
Le Comité permanent de la sécurité routière (CPSR) a tenu, mercredi à Rabat, une réunion consacrée à la présentation des statistiques provisoires des accidents de la route, du bilan de la mise en œuvre du programme d’urgence de la sécurité routière pour la période estivale et des recommandations et propositions visant à améliorer le système de sécurité routière.
S’exprimant à cette occasion, le ministre du Transport et de la Logistique, Abdessamad Kayouh, a indiqué que cette réunion se tient dans un “contexte particulier et difficile” marqué par une hausse notable et continue des indicateurs d’insécurité routière au cours des huit premiers mois de 2025.
Selon les statistiques provisoires des accidents de la route, 2.922 décès ont été enregistrés entre janvier et août, soit une augmentation de 23,81% par rapport à la même période de l’année précédente, avec une hausse de près de 45,6 % en milieu urbain (dont environ 50 % parmi les utilisateurs de cyclomoteurs) et de 12,95% ailleurs, a précisé le ministre.
“La problématique des accidents de la route, en particulier ceux impliquant les cyclomoteurs, requiert des mesures pratiques et concrètes couvrant les différentes étapes liées à l’importation, à la commercialisation et à la distribution de ces engins”, tout en adaptant le système législatif et réglementaire afin d’offrir aux utilisateurs un produit conforme aux normes de sécurité routière, a relevé M. Kayouh.
Le ministre a également estimé que les données recueillies auprès du ministère du Commerce et de l’Industrie et de l’Administration des douanes, font état d’une forte hausse des importations de cyclomoteurs, notamment de Chine, qui sont passées de 121.674 unités en 2022 à 336.970 en 2024, dont 90% ont été déclarées comme d’une cylindrée inférieure à 50 cm3.
À cet égard, M. Kayouh a souligné que lors de la mise en œuvre de certaines mesures concernant les usagers et les propriétaires de motos, notamment en matière de contrôle de leur conformité aux normes d’homologation à l’aide d’un speedometer (appareil de mesure de la vitesse maximale), il a été révélé qu’elles ont entrainé nombre de problèmes pour les catégories ciblées, d’où la nécessité de revoir ces mesures en vue de garantir leur adaptation à la réalité du terrain sans compromettre la sécurité routière.
De son côté, le directeur général de l’Agence nationale de la sécurité routière (NARSA), Benacer Boulaajoul, a indiqué dans une déclaration à la presse que cette rencontre fait suite à la première réunion de juillet dernier, qui avait défini le programme d’urgence pour la période estivale, notant que ladite réunion a permis de faire le point sur ce qui a été mis en œuvre dans le cadre de ce programme, d’autant plus que “les données montrent une augmentation continue des indicateurs d’insécurité routière liés à la période estivale, en particulier en milieu urbain”.
La définition des mécanismes permettant de traiter les problématiques d’insécurité routière nécessite d’approfondir les discussions et les consultations avec l’ensemble des acteurs, notamment les professionnels, dans le but de déterminer les amendements à apporter aux aspects législatifs, réglementaires et techniques, ainsi qu’au cadre réglementaire relatif à la problématique des motos, a-t-il expliqué.
Lors de cette réunion, les membres du comité ont discuté du programme d’action pour la période à venir. À cet effet, plusieurs mesures ont été proposées, dont la révision des dispositions légales actuelles, notamment les articles 111 et 157, l’allègement des sanctions à l’encontre des propriétaires de motos en infraction en cas de modification des caractéristiques techniques des véhicules et la révision des procédures de contrôle des importations en coordination avec les services compétents, afin de renforcer le contrôle des cyclomoteurs homologués par type.
Il a également été proposé de créer une cellule spéciale d’homologation aux points de passage chargée de contrôler la conformité des cyclomoteurs, telles que “Green pass”, en vue de faciliter les importations pour les entreprises respectant respectent les normes d’homologation et de suspendre la procédure de contrôle de cylindrée à l’aide de speedometer.
LR/MAP