Israël Le boycott contre la colonisation

Kerry Netanyahu

C’est une inquiétude qui monte à Tel Aviv et dans tous les milieux dans le monde qui soutiennent l’Etat sioniste. La colonisation de terres arabes, qui devraient être intégrés dans le futur Etat palestinien, ne passe plus.

Une idée fait son chemin: ne plus rien acheter en provenance de ces territoires colonisés pour rendre cette extension territoriale illégale, inutile et même néfaste en étendant la rétorsion à Israël.

Si la tentative de John Kerry, le Secrétaire d’État américain, de relancer les discussions entre Israël et l’Autorité palestinienne échoue, car Israël continue à construire illégalement des colonies, le gouvernement israélien risque de faire face à un boycott international «sur les muscles stéroïdes», selon les propres termes de M. Kerry en août dernier.
Ces derniers temps, Israël semble assez terrifié par la croissance «exponentielle» du mouvement de «Boycott, Désinvestissement et Sanctions» (BDS) conduit par les Palestiniens, que par l’emprise grandissante de l’Iran sur la région. En juin dernier, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a décrit le BDS comme une menace stratégique. Après l’avoir qualifié de mouvement de «délégitimisation», il a attribué à son ministre des Affaires stratégiques l’entière responsabilité de le contrecarrer.
De fait, selon les analyses du Trésor israélien, en cas de boycott de grande ampleur, les pertes pour l’économie israélienne pourraient atteindre 20 milliards de dollars et on assisterait au licenciement quasi immédiat de près de 10.000 employés. Yaïr Lapid, le ministre des Finances israélien, a sonné le tocsin lors de la conférence de l’Institut national d’études de la sécurité: «Un boycott d’Israël par l’Europe, à la suite d’un échec des négociations avec les Palestiniens, porterait, a-t-il dit, un coup très dur à notre économie et tous les Israéliens en subiraient les conséquences». «Nous ne devons pas accepter le boycott les bras croisés, mais lancer notre propre campagne de relations publiques. Il ne faut pas se leurrer, le monde nous écoute de moins en moins. Nous devons reconnaître que si les négociations échouent, le monde croira que nous sommes responsables, il y aura un prix à payer et nous devons connaître ce prix!», a conclu Yair Lapid. Il a ensuite révélé que les données récoltées par le ministère des Finances israélien montraient que la paix sauverait le budget et stimulerait les exportations
Cela a commencé avec l’annonce du fonds de pension hollandais, PGGM, un géant dans son domaine, de retirer ses investissements des banques israéliennes. Motif: elles ont des agences dans les colonies en Cisjordanie. Toujours aux Pays-Bas, la compagnie des eaux, Vitens, a suivi en annulant le projet de partenariat avec Mekorot, son homologue israélienne. Et ce lundi 3 février, le quotidien indépendant Haaretz révélait que la plus grande banque danoise avait décidé de mettre à l’index la banque Hapoalim, en raison de sa participation au financement de la construction dans les colonies.
Par ailleurs, Israël appréhende terriblement la hausse du nombre de juifs américains qui s’opposent publiquement à ses politiques, en particulier ceux qui rejoignent ou dirigent les campagnes du BDS. Il perçoit aussi comme une profonde menace le très grand nombre de personnalités juives de premier plan qui rejettent sa tendance à s’exprimer en leur nom, contestant sa prétention d’être le «foyer national» de tous les juifs ou soulevant la contradiction intrinsèque entre sa définition ethnique de la religion et sa prétention d’être une démocratie.
Mais pour la droite nationaliste, religieuse et laïque, pas question de changer de politique. Aux déclarations de son collègue des Finances, le ministre de l’Économie, Naftali Bennett, qui est aussi le chef de la Maison juive (le parti des colons), a répondu: «Certes, le boycott nuira à l’économie d’Israël, mais c’est la création d’un État palestinien qui la détruira». Des hauts responsables israéliens accusent le secrétaire d’État de ne rien faire contre le boycott, voire de l’utiliser pour obtenir des concessions israéliennes dans les négociations. Même s’il a adopté un ton plus modéré, Benyamin Netanyahou a qualifié «d’immorales et injustifiées les tentatives de boycotter l’État d’Israël», avant de se déclarer persuadé qu’elles n’atteindraient pas leurs objectifs.
Israël considère comme une «menace existentielle» toute contestation de ce que même le Département d’État a critiqué comme étant un système de «discrimination institutionnelle, juridique et sociétale» contre ses citoyens palestiniens, en partie parce que c’est l’image de système d’apartheid qui est renvoyée.
Fait révélateur, la Cour suprême israélienne a récemment rejeté une tentative par les libéraux israéliens d’avoir leur nationalité ou l’origine ethnique tout simplement répertoriée comme «israélienne» dans le registre national de la population (qui a des catégories comme juifs, arabes, druzes, etc.). Le tribunal a jugé que cela serait une grave menace pour l’identité fondatrice d’Israël comme «État juif pour le peuple juif».

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Patrice Zehr

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