Théâtre national Mohammed V La chanson marocaine pour se souvenir d’Ahmed Tayeb El Alj

Ahmed Tayeb El Alj

La Fondation Ahmed Tayeb El Alj pour le théâtre, le zajal et les arts populaires organise une soirée pour commémorer le 1er anniversaire de la disparition de l’artiste dramaturge Ahmed Tayeb El Alj, ce 14 février, au théâtre national Mohammed V de Rabat.

Une Fondation pour le théâtre, le zajal et les arts populaires, c’était le souhait du regretté Ahmed Tayeb El Alj. Non seulement un souhait, mais aussi un projet à la réalisation duquel il s’était lui-même attelé, une année avant sa disparition, comme le relate Mohammed Hassan El Alj.

Ce dernier précise que «bon nombre de personnalités artistiques se sont mobilisées auprès de la famille pour réaliser les nobles objectifs de
cette fondation, objectifs qui consistent à archiver, publier et restaurer
tous les chefs d’oeuvre du défunt Ahmed Tayeb El Alj et les mettre à
la disposition des artistes et des chercheurs qui souhaitent les produire ou s’y consacrer pour leurs études ».
Aujourd’hui, cette Fondation –qui porte son nom- organise son premier événement. Et il était normal de le consacrer au premier anniversaire de la disparition de l’artiste.
Il s’agit d’une soirée où la chanson marocaine sera à l’honneur… A la mémoire d’Ahmed Tayeb El Alj qui lui a tant donné.

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L’extraordinaire vie de Ahmed Taieb El Alj

