Black-out | Les secteurs qui vont souffrir le plus du couvre-feu ramadanesque

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Pour la deuxième année consécutive, Ramadan a lieu dans un contexte économique et social morose.

La tendance haussière des cas de contamination au nouveau Coronavirus (Covid-19) au Maroc, outre l’apparition du variant britannique de la Covid-19 dans sept régions du Royaume, sont autant d’éléments qui ont contraint les autorités sanitaires à se prononcer en faveur du renforcement des mesures restrictives durant le mois sacré. Grande nouveauté cette année, l’avancement du couvre-feu nocturne. Ainsi, il sera strictement interdit de quitter son domicile, même pour une courte durée, de 20 heures à 6 heures du matin. Cette interdiction est valable tous les soirs, jusqu’à la fin du Ramadan, sauf motifs impérieux ou professionnels.

Des secteurs d’activité à l’article de la mort

L’avancement du couvre-feu nocturne sur l’ensemble du territoire national, impactera principalement certaines branches d’activité, à l’instar des cafés et des restaurants. Déjà fortement impactés par le confinement sanitaire décrété à la mi-mars 2020 en pleine crise pandémique, les professionnels de ces deux secteurs pour ne citer qu’eux, peinent à voir le bout du tunnel. Certains détenteurs de cafés et de restaurants s’attendent même à des faillites en série, surtout dans les grandes villes comme Casablanca. La situation est encore plus compliquée pour les plus petits employés (serveurs, voituriers, caissiers…). Ceux-là, faute de déclarations régulières auprès de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), risquent d’être exclus de l’indemnité forfaitaire fixée à 2.000 dirhams, financée par le Fonds spécial Covid-19, mise en place pour venir en aide aux salariés les plus impactés par les retombées économiques de la crise sanitaire. A l’heure où ces lignes sont écrites, les discussions sont toujours en cours avec le gouvernement, dans l’optique de parvenir à des solutions adaptées à cette catégorie de travailleurs.  

Joint par Le Reporter, le président de la Fédération marocaine de la Franchise et Commerce (FMF), Mohamed El Fane, a affirmé que le couvre-feu de 20 heures à 6 heures du matin, aura des conséquences dévastatrices, notamment sur les cafetiers et les restaurateurs. Notre interlocuteur a précisé que la crise sanitaire qui dure depuis plus d’une année maintenant, a fait basculer un grand nombre de salariés dans la précarité. Fragilité qui risque, selon lui, de s’accentuer suite à l’interdiction des déplacements nocturnes pendant le Ramadan. Les craintes du président de la FMF, sont partagées par le président de l’Association nationale des cafés et des restaurants du Maroc. Pour Noureddine El Harrak, un grand nombre  de propriétaires de cafés, restaurants et de snacks, risquent probablement de disparaitre, sachant qu’ils ne peuvent plus honorer leurs engagements vis-à-vis des salariés qu’ils emploient et encore moins envers l’Etat. «Les cafés, et restaurants sont restés fermés tout au long du confinement qui a duré quatre mois. A la veille du Ramadan, les professionnels espéraient un regain d’activité. La décision du gouvernement, de décréter un couvre-feu nocturne pour un mois, signe notre arrêt de mort», a-t-il regretté, en appelant les autorités compétentes à prendre des mesures urgentes pour limiter la casse et aider les secteurs les plus impactés par cette nouvelle mesure, à remonter la pente avant que ça ne soit trop tard.

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Hammams et salles de sport tentent d’éviter de boire la tasse

Partiellement épargnés, les propriétaires et employés des hammams et salles de sport ont été autorisés à ouvrir leurs portes au public durant le Ramadan, en journée seulement. Quoique moins impactés par l’avancement du couvre-feu national (20h-6h du matin), les bains maures et salles de fitness devront néanmoins s’adapter aux nouveaux horaires de fermeture. En effet, il est connu que pendant le Ramadan, en journée, rares sont les jeûneurs qui se rendent dans les bains traditionnels ou salles de sport, avant le F’tour. Par conséquent, les professionnels de ces deux secteurs, ne s’attendent pas à une grande affluence de la clientèle, surtout qu’ils doivent fermer leurs portes au public avant l’heure de la rupture du jeûne, avec impossibilité de rouvrir le soir, ce qui n’atténue guère leurs inquiétudes quant à leur avenir professionnel et celui des personnes qu’ils emploient.

L’impact du couvre-feu nocturne concerne avant tout les commerçants indépendants. Pendant le Ramadan, les heures de sortie de bureau sont un créneau horaire indispensable à ceux qui réalisent une part non négligeable de leur activité durant cette tranche horaire. Même si la journée ne permet que pour une partie de rattraper de l’activité, l’avancement du couvre-feu nocturne de 20 heures à 6 heures du matin est une double peine pour les commerçants et l’ensemble des citoyens. Il convient donc, au plan économique, de réfléchir aux implications d’une telle décision, afin de prendre les mesures adéquates pour en atténuer les conséquences. Sans quoi, il est à craindre que l’on voie se multiplier les baisses définitives de rideaux.  

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Avant que le gouvernement ne tranche la question, les pronostics sur l’instauration d’un couvre-feu ramadanesque allaient bon train. Après que l’Exécutif ait mis les choses au clair, la question qui se pose aujourd’hui est de savoir comment l’Etat compte s’y prendre pour venir en aide aux secteurs les plus touchés par l’avancement du black-out sur l’ensemble du territoire national, de 20 heures à 6 heures du matin tout au long du mois de Ramadan. Interpellé à ce sujet, le président de l’Association nationale des cafés et des restaurants du Maroc. Noureddine El Harrak, a affirmé au Reporter que le gouvernement a promis aux représentants de l’Association, d’apporter un soutien financier aux professionnels pour atténuer les conséquences et réduire les pertes financières engendrées par la décision prise par les autorités, de fermer la nuit pendant le Ramadan.

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