Agriculture : Les aléas du pari

Ouverture assises de l agriculture meknes 2015

Il peut paraître paradoxal que le Maroc se lance un si grand défi, dans le secteur de l’agriculture, alors même que le pays tente, depuis des années, de sortir l’économie nationale de sa très forte dépendance vis-à-vis de l’agriculture.
Pourtant, tout le pari est là.
Le Maroc veut un «PIB hors agriculture» assez conséquent pour préserver l’économie des aléas du «PIB agricole».
Mais, étant un pays à vocation essentiellement agricole, il veut aussi une agriculture qui se préserve elle-même de ces aléas. Mieux, il veut une agriculture de l’excellence qui devienne une locomotive infaillible de l’économie.
Un grand pari dont tout le monde connaît les aléas… Lesquels ne sont pas seulement climatiques…
Mais si l’approche marocaine suscite tant d’intérêt, c’est aussi parce qu’elle a consisté à commencer par l’identification de ces aléas. Les réponses viennent progressivement. La politique des barrages, le Plan Maroc vert, les grands projets éoliens… Participent de cette démarche.

Or, le pari n’est pas seulement marocain. Il est régional. Les participants aux 8èmes Assises de l’agriculture l’ont dit, il faut changer les mentalités. Il faut que l’agriculture, non seulement assure la sécurité alimentaire, mais réponde aux ambitions du futur. Il faut donc une profonde modernisation du secteur. Enfin, il faut une véritable politique inclusive, sans laquelle aucune mobilisation n’est possible.
Le Maroc n’a bien évidemment pas trouvé réponse à tous les problèmes posés, loin s’en faut. Cependant, la prise de conscience –dont attestent des événements comme les Assises et le SIAM et qui prend concrètement forme dans le Plan Maroc vert- permet d’avancer plus rapidement sur la bonne voie.

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Les aléas, passés au crible aux Assises

Sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, les Assises de l’Agriculture ont été tenues, lundi 27 avril 2015, dans leur 8ème édition. Une annonce de taille: une production céréalière record de 110 millions de quintaux!

Il ne pouvait choisir meilleure occasion pour annoncer la bonne nouvelle. Le ministre de l’Agriculture et de la Pêche maritime, Aziz Akhannouch, l’a fait à l’occasion des 8èmes Assises de l’agriculture (lundi 27 avril 2015) à Meknès. La production céréalière sera de 110 millions de quintaux au titre de la campagne agricole 2014-2015. Un record! L’annonce a été chaudement applaudie par une salle comble et la cérémonie rehaussée par la présence du Président de la République du Sénégal, Macky Sall et de nombre de ministres, responsables et décideurs du secteur agricole. Tous sont venus d’Afrique et de moult pays du monde pour voir de près où en est l’agriculture marocaine et le fameux «Plan Maroc Vert», fierté du Maroc, que les pays africains veulent prendre comme modèle dans le cadre de la coopération Sud-Sud.

Une locomotive pour l’économie

Organisées par le ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime, les Assises de l’agriculture accompagnent depuis huit ans la dynamique, l’essor et le développement du secteur agricole national en abordant chaque année des thématiques en concordance avec les enjeux et problématiques nationales et internationales avec lesquels ce secteur clé de l’économie marocaine doit composer. Cette année, ces Assises de Meknès ont choisi de se pencher sur l’avenir de l’agriculture marocaine et les moyens concrets pour faire de celle-ci une locomotive de développement économique et social du Maroc.

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Problématiques d’actualité

En marge de cette 8ème édition, deux tables rondes ont été organisées. La première a répondu à la question «Quelle sera l’agriculture de demain?», alors que la seconde a abordé le sujet de l’«Agriculture du futur: les facteurs clés de l’avenir». Au cours de ces tables rondes, qui ont drainé nombre de participants de tous bords, ont été abordées des problématiques d’actualité et les différents moyens de consolider, pérenniser et poursuivre la dynamisation de l’agriculture nationale.

Source de richesse

A l’unanimité, les panelistes ont appelé au nécessaire changement en Afrique de la mentalité, emboîtant ainsi le pas au Président sénégalais qui a appelé à ne plus concevoir l’agriculture comme une affaire de pauvres, mais plutôt une source de richesse. Ceci nécessite, ont fait remarquer les intervenants, de coller aux dernières avancées technologiques mondiales, d’accélérer le développement de l’agro-industrie, de développer la finance de proximité, d’accélérer la mise à disposition du foncier aux investisseurs privés et d’assurer la pérennisation des ressources hydriques en prenant en considération les défis du changement climatique et ses impacts sur la rareté de l’eau; ce qui nécessite, a fait remarquer le ministre Qatari de l’Environnement, de mettre en place des techniques modernes d’irrigation et d’opter pour de meilleures semences.
Il faut, a souligné le ministre Sénégalais de l’agriculture, que l’Afrique commence à exporter, grâce à la coopération Sud-Sud et à la maîtrise de la technologie. Il a appelé à «reconquérir nos marchés dans ce même cadre de coopération Sud-Sud… Pour progresser, il faut faire les choses autant et mieux et parler investissement, formation, recherche et infrastructure». Certes, a-t-il conclu, «la coopération Sud-Sud est nécessaire, mais pas suffisante pour une agriculture productive et durable».

