ADFM-Elections : Et les femmes, dans tout ça ?

Adfm femmes maroc elections 2015

Un rapport préliminaire décortique le traitement par les médias nationaux de la place de la femme dans cette campagne électorale.

En partenariat avec le réseau associatif d’observation des élections, l’Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM) a organisé, jeudi 3 septembre au siège de l’association, une conférence autour du thème «Les résultats les plus importants du rapport du Monitoring des médias orienté genre pour couvrir la campagne électorale communale et régionale», afin de dévoiler les résultats de son rapport.

L’association a choisi de se focaliser sur le volet «genre» dans cette campagne en faisant le suivi de la couverture par les médias de la campagne électorale de septembre 2015, allant du 23 août au 2 septembre 2015, sur différents supports médiatiques.
Cette étude a concerné la presse écrite (neuf journaux partisans et sept journaux indépendants, les chaînes publiques de télévision (la première, 2M et Medi 1 TV), les chaînes radio (sept chaînes) et six sites électroniques d’information générale. Que ce soit à la radio, à la télévision ou sur les colonnes des journaux choisis par l’association, les femmes ont été sous-représentées lors de cette campagne électorale des scrutins communaux et régionaux. Le rapport a révélé que les femmes n’ont représenté, en effet, que moins de 56% dans la presse écrite arabophone partisane, à en juger par la place consacrée à la femme par rapport au volume global de ces journaux et le volume dédié à la campagne électorale elle-même. Ce volume a été jugé Bien dans une proportion de 25% et Moyen à 19%. Par ailleurs, l’étude relève que la presse indépendante a été négative en matière de traitement lors de cette campagne Il en a été de même dans la presse électronique, en termes de volume consacré aux femmes, jugé Faible dans une proportion de 68%, Moyen pour 30% et Bien pour 2%.
Le rapport préliminaire de l’ADFM souligne que les chaînes radio ont fait un faible traitement dans une proportion de 84%, un bon traitement à 16% et bien et moyen à 0%. Les trois chaînes de télévision l’ont fait de manière faible dans une proportion de 67%, 19% bien et 14% moyen… Autre déficit: le faible nombre de femmes journalistes spécialistes de questions politiques. Le taux des femmes journalistes chargées des dossiers politiques varie entre 6% et 10% dans les médias et seuls 9% des articles publiés ont été rédigés par des femmes.
Pour Khadija Errabah, membre de l’ADFM, ces résultats sont à la disposition des institutions comme la HACA, la société civile, les formations politiques, mais aussi les médias et ce, en vue de les inciter à un meilleur traitement de l’approche genre à l’avenir. Surtout qu’il y aura davantage de femmes dans les conseils communaux et régionaux qui ont vu leur taux de représentativité passer de 12 à 27%. Ce seuil minimal était passé de 0,5% en 2009 à 12% en 2011. Cette fois, les femmes doivent représenter le tiers des membres du conseil régional. A souligner que le Maroc vient de ratifier le protocole facultatif à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) et le protocole facultatif au Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Cette procédure, actée par une loi, a été publiée au Bulletin officiel du 17 août 2015.
L’Association démocratique des femmes du Maroc souligne sa satisfaction et demande au gouvernement marocain d’accélérer le dépôt des instruments d’adhésion auprès du Secrétariat général de l’ONU et d’activer les mécanismes de ce processus.

Ouafa Hajji, Présidente de l'Internationale socialiste des femmes

Bouchra Elkhadir

Les femmes… et la gestion de la chose publique


Les candidates aux élections du 4 septembre ont remporté 6.673 sièges, soit près du double du nombre de sièges qu’elles avaient décrochés lors du scrutin de 2009. Pour arriver à ce résultat, plusieurs dispositions juridiques et institutionnelles ont été prises. Dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions de la Constitution de 2011, il a été procédé à l’introduction d’un mécanisme législatif visant à améliorer la représentation des femmes au sein de l’institution parlementaire en leur consacrant 60 sièges, ce qui a permis à 67 femmes de faire leur entrée à la chambre des représentants. Ainsi, la représentation des femmes à la première Chambre a augmenté de près de 17%, alors qu’en 2007 un «quota» de 10% des sièges leur a été réservé. Et pour garantir la présence des femmes marocaines au niveau des conseils élus, le système électoral de 2011 a maintenu le mécanisme législatif relatif à la création, au niveau de chaque préfecture, province ou préfecture d’arrondissements, de deux circonscriptions électorales dont l’une est réservée aux femmes, ce qui a permis d’élire 3.465 femmes lors des élections communales de 2009. Par ailleurs, il est prévu de réserver au moins le tiers des sièges dans chaque circonscription électorale aux femmes, sans pour autant qu’elles soient privées de leur droit de candidature dans une autre circonscription électorale (article 76 de la loi organique 59-11 relative à l’élection des membres des conseils des collectivités territoriales).
Selon l’article 85 de ladite loi, chaque liste de candidatures doit comporter autant de noms qu’il y a de sièges à pourvoir. Elle doit également préciser l’ordre de présentation des candidats. En outre, il a été procédé à l’adoption d’un mécanisme législatif de nature à promouvoir la représentation féminine au sein de la Chambre des conseillers; lequel mécanisme repose sur le principe d’alternance entre les deux sexes pour ce qui est des listes des candidatures présentées dans le cadre des instances électorales siégeant au sein de ce conseil, lorsqu’il s’agit du scrutin de liste.

BEK

GCI : Le processus électoral comme indicateur


Lors d’un point de presse, tenu samedi 5 septembre, Sabra Bano, chef de mission au sein de l’organisation Gender Concers International (GCI), a déclaré que l’organisation est en mission au Maroc pour observer la représentativité politique des femmes à différents niveaux et à toutes les étapes du processus électoral, en tant qu’électrices, candidates et responsables de l’opération de vote. «Nous avons choisi cinq grandes villes et régions avoisinantes pour réaliser cette mission d’observation, dont le rôle consiste à avoir une idée précise et réelle sur la présence de la femme marocaine dans les élections». Elle a relevé que les femmes ont afflué massivement, ce vendredi 4 septembre, avec leurs familles, en groupes ou toutes seules aux bureaux de vote pour choisir leurs élus. Elles avaient un accès libre au sein et en dehors des bureaux de vote et aucun indice de pression contre elles n’a été observé, a-t-elle précisé. Cette mission d’observation, menée en coordination avec des associations marocaines, fera l’objet d’un rapport final détaillé qui sera publié dans les prochaines semaines, a-t-elle précisé, formulant le souhait de voir ses recommandations contribuer à la consolidation du processus démocratique du Maroc et au renforcement du leadership féminin, notamment sur le plan politique. Elle a par ailleurs appelé à promouvoir la participation effective des femmes au processus de prise de décision et de gestion des affaires publiques.
La GCI est une organisation internationale de développement basée à la Haye, en Hollande. Elle avait mené une première mission d’observation au Maroc, dans le cadre des élections législatives de 2011. Des missions d’observation des élections basées sur l’approche Genre ont également été menées dans d’autres pays, à savoir la Tunisie, le Pakistan, l’Afghanistan et la Libye.

BEK

** Elections-Maroc-Résultats (3)
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