Tayeb el alj

• Né le 9 septembre 1928 au quartier Elkhrachfiyine à Fès, les toutes premières années de sa vie, ont été mouvementées et atypiques à l’extrême.
• Son père, maître-artisan spécialisé dans la fabrication et vente de tissus, fondait sur lui de grands espoirs, souhaitant le voir embrasser le même métier et reprendre, dans la foulée, le flambeau de l’affaire familiale. Le jeune garçon aura vite fait de le désillusionner.
• Sa mère, femme au foyer connaissait le coran par coeur, ainsi qu’une multitude de dictons, de poésies et tout ce qui s’apparente à la culture orale populaire.
• Il intégra sous l’ordre de sa famille, une école coranique, à 6 ans ; choqué et scandalisé par la violence du maître, qui considérait que frapper avec le bâton, permettait l’ouverture d’esprit des élèves. Il oppose un refus catégorique et entêté à toute tentative parentale de le pousser à reprendre sa place parmi ses camarades.
• Quand son père fut convaincu qu’il n’y a avait plus d’espoir pour son retour au Msid, pour l’apprentissage de l’écriture et de la lecture, il le intègre dans une entreprise artisanale de menuiserie dès l’âge de 6 ans.
• A 14 ans, l’apprenti menuisier est devenu un ébéniste confirmé et a acquis le grade de Maâllem (Maître).
• Son père aimait l’art et les artistes et organisait souvent des veillées de lecture coranique par les spécialistes «Mounchidines» ceux qui chantent et «Moussammiyines» qui font la lecture selon la tradition et le mode marocain, ainsi que des psalmodies à la gloire du prophète chantées par des confréries telles que Assadkiyine et Ahl Touat. Il veillait aussi à recevoir régulièrement les experts du «Malhoun» (Chants en dialecte marocain) et de la musique andalouse.
• Son éducation dans ce cadre familial ou régnait en maitre mot tout ce qui s’apparentait à la culture traditionnelle populaire englobant également les contes et les dictons ; lui a permis d’apprécier et d’être emporté par la poésie du malhoun, en apprenant et chantant toutes celles qu’il avait eu le loisir d’écouter
• Il a été inspiré et imprégné par trois grandes cantatrices de grand talents qui
fréquentaient régulièrement la maison familiale et qui avaient joué un rôle important dans la formation et le développement d’un imaginaire qui repose sur les contes, les histoires populaires, l’amusement, les charades, les proverbes et les adages populaires.
• Il disait à ce sujet : «Trois femmes avaient joué un rôle important dans ma vie : Lalla Az Ennas (Chrifa Idrissia de la ville de Zarhoune), Lalla Saâoud Drissia et ma mère Lalla Zhour Lebbaria. Ces femmes m’avaient appris l’art de conter tout ce que j’entends avec une extrême précision, en prenant soin de réunir tous les éléments des histoires qu’elles racontent.
• Quand à ma mère, elle m’a appris en plus l’art du dialogue. Elle contait en me présentant un modèle de sketch riche et agrémenté. Elle m’avait appris également comment arranger les mots de la manière avec laquelle on sertirait un bijou précieux.
•Ahmed Taieb El Alj a vécu une enfance bercée par les contes populaires et largement inspirée par la connaissance encyclopédique de sa mère de la culture orale dans d’autres types de poésie, religieuses «soufi», d’amour «Ghazal», et spirituelles «Oujdan».
• L’amour du mot et du mot juste ainsi que les techniques enseignées par sa mère lui ont permis de dicter ses premiers poèmes en Zajal à ses amis pour les transcrire alors qu’il ne savait ni lire ni écrire. Il dictait le malhoun à sa manière
• À l’image de son jeune parcours, le déclic qui détermine sa carrière et sa vocation finale est aussi original qu’hasardeux. Un jour, vers l’âge de 18 ans, suite à une discussion très animée, un de ses copains lui lançât: «Tais-toi, tu n’es qu’un ignare», ce fut le déclic qui l’incitât à apprendre à lire et à écrire.
• L’insulte lui paraît insupportable et il s’emploie dès lors à y remédier. Il établit un système d’échange avec un jeune étudiant qui consiste à lui monnayer des livres contre des cours de lecture et d’écriture
• Deux ans plus tard, il publia son premier essai sous forme d’article dans les journaux locaux.
• Un de ses lecteurs a comparé son style à celui de Molière alors qu’il n’avait jamais entendu ce nom auparavant.
• Durant cette période d’apprentissage, à l’âge de 19 ans, le jeune homme tombe
gravement malade ; il est atteint de pleurésie. A l’époque, le mal était mortel et les chances d’y survivre assez minces.
• S’ensuit alors un long et douloureux combat, tant physique que mental et moral, contre la maladie durant toute une année, où il voit les autres patients s’éteindre les uns après les autres.
• Les soins qu’on lui consacre et le courage dont il fait alors preuve sont les causes principales de sa miraculeuse guérison. Le prix de ce rétablissement inespéré s’avèrera pourtant des plus chers à payer ; le patient doit abandonner définitivement le métier de menuisier et chercher, à vingt ans, une autre vocation moins fatale pour sa santé fragile.
• Le jeune homme se résigne alors à investir la boutique de son père où il vend, tous les matins, des légumes récoltés dans le verger familial. Gardant la même fonction, il change de spécialité l’après-midi pour devenir vendeur de journaux, une activité qui faute de le passionner a tout du moins le mérite de lui insuffler le goût de la lecture.
• Il passait le plus clair de son temps dans la lecture de livres, de revues, de contes, d’histoires, de pièces de théâtre, des milles et une nuit et des recueils de poésie, etc.
• Cette étape a constitué un tournant dans sa vie puisqu’il s’y était consacré, avec assiduité et ardeur, à la lecture et à l’écriture.
• Brillant, studieux et farouchement déterminé, il finit, au bout de quelques années, par maîtriser les mots au point de réussir à publier, en 1950, une multitude de textes dans des journaux locaux.

CDG : Latifa Echihabi, Secrétaire générale

Etat Provisoire des oeuvres de Ahmed
Tayeb El Alj – Recensées au 30-11-2013


I – Pièces de théâtre
1- En arabe dialectal 147
2- En arabe classique 33
3- En Zajal 14
4- Avec d’autres auteurs 10
5- Série Joha wa Annas (Pièces et sketchs) 64
6- Adaptation de pièces internationales 37
7- Opérettes 5
8- Feuilletons de 30 épisodes pour la radio 15

II – Chansons
1- Chansons composées 280
2- Chansons non composées 320

III – Travaux cinématographiques 7

IV Autres
1- Contes en Zajal 20
2- Publications 13 environ
3- Contes et histoires 25
4- Poèmes en Zajal 180
5- Emissions TV – 5

 

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