Impliquer les jeunes

L’inclusion sociale a été évoquée lors des tables rondes. Il faudrait donc placer l’homme au cœur de toute innovation, a plaidé un intervenant. Dans ce sens, la ministre de l’Agriculture espagnole a plaidé pour une implication des jeunes, femmes et hommes, dans le secteur d’une agriculture plus attrayante, avec de meilleures perspectives d’avenir et une revalorisation de l’agriculture de demain.

DNES à Meknès: Mohammed Nafaa

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Le ministre Aziz Akhannouch : Telle est la stratégie du Plan Maroc Vert…


Inaugurant ce rendez-vous incontournable, sous le thème «Inventer l’agriculture du futur: un projet pour tous», le ministre de l’Agriculture et de la Pêche maritime a détaillé les avancées de l’ambitieux Plan Maroc Vert, initié et encouragé par SM le Roi Mohammed VI. Lequel plan a permis de dynamiser le secteur de l’agriculture nationale, de rehausser le revenu des agriculteurs et de réduire la pauvreté dans le milieu rural. Chiffres à l’appui, le ministre a indiqué: «La part de la population souffrant de la faim en zone rurale a reculé de 4 points, représentant aujourd’hui 0,5% de la population rurale, contre 4,6 en 1990». Mettant en exergue le Plan Maroc Vert, il a souligné que la sollicitude royale a permis à ce Plan de réaliser un développement durable et de faire du secteur de l’agriculture nationale le moteur fort du développement économique et social.
Tout en annonçant des chiffres record enregistrés par l’agriculture nationale, M. Akhannouch a précisé que 13 millions d’arbres sont plantés chaque année et que des efforts considérables sont consentis dans le domaine de l’irrigation et de la gestion des ressources hydriques. Ce qui a permis le rayonnement dans les marchés internationaux de l’agriculture nationale et au Plan Maroc vert de consolider le Label Maroc sur le terrain de l’export. «Le Maroc est appelé, a dit le ministre, à accélérer la modernisation du secteur avec un focus sur la valorisation en aval et les débouchés, pour garantir la sécurité alimentaire, sachant que la stratégie du Plan Maroc Vert a pour objectif de doter le Royaume d’une agriculture de l’avenir, soucieuse de l’environnement et offrant une production agricole de qualité; une agriculture marocaine du futur».

M. Nafaa

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Le Président Macky Sall : Il est temps d’inverser la tendance !


Prenant la parole à l’ouverture de cette 8ème édition des Assises de l’agriculture (2015), le Président sénégalais, Macky Sall, n’a pas tari d’éloges à l’égard de SM le Roi Mohammed VI, félicitant le Souverain -sous les applaudissements nourris de la salle- d’avoir initié le projet ambitieux «Plan Maroc vert.». Il a invité les participants à se lever pour une «standing ovation» en l’honneur du Souverain qui, a-t-il dit, «a rendu mon séjour au Maroc agréable. Votre pays est véritablement beau». Après voir souligné «la fidélité des relations privilégiées» entre les deux pays, le Président sénégalais a salué la pertinence de la vision du Souverain qui a lancé le Plan Maroc vert, une stratégie ambitieuse qui vise à faire de l’agriculture le premier moteur de croissance de l’économie marocaine. Il a en outre assuré: «Ces Assises marquent toute l’importance que le Maroc donne à ce secteur vital pour l’économie». Et de souligner: «L’agriculture, en tant que besoin vital de l’homme, pose une problématique à plusieurs variantes: quel statut approprié? Quels systèmes d’irrigation pour l’accroissement de la productivité?», pour affirmer que le Maroc a répondu positivement à ces questions pertinentes en opérant un changement radical.
Le Président sénégalais a conclu: «L’agriculture souffre en Afrique de préjugés défavorables, conçue comme une affaire de pauvres. Il est donc temps d’inverser la tendance, d’en faire une source de richesse, de la fourche à la fourchette, qui crée l’emploi et contribue à la prospérité nationale», parce que, a expliqué Macky Sall, il faut changer les mentalités et favoriser des politiques publiques appropriées et surtout suivre la voie initiée par SM le Roi Mohammed VI, celle de promouvoir la coopération Sud-Sud.

M. Nafaa

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