Fédération Marocaine des Editeurs de Journaux | Une page est tournée !

Fédération Marocaine des Editeurs de Journaux | Une page est tournée !

Le vendredi 3 juillet 2020 restera la date où la Fédération Marocaine des Editeurs de Journaux (FMEJ) a pris un tournant que nul n’aurait imaginé il y a seulement un mois…

Ce jour-là se tenait l’Assemblée Générale Extraordinaire qu’avait précipitée la crise Covid-19.

Elle actait le départ de la plupart des membres fondateurs de la Fédération, lesquels se sont retrouvés dans une autre Fédération créée quelques jours auparavant (l’Association marocaine des médias et des éditeurs –AMME- née le 19 juin 2020).

Elle actait également d’immédiats amendements apportés aux statuts fondateurs de la Fédération. Des amendements portant sur l’organigramme de la Fédération. Mais aussi des amendements au niveau de deux axes fondamentaux de ces statuts.

L’axe des élections, comme mode de renouvellement des instances de la Fédération.

Et l’axe des critères d’adhésion à la Fédération.

En effet, concernant le 1er axe, jusque-là, l’Assemblée Générale procédait à l’élection d’un Conseil Fédéral composé de 27 membres. Et ce Conseil Fédéral procédait à son tour à l’élection des 13 membres du Bureau Exécutif, dont le Président ou la Présidente de la Fédération.

De cette manière, Président (e), Bureau Exécutif et Conseil Fédéral, tiraient doublement leur légitimité des urnes en étant tous élus, deux fois.

Les nouvelles instances de la FMEJ, issues de l’Assemblée Générale du 3 juillet n’ont pas suivi ce processus. Il n’y a pas eu d’élections. Il faut attendre la publication des nouveaux statuts pour savoir ce qu’il en sera désormais. Une seule indication a été apportée dans un communiqué: le Président sera élu par l’Assemblée Générale.

Quant au 2ème axe, relatif aux critères d’adhésion à la FMEJ, son amendement (de facto) apparaît dès le 1er coup d’œil sur la liste des membres des nouvelles instances de la Fédération.

Les critères d’adhésion à la Fédération renvoyaient aux conditions posées par l’article 5 de la Loi 90-13 portant création du Conseil National de la Presse.   

Les conditions de l’article 5 du texte constitutif du CNP, reprises par les anciens statuts de la FMEJ, pour l’adhésion à la FMEJ, étaient certes sévères, mais elles visaient à pousser les entreprises voulant adhérer à la Fédération, à avoir par la même occasion tous les critères exigés pour l’obtention de la subvention de l’Etat.

Quels sont les nouveaux critères d’adhésion alors ? Là encore, il faut attendre la publication des nouveaux statuts de la FMEJ pour le savoir.

Mais avant de passer à ce nouveau schéma, il fallait, ce vendredi 3 juillet, que les instances sortantes rendent compte de leur mandat. Un mandat écourté de 6 mois, mais qui a couru sur une année et demie.

Un rapport moral a donc été présenté par la Présidente, Mme Bahia Amrani, au nom du Bureau Exécutif sortant.

De même qu’a été présenté un rapport financier par la trésorière de la Fédération, Mme Fatema Zohra Ouriaghli.

Ainsi, l’équipe sortante rendait compte à l’Assemblée Générale des principales actions menées durant le mandat ; et de la gestion financière de la Fédération avec arrêté des comptes (soit trois millions six cent trente-quatre mille dirhams et des poussières -3.634.683, 61 DH- laissés dans la caisse de la FMEJ, au 30 juin 2020).

Pour les démissionnaires, c’est ainsi que prenait fin une aventure de près de deux décennies.

Avec les nouveaux statuts et les nouvelles instances de la FMEJ, une page allait être tournée !

Voici les grandes lignes du Rapport moral présenté par la Présidente, Mme Bahia Amrani, au nom du Bureau Exécutif sortant de la FMEJ.

