Risques pays : Dissiper les inquiétudes marocaines

Les marchés des pays développés demeureraient importants, mais avec une croissance durablement plus faible. Il y a ainsi lieu de chercher des sources de croissance ailleurs…

T Apoteker

En effet, ces sources et ses nouveaux marchés, qui suscitent aujourd’hui des craintes du côté des investisseurs marocains, ont fait l’objet d’une étude approfondie à l’occasion de la 5ème édition de la conférence «Risque pays», organisée à Casablanca par la Banque transactionnelle Groupe Attijariwafa bank, en collaboration avec TAC, un cabinet international de recherches économiques et financières, sous le thème «Opportunités et risques internationaux pour les opérateurs marocains».

Il était surtout question, outre l’analyse exhaustive des nouveaux marchés et des opportunités qu’ils offrent, de permettre aux opérateurs marocains actifs ou ayant une stratégie d’expansion à l’international d’avoir un baromètre permanent pour mesurer les risques des marchés par lesquels ils sont intéressés et de savoir en saisir les opportunités. C’est aussi tout le potentiel de croissance des marchés étrangers et leurs risques qui ont été passés au crible fin, ce 11 juin 2013, par les experts et les professionnels du commerce international, en présence d’une importante audience, particulièrement des clients du groupe Attijariwafa bank qui ont pris part à cette rencontre.
Animée par Thierry Apoteker, Directeur-fondateur du cabinet-conseil TAC Financial (France) et expert Risque pays, la conférence a donné une vue d’ensemble sur la conjoncture mondiale. En effet, Thierry Apoteker a estimé que les marchés des pays développés resteraient importants mais avec une croissance durablement plus faible. Il y a donc lieu de prospecter de nouvelles sources de croissance tout en tirant profit de l’émergence de nouvelles «grandes puissances» et de ses effets d’entraînement mondial. Par ailleurs, Apoteker a indiqué que la volatilité financière durablement élevée et la probable répression financière dans les pays développés suggèrent des stratégies prudentes (sur la trésorerie) et le besoin de relation de proximité-intimité renforcée entre la banque et les clients. Des recommandations à maintenir surtout quand on procède, telle qu’il a été fait lors de cette conférence, à l’analyse profonde des perspectives pour la zone euro, en particulier pour les deux principaux partenaires commerciaux du Maroc, l’Espagne et la France.

Passer par la dynamisation du commerce mondial

Le débat a par la suite porté sur la reprise des économies américaine et japonaise et dans quelles mesures elles seraient suffisantes ou non à une dynamisation du commerce mondial, ce qui a amené à la réflexion sur les pays émergents, dont certaines économies connaissent un essoufflement. Il fallait ainsi déterminer si ce ralentissement est passager ou structurel, l’objectif étant d’aviser les opérateurs marocains sur les risques d’exportations et d’investissements dans ces pays censés être une alternative aux marchés européens toujours en récession. En effet, en 2012, certains pays émergents, comme l’Inde, ont déçu en dépit de taux de croissance bien supérieurs à ceux des principales économies européennes.
Au-delà de la réflexion, l’idée était surtout de savoir dans quelle mesure le Maroc peut être considéré comme plate-forme entre l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique subsaharienne. Une cartographie macroéconomique des risques économiques et financiers a été dressée pour permettre une meilleure connaissance de la région et mieux voir les pays où il y a de réels risques et d’autres où il y a possibilité de tenter l’aventure. Dans ce sens, Apoteker a exposé dans son analyse les risques pays de près d’une trentaine d’économies d’intérêt pour les entreprises marocaines, notamment le risque économique et financier, ainsi que celui politique et de gouvernance. Enfin, il a été procédé à l’exploration des «nouvelles routes des échanges pour le Maroc, en tête l’Afrique subsaharienne».

 

Analyse
L’alternative Afrique

Le continent est passé d’un rythme de croissance entre 2% et 4% par an dans les années 90 à une vitesse autour de 6% l’an durant les dix dernières années. Un niveau estimé proche des performances asiatiques et très nettement supérieur aux rythmes observés dans les pays développés. Cette accélération est cependant loin d’être homogène. Par exemple, les pays africains, qui ont déjà un niveau de revenu «intermédiaire», font face à des difficultés pour trouver les relais nécessaires et passer à une nouvelle étape de développement fort, comme l’Afrique du Sud. Cependant, les pays souffrant auparavant de difficultés majeures ou de niveaux de développement plus faibles enregistrent un véritable décollage économique. Le continent demeure cependant en proie à de nombreux conflits et à des difficultés de gestion macroéconomique. Ceci n’en fait pas une réelle alternative, au vu des risques, mais une simple voie d’exploration, en attendant des jours meilleurs pour l’ensemble des pays du Continent.

 


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