Diplomatie, quotient électoral, usage légal du cannabis… | PJD, ce parti qui dit (presque) toujours non !

Entre la majorité et l’opposition, chaque formation politique s’ajuste à son rôle. Quant à lui, le Parti de la Justice et du Développement (PJD), joue sur les deux tableaux.

En politique, l’opposition désigne les formations politiques n’appartenant pas à la majorité et donc s’y opposent. Leur mission principale consiste à contrôler l’action gouvernementale, et aux mieux, proposer des solutions politiques, économiques et sociales alternatives. Le problème survient lorsque le parti qui dirige la majorité s’obstine à vouloir remplir un rôle qui n’est pas le sien, comme c’est le cas avec le PJD.

Diplomatie et jeu trouble des islamistes 

Palais Royal de Rabat, mardi 22 décembre 2020. Lors d’une audience royale, le Maroc, les Etats-Unis et Israël concluent un accord tripartite, en vertu duquel les trois parties s’engagement à élargir leurs domaines de collaboration, notamment dans le domaine économique. Ledit accord conclu quelques jours après la proclamation américaine sur la marocanité du Sahara, a été signé côté marocain, par le Chef de gouvernement et Secrétaire général du PJD, Saâdeddine El Othmani. Toutefois et pendant près d’un mois, le site officiel du parti islamiste, habitué à relayer toutes les activités de son Secrétaire général, est resté muet à ce sujet. Ce n’est que le 24 janvier 2021 que le PJD sort enfin de son silence. Par le biais d’un communiqué signé Slimane El Amrani, Vice-Secrétaire général du parti, le PJD se dit «réjoui de la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara». Quelques lignes plus tard, le même communiqué estime que «la normalisation avec Israël constitue un danger pour le tissu politique, économique, social et culturel du pays». Comment expliquer cette position du PJD, puisque son SG qui occupe simultanément la fonction de Chef de l’Exécutif, a été lui-même signataire de l’accord tripartite entre Rabat-Washington et Tel-Aviv? Contacté à ce sujet par Le Reporter, le politologue Rachid Lazrak rappelle qu’ «avant de prendre les rênes du gouvernement, le PJD était vent debout contre l’établissement de relations normales avec Israël». Et notre interlocuteur d’ajouter: «En signant l’accord de reprise des relations diplomatiques et commerciales entre le Maroc et Israël sous parrainage américain, le Secrétaire général du PJD et Chef de gouvernement s’est placé sous le feu des critiques de la part du clan anti-El Othmani qui appelle à ne pas contourner ce qu’ils considèrent être comme des principes intouchables et inchangeables du PJD». Quoi qu’il en soit, le politologue est convaincu que «le parti islamiste vit une crise réelle d’identité».

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Elections et quotient électoral

Se sachant décrédibilisé et en perte de vitesse, le PJD tente de mettre toutes les chances de son côté pour remplier pour un troisième mandat à la tête du prochain Exécutif. A quelques mois des législatives de 2021, le parti s’est opposé aux projets de loi portant révision du Code électoral et des lois y afférentes. Examinés et approuvés vendredi 5 mars 2021 par les deux Chambres du Parlement, un des amendements apportés audits projets de textes, permettra dès les prochaines élections, une répartition des sièges parlementaires en fonction du nombre d’inscrits dans les listes électorales et non le nombre de votants. La nouvelle méthode de calcul du quotient électoral, validée par les deux Chambres du parlement, est perçue par le PJD comme une tentative de l’affaiblir par ce qu’il appelle «le front anti-PJD». Faisant cavalier seul, le parti qui dirige la majorité a même annoncé, par la voie du président de son groupe parlementaire, Mustapha Ibrahimi, le dépôt d’un recours devant la Cour constitutionnelle. Finalement, le projet de loi organique relative à la Chambre des représentants dont le quotient électoral a été adopté vendredi 5 mars 2021, sans les voix du PJD qui a réussi la prouesse de se retrouver seul contre tous, y compris les siens.

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Réglementation du cannabis…

Après deux reports successifs, le projet de loi 13.21 relatif à l’usage légal du cannabis est adopté en Conseil de gouvernement, le 11 mars 2021. Quand bien même le projet de loi a été adopté, il doit désormais être discuté au Parlement pour adoption définitive puis publication au Bulletin Officiel (BO). La réglementation de l’usage du chanvre indien, dont le projet de texte a été élaboré par le ministère de l’intérieur ne fait pas l’unanimité au sein du parti islamiste. Le PJD tentera-t-il de bloquer son adoption dans l’hémicycle? L’hypothèse n’est pas à exclure, si l’on sait que Saâdeddine El Othmani a appelé à ouvrir un débat général et à élargir les consultations institutionnelles à ce sujet. De plus, le Chef de gouvernement et Secrétaire général du PJD, a laissé entendre que cette question sera étudiée lors des prochaines réunions du Secrétariat général du parti. 

Mohcine Lourhzal

Enseignement

Le PJD n’aime pas les langues étrangères

En 2019, le projet de loi-cadre 57.17 sur l’Education a été farouchement combattu en Commission parlementaire par le groupe parlementaire du PJD, et ce, malgré son adoption en Conseil de gouvernement puis en Conseil des ministres. Ils avaient alors brandi un argument tiré par les cheveux, selon lequel il fallait protéger la culture marocaine. Après maintes tractations, les députés du PJD ont finalement retenu l’article 31 de la loi-cadre 51.17, qui prévoit l’enseignement des matières scientifiques et techniques en langues étrangères, principalement le français.

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