Le 21 décembre 2018, se tenait l’Assemblée Générale Ordinaire de la Fédération Marocaine des Editeurs de Journaux, au cours de laquelle ont eu lieu les élections pour le renouvellement des instances de la Fédération.

Un nouveau Conseil Fédéral a été élu.

Lui-même a élu les 13 membres du Bureau Exécutif (dont la nouvelle Présidente).

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Répartition des tâches et projet d’Etats Généraux de la presse

Dès le retour des congés de fin d’année, le Bureau Exécutif s’est réuni (le 14 janvier 2019) et a décidé

1/ Dans un 1er temps, de s’attaquer aux grands chantiers du secteur de la presse, qui était frappé par une crise persistante depuis plusieurs années.

Le Bureau Exécutif s’est mis d’accord sur une répartition des tâches entre ses membres et les activités ont été lancées.

2/ Dans un 2ème temps, de réfléchir à un plan d’action plus global et qui inclurait tout l’écosystème du secteur de la presse.

L’idée de sensibiliser l’Etat et tous les acteurs et intervenants du secteur à l’organisation d’Etats Généraux de la presse, a été retenue.

Estimant que le 1er grand chantier était celui des textes d’application du Code de la presse, le Bureau Exécutif s’est adressé au ministère de la Communication où il a été reçu.

La principale revendication du BE a été que le décret d’application du Code de la presse, relatif à la subvention de l’Etat, attendu depuis deux ans, soit enfin adopté, en tenant compte des amendements proposés par la FMEJ.

Après le Décret, l’arrêté ministériel commun

Dès le mois d’avril, organisant pour la 1ère fois dans l’histoire de la Fédération, une réunion du Conseil Fédéral (réunion prévue par les statuts tous les 4 mois), le Bureau Exécutif a saisi l’occasion pour renouveler au ministère sa demande d’accélération du chantier juridique. Après le décret adopté en mars, il fallait faire aboutir l’arrêté ministériel commun (ministère de la Communication/ministère des Finances), afin que le dispositif juridique permettant l’octroi de la subvention soit complet.

Depuis, la Fédération a été invitée à travailler avec les équipes du ministère pour faire avancer le projet de l’arrêté ministériel commun. Ce qui a été fait… Jusqu’à ce que le ministère ait été supprimé.

Deux études portant sur le secteur et un PP

Pour sensibiliser à ses doléances, le Bureau Exécutif  avait besoin d’abord de procéder à un état des lieux, qui donnerait une idée plus claire de la situation du secteur de la presse, dans ses volets presse écrite et presse électronique.

Deux études ont été lancées.

L’une, visant à répondre à deux questions : quelle situation financière du secteur et que représente ce secteur en termes d’emplois ?

L’autre, visant à mettre à plat tous les problèmes relatifs au digital et à indiquer les pistes de sortie de crise.

Pendant la crise sanitaire, le Bureau Exécutif a également passé commande pour un Policy Paper (PP) visant à évaluer l’impact de la crise liée à la pandémie sur le secteur et à faire des recommandations.

Chantier de la fiscalité

Une des revendications importantes du secteur concerne le soutien de la presse, par le biais de la fiscalité.

Le Bureau Exécutif n’a raté aucune occasion de le rappeler, lors de ses rencontres avec les responsables.

Notamment en ce qui concerne une éventuelle baisse du taux de la TVA et la défiscalisation de la subvention. 

A l’occasion d’une audience à la Direction des Impôts, la FMEJ s’est associée à la FMM pour reposer le problème de la fiscalité à laquelle est soumise la subvention.

La Direction des impôts avait compris le problème et accepté d’exonérer la subvention de toute taxe, l’Etat ne pouvant logiquement accorder une aide d’une main et la reprendre de l’autre. Mais des changements sont intervenus au sein de cette Direction qui ont reporté le projet sine die.

Demande d’augmentation de la subvention

Travaillant sur l’arrêté ministériel commun, qui devait fixer les critères d’octroi et répartition de la subvention de la presse ; et face à la crise de plus en plus aigüe que connaît le secteur et qui frappe durement les entreprises de presse, le Bureau Exécutif a pensé présenter, parmi ses revendications, celle d’une augmentation de la subvention.

