lutte contre le terrorisme, particulièrement dans la région sahélo-saharienne.

Les points de convergence entre les deux chefs d’Etat sont donc nombreux.

La France sait tout ce qu’elle doit à l’efficacité marocaine et de son renseignement dans la lutte contre le terrorisme criminel sur le sol national français. Les deux pays font face à la même menace.

La lecture de l’évolution climatique de la planète est également la même et la conférence de Marrakech a été un complément très utile de celle de Paris. Le Maroc a accueilli la COP22 fin 2016, après l’accord de Paris de décembre 2015.

La nomination de Mounir Mahjoubi, Français d’origine marocaine de 33 ans, ancien responsable de la campagne digitale d’Emmanuel Macron, au poste de secrétaire d’Etat au Numérique, a par ailleurs été saluée par les médias marocains. Reste à savoir s’il va gagner la bataille des législatives pour rester un ministre remarqué de la diversité.

Une diversité de la société française saluée par le président élu, dans le respect des spécificités, mais aussi des lois de la république. Là aussi, il y a concordance.

Vigeo : 4 associations certifiées responsables

On notera que cette visite se déroule juste avant le deuxième tour de la législative française qui devrait donner une forte majorité au président français.

Pour Macron, selon des proches, le Roi du Maroc représente une ouverture et une stabilité, un exemple pour le monde arabe. Sa diplomatie vers l’Afrique noire devrait inspirer également un  changement dans les rapports entre la France et l’Afrique francophone.

Le Maroc, de son côté, ne peut qu’être conforté par cette visite dans ses choix, dans la défense de ses intérêts, de sa diplomatie et de sa stabilité, comme de son intégrité territoriale. C’est donc un voyage important pour les deux pays.

Le président Macron devrait par la suite se rendre en Algérie et tenter d’apaiser les tensions entre Alger et Rabat, comme Rabat et Paris tentent de faire baisser les tensions dans le Golfe autour du Qatar.

Le président Français a dû faire face en Algérie à des propos controversés en France sur la décolonisation, surtout parce qu’ils avaient été prononcés sur le territoire algérien. Il en a tiré la leçon et il sait que, pour la liberté de parole et pour aborder certains sujets, le Maroc est  sans doute la meilleure des destinations.

Patrice Zehr

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