Mon fils a préféré sa femme…

Jamila, 75 ans, femme au foyer et mère de 5 enfants, souffre depuis 22 ans du fait que son fils se soit marié avec une femme dont elle n’a jamais voulu.

«Il y a 22 ans, j’ai accepté à contre cœur que mon fils se marie. Mon époux et moi-même n’avons jamais aimé cette fille qui allait devenir notre bru. Quand il nous l’a présentée, mon fils avait 32 ans, un bon job et elle avait 24 ans. Dès qu’il l’a connue, il n’a plus voulu, ni pu se séparer d’elle. Ce qui ne lui était jamais arrivé avec les autres filles, ses petites amies. Il nous a dit au départ que c’était l’une de ses collègues de bureau, qu’il se sentait bien en sa compagnie. Il allait souvent la chercher pour sortir, aller à la plage ou au restaurant. Il ne tarissait pas d’éloges à son sujet. Je trouvais ça suspect, anormal… L’instinct maternel devait opérer. Il parlait tout le temps de la gentillesse qu’elle avait à son égard et de ses bonnes manières. Ce qu’il n’avait jamais repéré chez aucune autre. Notre fils, c’est le dernier-né. Je n’ai eu que des filles et il a toujours été notre petit joyau. Ses sœurs l’ont adoré, cajolé, gâté. Rien n’était trop beau pour lui. D’ailleurs, elles s’en occupaient à tour de rôle et s’en tiraient bien mieux que moi. Cela a duré jusqu’à ce qu’elles se marient. Les enfants sont étonnants… Aujourd’hui, rien n’est trop beau pour leur époux ou leurs propres enfants. Leurs parents, ils s’en fichent!
Mon fils menait une vie bien tranquille à nos côtés et nous ne souhaitions rien de plus que dure encore et encore sa présence chez nous. Mais pour son grand malheur et le nôtre aussi, il a eu la mauvaise idée de vouloir se marier et d’unir sa vie à ce que je nommerai sans hésiter «une diablesse». Mon mari et moi souffrions déjà énormément de l’absence de nos filles trop investies dans leurs vies professionnelles et familiales. Bien que nous vivions dans la même ville, nous ne les voyions guère, que quelques heures, les jours de fête quand elles ne voyageaient pas ou n’étaient pas avec leurs belles-familles. Seul notre fils adoré restait près de nous. C’était l’époque du bonheur intégral. Jusqu’au jour où il nous mit au courant de sa décision d’épouser Keltoum. Au départ, mon mari refusa catégoriquement ce mariage, parce qu’il disait avoir été pris pour un imbécile par son propre fils. Il était furieux que cette fille se soit introduite chez nous comme une simple amie, alors qu’elle avait l’intention d’épouser notre cadet. Il ne souhaitait pas non plus que cette fille se marie avec notre fils parce qu’il trouvait que ce n’était pas ce qu’on appelle un bon parti. Elle n’avait aucune profession. Mon fils nous avait menti en nous disant qu’elle était titulaire d’une licence. Plus tard, il s’est avéré qu’elle avait tout juste le bac. Une honte, pour nous qui avions tant fait et dépensé pour que nos enfants étudient et trouvent un emploi. Moi, je voyais surtout qu’elle le voulait parce qu’il était le fils d’une riche famille et qu’elle nous l’avait arraché en lui mettant le grappin dessus. Mais mon fils, qui était complètement fasciné par cette intrigante, me mit la pression et m’obligea à lui prêter main-forte pour que son père accepte que ce soit elle et personne d’autre… Il me menaçait de se donner la mort, si je ne le faisais pas. Je n’eus donc pas le choix et pris sur moi en usant de toute ma diplomatie pour convaincre mon mari, tout en étant convaincue que, traditionnellement, un refus paternel du mariage d’un enfant est un signe de mauvais augure.
Finalement, nous sommes allés, mon mari, moi et notre fils, seuls (même mes filles ne voulurent pas de ce mariage et surtout pas de Keltoum) demander officiellement la main de cette fille. J’ai même usé d’un vieux stratagème féminin pour éventuellement pousser cette famille à nous laisser tranquilles. Mes cadeaux étaient des plus modestes et je n’ai montré aucun enthousiasme. Mais cela n’a rien changé. Mon enfant se maria sans cérémonie, ni fanfare. A la place de la grande fête, nous lui avions offert une maison équipée, espérant le récupérer assez vite et la maison avec… Dès qu’il aurait compris que cette fille n’était pas ce qu’il lui fallait. Je croyais que cette opportuniste menteuse finirait par être démasquée par notre inconscient de fils et qu’elle comprendrait qu’elle n’était pas la bienvenue chez nous. J’étais prête à tout pourvu que mon fils me revienne et qu’il n’ait surtout pas d’enfants avec cette femme qui ne le méritait pas. Mais elle a été plus forte et nous étions, mon mari et moi, au désespoir. Depuis qu’elle a jeté son dévolu sur notre fils, tout a changé chez nous. Nous avons perdu notre enfant qui, par ailleurs, est devenu un vrai toutou qu’elle mène à la baguette. L’appartement que nous lui avions offert pour son mariage est au nom de sa femme aujourd’hui, de même que tout ce qu’il possède d’ailleurs. Elle le fait travailler comme un fou et c’est elle qui gère l’argent. Aux dernières nouvelles, elle loge dans une villa et ses parents, sans gêne, ont emménagé dans la maison que nous avions offerte à notre fils. Depuis son mariage, notre fils ne vient plus nous rendre visite. La dernière fois qu’il était venu, c’était il y a 20 ans. Nous lui avions fait part de notre souhait de le revoir célibataire. Nous ne savions plus comment lui dire que nous tenions à lui et que cette fille n’était pas pour lui. Furieux, il s’en était allé en jurant que plus jamais il ne remettrait les pieds chez nous. Nous n’avons jamais vu ses trois enfants non plus. Dernièrement, mon mari a décidé de le déshériter de tous nos biens en les mettant aux noms de nos filles et de leurs enfants. Il dit que jamais cette femme, ni ses enfants ne feront partie de notre famille, qu’il les maudit et nous l’avons tous applaudi pour cette décision. J’ai de la peine seulement pour mon fils, mon petit enfant. Comment arrive-t-il à vivre sans prendre au moins de nos nouvelles et à aimer tant d’autres personnes en nous oubliant totalement, nous, depuis 22 ans? J’étais persuadée que mon fils allait être auprès de nous, dans notre vieillesse, mais tout est de la faute de cette femme qui, dès le début, en voulait à son argent et le voulait pour elle seule. Je suis persuadée qu’elle paiera un jour tout le mal qu’elle nous a fait».

Reportage : Le gang des «enfants-mendiants»

Mariem Bennani

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