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La doléance a été présentée à la Direction du Budget Général.

Mais… Un coup d’arrêt a été donné à tout cela avec le remaniement ministériel qui a débouché sur la suppression du ministère de la Communication.

Course pour la subvention après la suppression du ministère

La suppression du ministère de la Communication, à l’occasion du remaniement ministériel du 11 octobre 2019, a ralenti toute l’action de la Fédération.

Or, le temps pressait, si la subvention au titre de l’année 2019 devait être accordée. Le 15 décembre était la date butoir et rien n’était encore fait pour que l’arrêté ministériel puisse être adopté, afin qu’il y ait une base juridique à l’octroi d’une subvention à la presse (le Contrat-Programme qui régissait cela n’était plus valable).

Une course contre la montre a été engagée par la Fédération, sensibilisant tous ceux qui pouvaient l’être…

Et c’est in extremis que la subvention a pu être allouée et les mandatements effectués à deux jours du dead line du 15 décembre.

Tentative de relance avec une 2ème réunion du CF et AGE

Le problème de la subvention 2019 résolu, le Bureau Exécutif  a décidé de tenter de relancer son action.

Le Conseil Fédéral a été invité à une 2ème réunion, couplée avec une AGE.

L’occasion devait être celle d’une nouvelle mobilisation.

D’autant que la crise s’aggravait et qu’aux problèmes de la presse, s’ajoutaient ceux de la distribution et du coût du papier pour les imprimeurs.

De nouvelles résolutions ont été prises.

Mais… Moins d’1 mois plus tard, s’abattait sur le monde la pandémie du Covid-19 et la crise sanitaire généralisée, qui allait durer plus de 3 mois.

Pandémie et crise sur crise…

L’Etat d’urgence, le confinement et la suspension de l’impression des journaux, ont fini de mettre le secteur à plat.

Dépenses des entreprises de presse pratiquement inchangées, mais zéro recette.

Les problèmes de trésorerie commençaient à menacer sérieusement la survie des entreprises de presse.

Tout se bouscule.

Le 7 avril, en pleine crise sanitaire, encore un changement de ministre en charge du département de la Communication…

Et la crise sanitaire ne recule pas. Au contraire. Le confinement est prolongé.

Certains médias ont décidé de réduire les salaires de leurs journalistes et employés. D’autres ont mis leurs salariés au chômage technique, voire ont arrêté partiellement leurs activités.

Les tentatives pendant la crise sanitaire

Contrairement à ce qui a été dit, le Bureau Exécutif n’est pas resté les bras croisés.

Immédiatement, il a été proposé qu’un état de la situation soit envoyé aux autorités.

Mais les divisions du Bureau Exécutif, entre ceux qui étaient pressés de mettre ce projet à exécution et ceux qui s’opposaient à une initiative immédiate dans ce sens, ont donné lieu à des tergiversations.

Finalement, attache a été prise avec le CVE (Comité de veille économique), qui était chargé de gérer la crise sanitaire à l’échelle nationale.

Un mémorandum a été préparé en tenant compte de l’avis de tous.

Mais au moment d’être envoyé au CVE, est intervenue une proposition de l’Etat qui a voulu sauver le secteur en lui débloquant la subvention annuelle à l’avance.

Malgré tout, terrorisé par la crise sanitaire qui s’annonçait longue, le Bureau Exécutif continuait de se battre.

Apprenant que le CVE préparait un plan de relance des secteurs économiques du pays ; et qu’il se renseignait sur l’état de ces secteurs ; le Bureau Exécutif a demandé à renseigner à son tour sur le secteur de la presse.

Il a envoyé sa fiche comme tous les autres secteurs économiques.

Alors qu’était attendue une réponse (et la sortie du confinement), tout a basculé avec la création de la nouvelle Fédération de médias: l’AMME.

En quelques jours, la FMEJ a perdu son titre de Fédération la plus représentative.   

KB

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