
Le Maroc demeure fortement engagé, face aux grands changements internationaux sur les plans géopolitique, économique et climatique, pour faire du littoral un espace de durabilité, d’innovation et de prospérité partagée, a souligné, mercredi à Tanger, la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali.
S’exprimant à l’ouverture de la 6e édition des Journées méditerranéennes du génie côtier et portuaire (PIANC MedDays 2025), la ministre a réitéré l’engagement ferme du Maroc à promouvoir un littoral durable et résilient, conciliant développement économique, cohésion sociale et préservation environnementale.
Mme Benali a, à cet égard, affirmé que les efforts engagés par le Maroc traduisent la volonté nationale d’anticiper, de planifier et d’agir pour que notre littoral reste un espace d’innovation et de prospérité partagée, précisant que le Royaume a franchi des étapes décisives dans la mise en œuvre de sa politique nationale de gestion intégrée et durable du littoral, à travers la loi 81-12 relative au littoral et l’adoption du Plan national du littoral (PNL) en 2022.
Elle a, dans ce sens, noté que d’importants progrès ont été accomplis, notamment avec l’adoption du décret relatif à l’exploitation du sable et des matériaux dunaires et de celui fixant les valeurs limites des rejets liquides dans le littoral et le système de redevances associé, ainsi que l’élaboration de trois autres textes d’application portant sur le camping-caravaning, la circulation sur les plages et la régulation des activités nautiques, relevant que ces instruments visent à renforcer la gouvernance de nos zones côtières, garantir une utilisation équilibrée de leurs ressources et assurer une meilleure résilience de nos territoires face aux pressions climatiques.
La ministre a, par ailleurs, rappelé que sur le plan territorial, le PNL se décline à travers les Schémas régionaux du littoral (SRL), qui traduisent les orientations nationales en stratégies régionales adaptées aux spécificités de chaque façade maritime, précisant qu’à ce jour, cinq SRL sont en cours d’élaboration, couvrant notamment les régions de Rabat-Salé-Kénitra, Guelmim-Oued Noun, Dakhla-Oued Eddahab, Tanger-Tétouan-Al Hoceima et Laâyoune-Sakia El Hamra, tandis que les quatre régions restantes (Oriental, Casablanca-Settat, Souss-Massa et Marrakech-Safi) seront lancées en 2026.
L’objectif est d’accélérer la finalisation et l’adoption de l’ensemble des SRL, à travers une approche participative et coordonnée avec les autorités régionales, afin d’assurer une planification intégrée et résiliente du littoral national, a-t-elle expliqué.
La ministre a également affirmé que le Maroc, dans le cadre de l’initiative Stratégique du Corridor Atlantique, lancée par SM le Roi Mohammed VI, s’engage résolument à faire de l’océan Atlantique un espace de coopération Sud-Sud structurant, au service du développement partagé et de l’intégration régionale.
Elle a souligné qu’il ne s’agit pas uniquement d’un corridor logistique, énergétique ou digital, mais bien d’un corridor humain reliant les populations de deux continents, destiné à favoriser le désenclavement du dernier grand réservoir de capacités productives du monde, à savoir l’Afrique.
Mme Benali a précisé que cette vision Royale ambitieuse s’accompagne du lancement du Corridor OTC “Origination, Transit and Certification”, une initiative innovante destinée à faciliter le transport et la valorisation des molécules énergétiques, de l’électricité verte et des produits miniers stratégiques, relevant que ce Corridor sera doté d’un cadre ESG (Environnemental, Social et de Gouvernance) robuste, garantissant le respect des principes de durabilité, de transparence et de responsabilité environnementale.
Elle a, dans ce cadre, souligné la nécessité de développer des infrastructures résilientes et durables, afin de produire, acheminer et certifier les produits miniers et autres ressources transitant par ce corridor au Maroc, notant que le projet Nador West Med, situé sur la façade méditerranéenne du Royaume, incarne pleinement cette ambition et constitue un levier stratégique majeur de développement intégré et durable.
“Nador West Med est bien plus qu’un port: c’est un véritable pôle de croissance et d’innovation, un modèle de synergie entre développement économique, protection de l’environnement et inclusion régionale”, a-t-elle ajouté.
La ministre a, en outre, fait remarquer que le port de Dakhla Atlantique est bien plus qu’un simple port, puisqu’il est conçu comme un complexe portuaire, industriel et logistique, s’inscrivant pleinement dans la vision royale pour une économie résiliente, décarbonée et ouverte sur son environnement régional et international, notant qu’il s’agit d’un ouvrage charnière dans cette vision du corridor atlantique.
Ce dynamisme, a-t-elle enchainé, s’accompagne de pressions croissantes: urbanisation, industrialisation, exploitation des ressources et impacts directs du changement climatique, soulignant que cet événement se veut une occasion de réflexion collective sur l’ingénierie portuaire et côtière, qui occupe une place stratégique.
Mme Benali a noté que l’innovation, notamment à travers les technologies intelligentes et la modélisation numérique, représente un levier essentiel pour répondre à ces enjeux, estimant que “la résilience ne se décrète pas: elle se construit collectivement, avec rigueur, science et vision”.
“C’est dans cet esprit que le Maroc agit pour que ses rivages demeurent à la fois un moteur de prospérité, un espace de vie et un symbole de durabilité pour les générations actuelles et futures”, a-t-elle insisté.
Co-organisé par l’Association marocaine de l’ingénierie portuaire et maritime (AMIPM) et l’Association mondiale pour les infrastructures maritimes et fluviales (PIANC International), sous l’égide du ministère de l’Équipement et de l’Eau, cet événement, qui se tient pour la première fois au Maroc et en Afrique, a pour objectif de renforcer la coopération régionale dans le domaine portuaire et maritime, de favoriser l’échange d’expertise et de promouvoir l’innovation en faveur d’une gestion durable des infrastructures face aux défis du changement climatique.
LR/MAP
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