Comment l’Iran est devenu incontournable

Armee iranienne

Le temps n’est plus -il n’est pas si lointain cependant- où les Américains envisageaient une action militaire pour stopper le programme nucléaire iranien: une action avec Israël ou donnant le feu vert à l’Etat hébreu.

Avec l’Etat islamique au levant (Daech), la donne a totalement changé. Certes, Israël reste l’allié privilégié, mais l’Iran n’est plus l’ennemi prioritaire. Au contraire, Téhéran peut vite devenir irremplaçable pour aider le pouvoir de Bagdad et, surtout, c’est le seul pays capable d’éradiquer Daech en menant une guerre totale au sol. C’est désormais l’Iran -et non plus la Coalition internationale conduite par les États-Unis- qui est la principale force engagée contre l’Emirat islamique (Daesh).
L’offensive lancée le 2 mars 2015 par l’armée irakienne contre l’État non-reconnu dit «Emirat islamique», à Tikrit, est en réalité conduite par les Gardiens de la Révolution iraniens. Elle suppose une coordination militaire entre l’Iran et les Etats-Unis. Les stratèges s’accordent à dire que la prise de Tikrit est essentielle à la reprise de Mossoul.

Tikrit, région d’origine de Saddam Hussein, a accueilli Daech comme un libérateur face au gouvernement de Bagdad dominé par des chiites. Sa population, craignant des représailles de la part de certaines milices chiites, fuit la ville.
Un retournement d’alliance est en cours, c’est évident et il alarme autant les Israéliens que les monarchies sunnites du Golfe. Ces dernières, cependant, participent déjà à l’engagement contre les djihadistes du prétendu califat, alors qu’Israël se tient à l’ écart du conflit dont dépend tout l’avenir de la région et même au-delà.
La focalisation anti-iranienne de Netanyahu est de moins en moins acceptée par l’administration Obama.
Barack Obama a été prompt à réagir au discours du Premier ministre israélien qui a littéralement torpillé l’accord que sont en train de négocier les Etats-Unis à Montreux sur le dossier du nucléaire iranien. C’est avec une animosité non dissimulée qu’il a répondu aux propos du Premier ministre israélien qui, a-t-il dit, dénonce un accord qui n’est pas encore conclu et qui peut permettre de stopper le développement du programme nucléaire iranien. Un accord qui serait donc bénéfique à Israël, alors que Netanyahu ne propose aucune alternative aux négociations en cours.
Mais, il faut tout de même préciser qu’aussi mauvaises que puissent être ces relations en ce moment, elles ne mettent pas sérieusement en danger le soutien que les Etats-Unis apporteront toujours à l’Etat hébreu, même si leurs dirigeants sont en délicatesse. Netanyahu a tout de même été ovationné au Congrès.
Le discours du Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahu, sur le dossier nucléaire iranien prononcé mardi 3 mars devant le Congrès américain, a suscité des avis divergents et souvent tranchés dans les médias américains et israéliens.
Pour le Washington Post en revanche, la stratégie de la Maison Blanche de dénigrer M. Netanyahu -en le présentant comme un politicien en quête de réélection, un homme qui a eu tort dans son soutien sur la guerre en Irak ou le dossier iranien- n’est qu’une «rhétorique» qui ne «satisfera assurément pas ceux qui au sein ou en dehors du Congrès partagent les interrogations légitimes de M. Netanyahu sur le dossier nucléaire».
Plutôt que de se livrer à une querelle avec le Premier ministre israélien, Washington devrait déployer toute son énergie à expliquer «pourquoi la tentative d’un accord est justifiée -ou la reconsidérer», conclut le journal.
Côté contenu, le discours de M. Netanyahu «n’a rien apporté de neuf», estime le New York Times, qui rappelle que cette visite était avant tout pour illustrer sa fermeté sur les sujets qui touchent à la sécurité nationale israélienne, en vue des législatives du 17 mars. Le NYT pointe cependant la position israélienne sur l’Iran, estimant pour sa part qu’il est essentiel de maintenir le contact avec Téhéran.
Dans son éditorial, Haaretz estime qu’à Washington, M. Netanyahu est passé à côté du véritable problème lié à la survie de l’Etat hébreu: l’occupation territoriale et le conflit avec les Palestiniens. Pour le journal, orienté à gauche, l’Iran est un épouvantail qui fait peur aux électeurs, mais surtout les détourne des véritables enjeux du scrutin législatif anticipé du 17 mars et des enjeux nationaux. C’est regrettable, affirme-t-il, car M. Netanyahu bénéficiait d’une «tribune extraordinaire et d’une extrême attention», mardi 3 mars au Capitole, pour aborder les questions qui comptent.

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L’Iran minimise

Le discours de Benjamin Netanyahou «est un signe de faiblesse et de l’isolement extrême des radicaux, même au sein de ceux qui soutiennent» Israël, a estimé la porte-parole de la diplomatie iranienne, Marzieh Afkham. Selon son analyse, les adversaires de Téhéran «sont confrontés à de sérieux problèmes avec la poursuite des négociations et la détermination de l’Iran à surmonter la crise.
Dans l’état actuel des choses, quel que soit l’angle d’approche, il faut bien admettre que cette guerre arrange plutôt l’Iran et ses alliés dans la région et, en premier lieu sans doute, le pouvoir de Bachar Al-Assad
Il n’y aura pas de victoire sans guerre au sol et pas de guerre au sol sans l’Iran. Tout le monde le sait, surtout Israël!

Patrice Zehr

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