Sbihi : «Rabat, ville lumière» se réalise

Sbihi ministre culture maroc

Entretien avec Mohamed Amine Sbihi, ministre de la Culture

Interview

Rabat, capitale du Royaume, est appelée, comme le veut SM Mohammed VI, à devenir une ville lumière. Qu’est-ce qui a été fait ou va l’être pour ce faire?

Effectivement, Rabat a connu ces derniers jours l’inauguration par SM le Roi du Musée Mohammed VI de l’art moderne et contemporain. Ce musée vient, en quelque sorte, comme une consécration de cette magnifique école des arts plastiques marocains créée depuis plus d’un siècle avec Benali Rbati, de 1914 et jusqu’à aujourd’hui. Cet établissement était attendu par l’ensemble des artistes plasticiens et jouera certainement un grand rôle dans la création d’une nouvelle dynamique au niveau de l’art au Maroc.

Il y a aussi le Grand théâtre national?

Le même jour, justement, SM le Roi a procédé au lancement des travaux du Grand théâtre de Rabat, qui est un théâtre aux formes futuristes dessiné par Zaha Hadid, figure de proue de l’urbanisme contemporain, connue mondialement. Ce super théâtre comprend une grande salle de 2.000 places et un cadre plein air pour 7.000 spectateurs, en plus des salles spécialisées pour les répétitions et pour les espaces techniques. C’est un édifice de prestige dont la capitale Rabat avait besoin.

Rabat, la ville lumière, se concrétise-t-elle?

Il y a quelques mois, SM le Roi a lancé de grands projets à Rabat, ville lumière et capitale marocaine de la culture. Eh bien, ce sont des réalisations qui vont encore renforcer le rôle de Rabat en tant que capitale de la culture marocaine.

Tous ces projets se réalisent malgré une certaine conjoncture économique et financière. Allez-vous allez défendre une augmentation du budget de votre département lors du débat parlementaire sur le projet de loi de Finances 2015?

C’est ce que je fais systématiquement chaque année, c’est-à-dire demander à ce que le budget du ministère de la Culture soit revu à la hausse.

Que représente le budget de la culture dans le budget de l’Etat?

Il ne représente aujourd’hui que 0,25% du budget de l’Etat.

Vous avez d’autres possibilités financières?

Presse et subvention de l’Etat

Il est vrai que nos propres possibilités financières sont renforcées par l’ensemble des actions que nous menons dans le cadre de la convergence des politiques sectorielles, soit avec le ministère de l’Intérieur, les collectivités territoriales ou le ministère de l’Habitat et de la Politique de la ville, soit avec d’autres départements, précisément dans le cadre des grands chantiers initiés par SM le Roi.

Toute cette manne ne remplace pas un vrai budget…

Il n’en demeure pas moins que nous avons un réel besoin d’augmentation du budget, ne serait-ce que pour être à la hauteur de pays voisins qui réservent beaucoup plus que nous à la culture.

Avec ce mini-budget, arrivez-vous à activer une réelle vie culturelle?

Il est vrai qu’avec ces moyens qui restent très modestes, nous arrivons à accompagner une vie culturelle extrêmement intense, à soutenir un ensemble de projets dans l’édition du livre, le théâtre, les arts plastiques et visuels, la musique et les arts chorégraphiques.
Mais nos attentes sont beaucoup plus importantes que cela. C’est pour cela que la demande de réviser à la hausse le budget de la culture est nécessaire.

Qu’en est-il pour cette année?

Nous avons l’espoir que cette année voie une augmentation substantielle du budget de la culture.

Disposez-vous d’un plan sectoriel, d’une feuille de route pour rehausser quelque peu le niveau de notre vie culturelle?

Bien sûr. Déjà depuis janvier 2012, avec ce nouveau gouvernement, nous avons établi un plan sectoriel sur cinq points: la politique culturelle de proximité, le soutien à la création, la valorisation du patrimoine, la diplomatie culturelle et la meilleure gouvernance de la culture.

Vous avez une vision stratégique du secteur de la culture?

Nous avons renforcé ce plan sectoriel par une vision stratégique qui est le Maroc culturel 2020 et un sous-programme très important qui est la Vision patrimoine 2020, laquelle a besoin de moyens autrement plus conséquents pour que la culture joue réellement son rôle et pour renforcer notre identité marocaine et notre ouverture sur le monde.
La culture est bien sûr un levier économique et doit œuvrer pour l’être, sachant qu’elle joue aujourd’hui un rôle essentiel dans la croissance économique et la création d’emplois.

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Quel accompagnement de la société civile dans cette action culturelle?

La culture est le fait des instances professionnelles des artistes et de la société civile en général.

Et le rôle de l’Etat dans la culture?

Le Maroc n’a jamais accepté qu’il y ait une culture d’Etat ou des arts d’Etat. Il y a toujours une distance entre la culture et l’Etat qui n’a pas le droit d’avoir un goût ou un choix, ni pour un livre, ni pour une musique, ni pour quelque type de création que ce soit.

C’est consigné dans la Constitution 2011?

La Constitution du Maroc garantit la liberté de création et la liberté des choix artistiques. Donc, il y a cette distance entre la culture et l’Etat dont le rôle est d’accompagner la création, de la soutenir et de mettre en place les outils qui permettent la création et la diffusion de la création artistique tout en laissant le libre choix aux artistes.

Comment expliquez-vous le fait que la culture marocaine connaisse une certaine effervescence?

La culture chez nous connaît cette effervescence, parce qu’elle est le fait de la société et des artistes eux-mêmes.

Interview réalisée par Mohammed Nafaa

Le Grand théâtre de Rabat
Une icône culturelle


La nouvelle cité abritera le Grand théâtre de Rabat, dessiné par Zaha Hadid, figure de proue de l’urbanisme contemporain. A l’horizon 2015, cet édifice grandiose, au design futuriste, accueillera un large éventail de manifestations culturelles et artistiques: représentations théâtrales, spectacles de danse, musique, opéra et conférences. Un véritable symbole culturel pour Rabat, capitale du Royaume.

Le Grand théâtre s’étendra sur une superficie de 27.000 m2 et sera doté de diverses infrastructures aux standards internationaux: une grande salle de spectacle, une petite salle, un amphithéâtre de plein air, un studio de création et des activités urbaines, notamment des cafés, des commerces, des restaurants et une librairie.

 

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