J’ai divorcé parce que j’ai giflé ma belle-mère !

Amira, 19 ans, sans emploi, est mère d’un enfant. Cette très jeune femme raconte comment son mariage a pris fin et la situation dans laquelle elle s’est retrouvée, sans rien y commprendre. Voici son récit.

«Il y a deux ans à peine, cette femme, ma belle-mère, une voisine du quartier, c’était elle et personne d’autre qui m’avait choisie pour devenir l’épouse de son fils. Nous deux, nous nous connaissions de vue et rien de plus. Franchement, jamais je ne me serais imaginée qu’un jour nous formerions un couple et deviendrions parents. Parce que primo, il était bien plus âgé que moi, et secundo, il ne m’intéressait pas. Faut dire aussi, qu’il n’était pas le genre d’homme que l’on retrouve chez l’épicier à faire les courses ou à trainer avec quiconque. Personne ne savait s’il était marié ou non et quel était son job. Par contre tous dans le voisinage, nous savions qu’il habitait avec sa mère. Une veuve respectée dont feu le mari travaillait dans un organisme étatique. On savait aussi que celui qui allait devenir mon mari, n’était pas enfant unique, puisque de temps à autre, on voyait les gamins de ces frères et sœurs jouer en faisant un beau boucan devant chez eux. 

Une chose est sûre, il était impossible pour quiconque d’avoir plus de précisions sur lui. Et ce, même quand ma belle-mère qui n’aime pas la solitude se réunissait assez souvent autour d’un thé ou d’un café avec ma mère et quelques autres femmes du coin. Néanmoins, nous dans ma famille, nous avions fini par connaitre tous les détails le concernant, le jour où ma belle-mère était venue chez nous pour me proposer le mariage avec lui. Honnêtement, le mystère de m’avoir choisie moi et pas une autre, restait obscur. Probablement, qu’elle préférait traiter avec une veuve sans histoire comme elle. Ou peut-être parce qu’elle avait bien enquêté sur moi. Ou bien tout simplement pour avoir une aide gratis chez elle. En tous les cas, ce n’était pas nous qui l’avions suppliée de venir se présenter chez nous, les bras chargés de cadeaux et à être bien décidée à ressortir avec un oui.

C’est vrai que ma pauvre mère et moi sommes tombées des nues face à cette proposition. Totalement inattendue ! Cette dame que je connaissais à peine, m’offrait comme ça, son fils qui a un super job, un mariage et une vie paisible à leurs côtés. Honnêtement, devant tant de générosité et de courbettes, il était difficilement concevable de se mettre à chercher des poux dans la tête du singe. Pour ma mère, nul doute c’était une aubaine que de bien caser une de ses filles. Et pour moi, franchement j’y voyais le moyen d’être enfin débarrassée des études et de mon destin sans réel horizon enthousiasmant pour vivre un conte de fée. Finalement, ce mariage avait été conclu, aussi vite qu’il avait été annoncé. Je peux vous assurer qu’après la fête et mon installation, il n’y avait rien de détestable dans mon quotidien. Non plus dans le comportement de mon mari qui était vraiment aux petits soins avec moi. Par contre, n’étaient pas exclus de temps à autre des désaccords pour des broutilles domestiques avec ma belle-mère. 

Les défauts de mon ex-mari…

Mais le jour où j’avais déclaré être enceinte, un comportement équivoque et des échanges intensément odieux, n’avaient plus cessé de sa part. Je la laissais faire sans me priver de raconter tous les détails à mon époux. Faut bien dire que je me heurtais à un mur. Dommage qu’il ne voulait rien entendre ni essayer de raisonner sa mère pour qu’elle se calme. Il préférait jouer à rejeter la faute sur mon état sous l’emprise de désordres hormonaux. Ainsi, dès le début de ma grossesse, je m’étais sentie persécutée par les agissements de ma belle-mère, sans aucun soutien de la part de mon époux.   

Cette femme prenait un malin plaisir, tous les jours à me donner plus de travail. Elle faisait exprès de m’en servir jusqu’à l’overdose. Le ventre gros, j’ai eu à laver des tapis, des couvertures, à récurer de fond en comble, les salons, la cuisine, les chambres et même le garage. Elle était presque capable de me priver d’étancher ma soif puisqu’elle surveillait de près tout ce que je portais à la bouche. Elle poussait le bouchon jusqu’à me sommer de cuisiner une multitude de petits plats qu’elle m’interdisait de goûter. Le pire c’est qu’ils allaient direct mourir au congel qu’elle scellait à double tour. Sa malveillance de l’heure était bel et bien calculée, puisqu’elle prenait le soin de rincer au savon les fonds de marmites et casseroles que j’avais utilisées. 

Je suis une femme divorcée et alors ?!

Comment mieux décrire combien tout ce cirque m’avait affecté? Je jure qu’il m’arrive de pleurer en sanglots en y repensant même que je suis toujours à la recherche de la saveur de tout ce qu’on m’avait défendu de toucher. Mais, à mon neuvième et dernier mois, je n’ai pas pu me contrôler lorsqu’elle m’avait poussée de toutes ses forces en m’arrachant l’orange que je dégustais en cachette dans la cuisine. Elle hurlait que je n’avais pas le droit de prendre mes aises que le frigo ne m’appartenait pas. Qu’il fallait une bonne fois pour toutes que je m’imprime dans le crane que rien dans cette maison n’était à ma disposition. Je n’avais pas réfléchi aux suites auxquelles je m’exposais lorsque je l’avais giflée et mordue jusqu’au sang. Je l’avais aussi menacée de lui faire la peau en prenant un couteau et ce, tout en l’insultant. Pour finir, j’avais claqué la porte pour aller me réfugier chez ma mère.

Eh bien, dans ma famille, j’y suis restée, même après avoir mis au monde mon fils. Même si j’avais été réellement victime de machination et de jalousie de la part de ma belle-mère, je continue de regretter de m’être mal comportée avec elle. J’ai aussi tout tenté pour me faire pardonner mais sans succès. Ma belle-mère est restée ferme dans sa position en refusant catégoriquement de me voir ou de voir son petit-fils et d’entendre quiconque lui rappeler la gravité d’ôter de la nourriture des mains d’une femme enceinte. Quant au père de mon enfant, il s’est tout bonnement rangé du côté de sa mère qui lui a imposé de nous larguer à jamais de leur vie. Dans mon proche entourage, on m’assure que je devrais définitivement cesser d’être rongée par le remord. Pour eux cette femme, n’est qu’un monstre et c’est bien fait pour elle d’en avoir pris pour son grade. Sauf qu’eux, ne pensent pas d’abord à mon fils».

Mariem Bennani

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